L'âge de la guerre - Ailen Beli
Pour apprécier pleinement ce récit, il est préférable de lire avant : Cromh le gardien du troupeau. Jamais le manteau de neige n'avait été aussi épais et jamais la neige si brillante. Les gardes emmitouflés dans de lourdes fourrures devaient plisser les yeux et masquer le soleil de leur main pour pouvoir à peine distinguer la silhouette de celui qui approchait. La longue cape qui le couvrait entièrement était si blanche qu'elle se confondait avec la neige. « Halte là ! » cria le premier garde ...Contient : étranger (16)(...) La longue cape qui le couvrait entièrement était si blanche qu'elle se confondait avec la neige. « Halte là ! » cria le premier garde vers l'étranger. « Présentes toi ! » ordonna le deuxième garde. « Tu es au Village de Cyannus sur les terres des Ivernis ! (...)
« Est ce là de la magie que je ne puisse te regarder ? » se risqua à demander l'un des deux gardes. « Nulle magie », répondit l'étranger, « seulement la vive lumière du soleil sur la neige immaculée. Son reflet brûle les yeux, ceci n'est pas de mon fait. (...)
» L'ombre de Gix Petit-Géant couvrait maintenant les deux gardes et celui qui avait parlé en dernier commença à balbutier des excuses maladroites à l'étrangermais il ne put les finir, d'un revers de main, son chef l'avait projeté dans la neige à quelques pas de là. (...)
Gix se tourna alors face à l'homme à la cape blanche et leva son bras pour masquer ses yeux. « Qui que tu soisétranger, acceptes mes excuses et celles de cet idiot ! Viens profiter de mon feu et de ma table, tu me raconteras tes histoires devant un bon vin. (...)
Ces hommes sont des paysans sans manières mais ce sont de bons et fidèles guerriers ! Haha ! » Précédant l'étranger, Gix le conduisit jusqu'à sa hutte et l'invita à entrer. Malgré la lueur du grand feu, l'intérieur était sombre comparé à la clarté de la neige, si sombre que Gix vit à peine l'étrangerpasser. Une fois à l'intérieur, ce dernier prit place à la table et sa silhouette se détachait à peine des flammes du large foyer. (...)
Gix servit à boire, à manger et parla longuement, du temps de ses aventures, de son village. Il mangea, bu et alla même honorer sa femme avant que la nuit ne tombe. Durant tout ce temps, l'étrangern'avait pas bougé, il s'était contenté de boire doucement le délicieux vin que Gix lui avait servi. (...)
La nuit est déjà là, mais allons donc rejoindre la maison commune, il y a plus d'animation. » Gix conduisit donc l'étrangerà travers le village, tout en le lui décrivant avec fierté. Dans la nuit, la silhouette de l'homme était très sombre et, encore une fois, il était difficile de la cerner avec précision. « Tu es plus grand que je ne l'imaginaisétranger! Est ce un effet de mon imagination ou es tu même plus grand que moi ?? » Gix Petit-Géant ne portait pas ce nom pour rien, et il s'étonnait de trouver quelqu'un qui puisse être plus grand que lui. (...)
Et appliques toi si tu ne veux pas finir la nuit dehors à cueillir des trèfles !! » Le chasseur s'excusa 7 fois avant de quitter la salle, couvert de honte. L'étrangeralla s'installer prêt du grand feu et sembla écouter les chants de Rhiannon. Le barde entama une ode triste aux fées de l'hiver, décrivant leurs danses joyeuses avec Morrigan et leur fin avec la venue du printemps. (...)
Je ferais une cérémonie pour nous attirer leurs faveurs. Je crains qu'il ne se produise effectivement quelque chose, et cetétrangerpourrait devenir un adversaire hors du commun, bien plus puissant et dangereux que tous ceux que nous avons eux. (...)
» Gix, soucieux, alla voir Galanas qui partit sur le champ accompagné des trois meilleurs chasseurs du village. Puis le chef se rendit en sa demeure où, semblait il, l'étrangerse reposait toujours. Finalement, il passa une grande partie de la journée à faire les cents pas devant sa hutte, attendant le retour des chasseurs. Lorsqu'enfin ils revinrent en fin de journée, l'étrangern'était toujours pas reparu. Les quatre chasseurs arrivèrent en traînant derrière eux un ours et trois sangliers. (...)
A peine eut-il fini sa phrase que sa tête roula au sol. Un éclair argenté avait brillé. Le village se figea de stupeur. L'étrangerétait debout à l'entrée de la demeure de Gix, un pan de sa cape légèrement écarté laissait apparaître la lame brillante d'une longue épée d'argent. (...)
La lame était passé si vite, qu'une seule goutte avait put s'y accrocher... L'instant de stupeur passé, plusieurs guerriers et chasseurs se précipitèrent vers l'étrangeren criant le nom de leurs Dieux. En un furtif mouvement, l'homme anima les plis de sa cape et la plupart des hommes s'arrêtèrent ou trébuchèrent, aveuglés dans leur course. (...)
Il allait parler quand une lance se ficha soudain dans l'une des trois têtes, puis se soulevant et s'abaissant encore deux fois, la lance empala les deux autres têtes. Lorsque Gix leva enfin les yeux, l'étrangerétait toujours debout devant l'entrée de sa demeure, la pointe de l'épée vers le sol et, à sa gauche, une lance plantée dans la neige sur laquelle étaient empalées les trois têtes. (...)