Le Mythe de l'Ankou, une Réalité
Contient : morts (6)(...) Le char de l'Ankou (karrik ou karriguel ann Ankou en breton) est fait à peu près comme les charrettes dans lesquelles on transportait autrefois lesmorts. Il est traîné d'ordinaire par deux chevaux attelés en flèche. Celui de devant est maigre, efflanqué, se tient à peine sur ses jambes. (...)
L'autre a pour fonction d'ouvrir les barrières des champs ou des cours et les portes des maisons. C'est lui aussi qui empile dans la charrette lesmortsque l'Ankou a fauchés. Ce que dit l'Histoire Invisible sur le Royaume de l'Ankou : DATE DE CREATION : Probablement dans les premiers siècles de l'ère chrétienne. (...)
Pour résumer grossièrement, on pourrait dire que le domaine de l'Ankou est essentiellement une lande interminable, balayée par un vent glacial. Les rares collines ne fournissent aucun abri contre ce vent qui, selon la légende, débarrasse lesmortsde leur chair pour en faire des squelettes... De loin en loin se dresse un arbre rabougri, aux formes torturées Il porte souvent quelques pendus, et abrite souvent une douzaine de corbeaux. (...)
Aux alentours de presque toutes les communautés humaines se trouve un charnier, une sorte d'immense cimetière clos où lesmortssont laissés à pourrir au milieu de pyramides de crânes et autres montagnes d'ossements. La mer est présente aussi, bien sûr. (...)
Ils sont exacte-ment semblables aux dizaines de cadavres qui les entourent. Une remarque importante en passant : l'Ankou est tout à fait capable de se glisser dans des corpsmortset de les animer temporairement. Aucun autre Selenim (à part peut-être ceux d'Haïti) n'y est jamais parvenu. (...)
Les Selenim de passage sont toujours les bienvenus, s'ils arrivent à pénétrer dans son univers, Il lui arrive aussi de recevoir des humains, Jusqu'au début de ce siècle, il laissait les accès de son Royaume ouverts en permanence, et recevait quantité de voyageurs égarés qui avaient pris le mauvais tournant lors d'une promenade nocturne. Il en a gardé la plupart, et tous ceux qu'il a remis sur le bon chemin sontmortspeu après... A trois reprises au cours de ces dix dernières années, il s'est dérangé en personne pour enlever un individu qu'il jugeait particulièrement intéressant. (...)Ce que disent les légendes humaines : Avant toute chose, il faut savoir que l'Ankou est l'ouvrier de la mort (oberour ar maro en breton). Le dernier mort de l'année, dans chaque paroisse, devient l'Ankou de cette paroisse pour l'année suivante. On dépeint l'Ankou, tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d'un large feutre ; tantôt sous la forme d'un squelette drapé d'un linceul, et dont la tête vire sans cesse au haut de la colonne vertébrale ...