Cahier gris : Tombarbre
sur Errance Eternelle au format (5.1 Mo)
Contient : souche (9)(...) En effet, si le dernier Arbre-Roi que l'on croise avant de quitter la Marche est mort depuis bien longtemps, son tronc abattu, couvert de forêts et de vignes, pointant vers le septentrion telle une amante cardinale éternelle et géante, donne à ce domaine un charme étrange et nostalgique, comme un symbole de la Marche Modéhenne cédant la place aux terres mercerines. Il retrouvera cette impression dans la cité même, sise entre deux racines géantes, au pied de lasouchedu roi abattu où se dresse fi èrement le château de Tombarbre. Et il ne manquera pas de constater l'étrange mariage des constructions mercerines et modéhennes formant l'âme de cette ville commerçante. (...)
Quelques années plus tard, une compagnie mercerine, la Compagnie d'Arbrise, s'appropria le domaine abandonné. Ils engagèrent l'Equerre pour bâtir un château sur lasoucheet un village à son pied, dans un creux protégé entre deux racines. Les Druides n'acceptèrent pas cette « invasion » et firent le siège de la toute nouvelle place forte, bien décidés à reprendre le domaine, plus pour le principe d'ailleurs que pour un véritable intérêt économique ou stratégique. (...)
C'est en effet sur ce territoire que s'est installé la compagnie d'Arbrise, qui cherche toujours à reprendre le territoire qu'elle considère comme sien. Les lieux : Lasouche: Présentation générale : La base sectionnée du tronc de l'Arbre-Roi représentait une position défensive idéale. (...)
Plate, surélevée, circulaire, elle permettait une construction aisée et les Mercerins y dressèrent leur forteresse. Le château de Tombarbre est ainsi constitué d'une enceinte qui suit parfaitement le contour de lasouche, et n'est percée que d'une seule ouverture, au sud-ouest, encadrée de deux modestes tours rondes. (...)
Adossé à ce donjon, un corps de bâtiment occupant le nord de la cour contient les logements des frontaliers et les cuisines. Particularités : Lasoucheest percée de nombreuses galeries s'enfonçant dans le sol, aussi hautes que larges et suffisamment grandes pour qu'un minotaure s'y promène debout. (...)
D'autres, qui se poursuivent dans les racines entourant la cité, servent de chemin de ronde pour l'enceinte de la ville (voir plus loin). Par ailleurs, le donjon s'appuie sur des échardes d'écorce qui se dressent bien au dessus de lasouche. En effet, quand les géants ont abattu l'arbre, le tronc est tombé avant qu'ils n'aient tout coupé, se déchirant et laissant des lambeaux d'écorce de près de vingt coudées pointant vers le ciel. (...)
Etrangement, une partie de cette eau semble s'infiltrer dans le tronc de l'Arbre-Roi, s'écouler à l'intérieur dans quelque mystérieux réseau de galerie, et ressortir en une multitude de cascades ruisselant sur l'écorce séculaire avant d'alimenter les lacs et rivières proches de lasouche. Une Chênaie de lutins s'est installée dans la forêt, non loin de la ville, quand celle-ci a été reprise par les Modéhens, il y a trois siècles. (...)
A mi-chemin entre cette Tour et la Marche du Titan, le tronc laisse apparaître de nombreuses galeries naturelles creusées dans le bois, identiques à celles que l'on retrouve dans lasouche. Les lutins pensent que ces galeries, creusées par quelque antique parasite géant, devaient parcourir tout l'arbre et sont à l'origine de sa mort. (...)
L'aspect irréaliste de leur plan ne les effraie pas ; ils sont des combattants pour la liberté de « leurs » terres et cela mérite tous les sacrifices. Un de leurs agents infiltrés a récemment exploré les galeries sous lasouche, et il a trouvé un passage qui ressort à plusieurs lieues, dans la forêt. Cette entrée, qui aboutit dans les caves du château, leur permettrait, éventuellement, d'attaquer les frontaliers dans leur quartier général. (...)Le voyageur avisé fera une halte salutaire en la bonne ville de Tombarbre avant de quitter notre douce Marche Modéhenne et s'aventurer, au-delà du fl euve, sur les routes de la République Mercenaire. En effet, si le dernier Arbre-Roi que l'on croise avant de quitter la Marche est mort depuis bien longtemps, son tronc abattu, couvert de forêts et de vignes, pointant vers le septentrion telle une amante cardinale éternelle et géante, donne à ce domaine un charme étrange et nostalgique ...