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J'ai retiré deux choses de ces minutes que la Réalité transforma en éternité de souffrances : La première est que rien ne différencie un océan Réel d'un océan d'Ombre ; la seconde que l'éternité a pour les Ambriens une fin que notre Réalité n'offre pas. Ou plutôt si, elle l'offre. A plusieurs reprises même, selon les dires de ma mère. Comment ne pas la croire, elle qui par son sang est responsable de ce que j'ai coutume d'appeler de manière fort égocentrique ma malédiction. Je suis de ces ...Contient : mer (5)(...) J'avais été initié par convenance et 'au-cas-où' à la forme humaine par ma mère, mais détestais ce corps si petit, si inesthétique d'où dépassaient quatre membres étirés tels des pattes d'arthropode de cauchemar, une tête surgissant du corps telle la poignée de la porte de l'enfer, et un sexe flacide entouré d'une cohorte de poils pelviens..euh pubiens plantés autour de celui-ci tels les tentacules avides du péristome d'une anémone demer(je compris plus tard que ce n'était pas les tentacules pileux les plus avides !). La nécessité pour les habitants humanoïdes de Wenrebma de se vêtir m'apparaissait maintenant évidente : non seulement c'était potentiellement choquant pour les peuples de lamer, mais en plus, ils devaient avoir fort honte de leur anatomie. J'ai été par la suite forcé d'adopter durablement cet 'aspect'. (...)
Alors que j'ouvrais mon évent, remplissant mes poumons d'un air chaud moite et salé, j'entendis trop tard l'avertissement aux accents caverneux des Orques. On me raconta par la suite que je fus happé par un gigantesque serpent demersemblant constitué d'un fluide à mi-chemin entre le métal liquide et l'eau de source. Celui-ci me traversa en quelques heures alors que je restai inconscient entre deux eaux. (...)
Et j'y travaillai activement dans une Ombre au cours temporel favorable où nous avions choisi de séjourner quelques temps. Elle s'appelait Kiane et était habitée par de gigantesques bancs de calmars flottants, couvrant lameret prenant les bateaux au piège des mois durant. Nous aidions ces marins des semaines durant à effectuer des allers-retours entre deux îles, la première où les Kianais vivaient jusqu'alors s'enfonçant peu à peu dans lamer. A ces raisons humanitaires il faut ajouter un grand intérêt de notre part pour la chair ferme du calmar. (...)