Chapitre XV – Ténèbres
sur Pénombre au format (26 Ko)
Finalement, mes craintes se sont presque toutes réalisées bien qu'un faible espoir subsiste encore. Nous avons de nouveau perdu la trace de Miya Yumi et ne sommes pas parvenus à la retrouver avant d'arriver à la capitale. Les troupes du Clan du Lion étaient omniprésentes sur les routes et des escouades de cavaliers patrouillaient à travers les Plaines des Ennuis Soudains mais nous fûmes reconnus comme des vassaux fidèles et nul ne nous ennuya autrement que pour contrôler nos identités. Kakita ...Contient : coeur (11)(...) Otosan Uchi est une ville véritablement imposante et l'enceinte de la Cité Interdite de laquelle dépassent les étages supérieurs du Palais Impérial forme une vision poignante. Je doute qu'un seul rokugani étranger à la ville n'ai senti soncoeurse serrer la première fois qu' il a posé les yeux sur lecoeuret le berceau de l'Empire. Hametsu nous avait recommandé de nous adresser à un capitaine de la garde bien précis qui nous permettrait d'entrer dans la Cité Interdite. En soi cette simple information montrait assez à quel point la vulnérabilité apparente des Scorpions déchus relevait elle aussi des fauxsemblants. (...)
Mon petit clan ne possédait pas d'ambassade à la cour et si mes deux compagnons auraient pu sans doute se faire héberger par leurs propres maisons, tous deux décidèrent de n'en rien faire. Nous nous sommes installés mais nous n'avions pas lecoeurà arpenter les jardins de l'Empereur, à visiter la capitale ou à discuter avec les courtisans et nous sommes simplement restés dans nos appartements. (...)
Durant tout ce temps, il ne quittait pas le mon de la Phalène des yeux et moi, je ne quittai pas celui des Matsu qu'il portait fièrement près ducoeur. Etrange paradoxe que cet homme de paix éduqué dans une des écoles martiales les plus dures de l'empire et qui détournait l'argent de la Bénédiction de l'Empereur pour financer les ronin du Scorpion. (...)
Les éléments les plus lourds du Crabe qui avaient pris pied à Higshikawa n'allaient pas tarder à s'y rendre pendant que le reste de leurs forces attaquerait lecoeurmême de l'Empire et tenteraient de capturer ou de tuer l'Empereur. Je n'eut même pas à me retourner pour voir ce qu'en pensait Matsu Ashitaka, je sentais sa tension aussi bien que si l'on m'avait posé un rocher sur la nuque. (...)
Nous nous sommes compris et en partant, Matsu Ashitaka a simplement dit 'Teketshin'. Si nous survivions, c'est là bas, en pleincoeurde la bataille que nous pourrions nous retrouver. Je les laissai partir et de mon côté, je me lançai à la recherche de l'impératrice. (...)
Lorsque je me suis décidé à quitter le palais, j'avoue que je n'avais plus que des cendres à la place ducoeur. Je n'avais même pas montré à l'impératrice la soit-disant formule d'encens élaborée par son frère. Parce que moncoeurme disait que cette femme ne saurait pas quoi en faire et que de toute manière, il était déjà bien trop tard. L'Outremonde et le Crabe frappaient lecoeurmême de l'Empire et il ne me restait plus qu'à livrer un dernier combat. Un combat futile parce que je savais devoir ne pas y survivre. (...)
Le samurai Matsu ne semblait pas possédé par le Légat mais je comprenais bien mieux tout à coup ce que l'on pouvait ressentir lorsque l'on oubliait jusqu'à sa nature même aucoeurde la bataille. Le désespoir m'avait envahi comme l'esprit enragé du guerrier anonyme s'emparait du samurai Matsu. (...)
Si les guerriers du Crabe se concentraient sur les objectifs énoncés par Kisada, leurs alliés quant à eux massacraient tout ce qui leur tombait sous la main et génaient bien plus les forces loyalistes en semant la terreur qu'en les affrontant directement. Les gobelins et les oni s'en donnaient àcoeurjoie et s'acharnaient sur des gens sans défense pendant que les morts-vivants exterminaient méthodiquement tout ce qui se dressait sur leur chemin. (...)