Celui qui défiait la légion du Crépuscule
« La route vers le succès est souvent celle qui se dissimule le mieux à nos sens. » -Gil Galad Pointe d'Argent. Je voyageais déjà depuis deux jours en compagnie d'Ombre Blanche et au fur et à mesure de notre avancée, les Monts Throal ne cessaient de gagner en immensité sur la ligne de l'horizon. Les évènements récents qui avaient vu la libération des caravaniers du kaer Keroll avaient profondément bouleversé notre existence. En ce qui me concerne, une subtile odeur de cannelle m'entourait désormais ...Contient : pris (8)(...) Seuls les éléments osaient briser cette loi du silence par le biais des plaintes mélancoliques de la brise de Floranuus qui s'échouait sur nos visages ou bien encore les crépitements du feu que Thystonius laissait entendre, durant nos soirées de campement. L'adepte archer elfe avaitprisl'habitude de travailler en secret sur des écrits de sa composition dont il n'avait pas daigné me montrer le contenu. (...)
« Deux sont de remarquables maîtres d'armes Elle l'a frappé en plein coeur de son charme Il riposte avec finesse sur ses assaillants On le nomme: Gil Galad, Pointe d'Argent Elle se dérobe pour porter son estocade Son nom est Déborah, Lady Dérobade Leur histoire est une sombre tragédie Le devoir les sépare, le coeur les lie Je l'ai vu ce jeune maître d'armes amoureux Empreint qu'il était d'un désir fougueux Je l'ai observé cette Lady, cette Beauté Resplendissant de grâce et de volupté Ces deux-là ressemblaient à des âmes soeurs Dont les coeurs étaient en quête de bonheur L'Astral me souffle que leurs karmas sont liés Leurs filaments s'entrecroisent pour l'éternité Je chante aujourd'hui tout haut, ce poème Car il n'ose, à coeur ouvert, lui dire je t'aime...» Mais tout ceci n'aurait été qu'un vaste échec, un mémorable coup d'épée dans l'eau si la touche de génie et d'extravagance du maître d'armes n'avait pas embrasé cette intention. Ainsi mon oeuvre à la main, jeprisle chemin de la Guilde des troubadours de Grand-Foire afin de louer les services d'une vingtaine d'entre eux pour qu'ils chantent mes écrits à travers toute la capitale pendant une durée d'un mois. (...)
Je fus accueilli par une ravissante elfe dont les longs cheveux blonds retombaient indécemment sur son opulente poitrine et qui répondait au doux nom de Keleshan. Cette dernièrepristoutes les mesures nécessaires à la confection de mes vêtements etprisnote de ma commande. Mon coeur s'embrasa pour une magnifique chemise blanche en soie thérane, un pantalon de cour noir provenant de l'Empire Théran, une veste de qualité identique et assortie à ce dernier ainsi qu'une paire de bottes de cuir noires du plus bel effet. En n'oubliant pas que l'essentiel est accessoire, je m'offris un fourreau dorsal pour la Mangeuse d'âmes, un fourreau pour ma rapière Ténèbre, une broche de garde magnifiquement ouvragée, une ceinture damasquinée, une bourse de ceinture de luxe et pour finir le petit joyau de ma tenue vestimentaire: une splendide cape noire de manufacture thérane dont le revers présentait les ornementations de mes initiales brodées à la main. (...)
L'attitude de Kwam ne me plaisait guère, la fierté est par définition présente chez tous les maîtres d'armes, mais chez lui, elle avait atteint un paroxysme qu'il m'était difficilement supportable. L'orqueprisune position de supériorité et entama sa petite déclaration, avec un sourire non dissimulé. D'après ses dires, le village d'Hanto était placé sous le joug d'une quarantaine dont la durée restait pour le moment indéterminée. (...)
Kwam, qui ne perdait pas son sourire en coin et qui redoublait de son excès de fierté, répondit que la Légion du Crépuscule avaitprisle contrôle du village afin de le débarrasser de la présence d'une horreur. Il ajouta que cette opération était menée à bien par l'adepte orque nécromancienne Moltaa, la Purificatrice qui envisageait de brûler Hanto, si la Légion du Crépuscule n'arrivait pas à circonscrire le mal. (...)
Voilà une complication à laquelle nous ne nous attendions pas... En ma qualité de membre de la fondation d'Amarante, jeprisles devants et m'expliquai avec Kwam des lettres que j'avais pour mission de livrer aux habitants d'Hanto. (...)
Raven nous ayant faussé compagnie, nous décidâmes, un bleu à l'âme, de fuir vers la capitale devant notre impuissance face à la situation, condamnant probablement Hanto aux flammes... Le retour à Grand-Foire s'était effectué dans la consternation la plus totale, nul n'osait repenser au fiasco qui avaitprisforme à Hanto et encore moins au récit de notre mission que nous allions devoir exécuter auprès de Charboyya. (...)