Extraits des Lames du Cardinal
sur Les Editions sans Détour au format (8.4 Mo)
Contient : roi (16)(...) L'église Saint-Jacques, amputée de son clocher par les quatre cents coups de canon tirés sur la ville à la Noël 1621, est devenue l'emblème d'une ville résistante qui, depuis des décennies, tient tête à unroiréputé pour ses conquêtes. Même un alchimiste espagnol mandaté par la Couronne n'a pu percer le mystère des défenses montalbanaises, ni la façon dont ses habitants étaient ravitaillés - car ma foi, depuis tout ce temps, ils ne peuvent pas s'être contentés des réserves entassées derrière leurs remparts. (...)
Je crains que cette catastrophe ne soit pas si banale qu'il n'y paraît. Il faut savoir qu'en 1632, leroia donné l'ordre de raser les quatre châteaux de la région : Roquefixade, La Bastide de Sérou, Montaut et Tarascon. (...)
Depuis le XVème siècle, toutes les familles nobles de cette région mettent en effet leurs seconds fils au service de la France et duroiau sein de la compagnie des cadets. Les fils de Bayonne, de Dax, de Foix, de Bigorre, du Béarn et du Comminges peuvent ainsi s'y illustrer et montrer à quel point leur terroir, à l'identité très affirmée, mérite d'appartenir à la France, et est reconnaissant auroide l'avoir libéré de l'envahisseur anglais - un sentiment indéfectible qui s'est développé pendant la guerre de Cent ans. Saint-Simon : Nous citons parfois Saint-Simon, nommément ou en pillant certaines de ses citations - comme l'appellation de château de cartes pour Versailles. (...)
Claude de Rouvroy de Saint-Simon, notamment, est connu pour être l'un des favoris de Louis XIII dans les années 1630. Grand louvetier et artiste complet, il est l'un des rares à suivre leroipartout, à sa demande, même à Versailles lorsque sa Majesté se retire - ensemble, ils y composent d'ailleurs le Ballet de la merlaison. (...)
Excellent conseiller, il incite Louis XIII à soutenir Richelieu lors de la Journée des Dupes et n'est évincé qu'en 1636, suite à une prise de position malheureuse - il ne revient à Paris qu'en 1643, pour la mort duroi, mais son frère Charles s'acquitte entretemps de son rôle de mémorialiste. François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort, avouera avoir pris exemple sur Saint-Simon pour plaire auroidans les derniers temps de sa vie. (...) du jugement de Dieu et a été plusieurs fois interdit. Il ne peut officiellement plus être invoqué, mais les jeunes nobles continuent à le pratiquer sous la forme d'un duel d'honneur. (...)
Le dernier conseil : L'administration monarchique est subdivisée en assemblées provinciales régies par un intendant et un gouverneur - désignés et révoqués librement par leroi. Les campagnes restent des fiefs administrés par un noble et découpés en paroisses religieuses (l'unité administrative de l'époque). (...)
Tous, nobles, corporations, élus des cités, intendants et gouverneurs, participent à des assemblées et ont un devoir de conseil envers leroi. Un devoir, pas un droit. Leroipeut donc demander conseil à qui il veut, et n'a pas à entendre celui des autres. Leroifait appel à ces assemblées pour s'attirer les faveurs de l'opinion publique, mais elles n'ont plus aucun poids sur la politique royale, qui est décidée en coulisse avec les membres du conseil d'Etat - des amis duroidont font partie le chancelier, gardien du sceau royal, et des ministres comme Richelieu, ou Mazarin après lui. La monarchie devient absolue et chacun se retrouve obligé de mendier une place à la cour et les faveurs duroiquelques maigres restes qui justifient les intrigues que l'on sait. « Fallait bien arrondir les finances parce que bon... Entre la taille, la gabelle, le fouage, l'octroi et les banalités, il ne nous restait plus rien pour payer la dîme. Alors, Etienne, il s'est mis à faire charmeur. (...)
De l'Epervier à Chevry : Les événements qui marquèrent la fin du repaire de l'Epervier n'avaient pas ému leroi. C'est à peine si nous avions reçu quelques deniers pour enterrer nos morts. Il ne restait de notre demeure que des cendres et de l'amertume. (...)
Tous deux combattirent durant la guerre civile et religieuse qui ensanglanta le royaume de France, avant d'aider Henri IV à en conquérir le trône en 1594, gagnant ainsi l'estime et l'amitié duroi. Puis, trente ans durant, ils servirent la Couronne au sein des armées françaises. En 1624, ils furent transférés au service du Cardinal de Richelieu avec l'ordre de constituer une unité d'élite, un groupe de combattants de l'ombre. (...)
Ils recrutèrent quatre anciens compagnons d'armes dont ils avaient déjà pu mesurer la valeur : le maître d'armes Anibal Antonio Almadès di Carlio, les deux mousquetaires duroiAntoine Leprat d'Orgueil et Jean de Bretteville, ainsi qu'un aventurier gascon, Nicolas Marciac. (...)L'ivoire des dents est bien plus résistant que celui des autres espèces animales. Très peu de matériaux le surpassent en robustesse, et il faut des meules lorraines spéciales pour l'affûter ou le broyer. On peut en faire une poudre très prisée par les alchimistes. Evitez de toucher la chair de dragon avec les mains découvertes, et affamez-vous plutôt que d'en goûter. Il y a quelque chose de mauvais en elle, que seuls quelques savants ont pu isoler. On m'a dit à son propos, une fois, ...