La Société Maohie
Contient : prêtres (13), pretres(...) Leur nombre varie selon la finesse des classements effectués mais de grands principes existent. Des chefs héréditaires, les ari'i, dominent une classe laborieuse, les manahune, avec l'appui desprêtres, les tahu'a, et le soutien des petits nobles, les ra'atira. C'est la naissance et non les compétences qui déterminent avant tout le rang d'une personne. (...)
La classe des chefs est aussi une classe de guerriers et les membres des branches cadettes et les frères puînés du souverain (quand ils ne sont pasprêtres) servent souvent de troupe d'élite. La plupart desprêtreset des chefs ‘arioi sont issus de la classe des ari'i. Le grand prêtre d'un royaume, le tahu'a rahi, et le chef ‘arioi d'une île ont presqu'autant de pouvoir que le roi. (...)
C'est également parmi les ra'atira que sont recrutés les serviteurs 'd'élite' des ari'i: orateurs, généalogistes, porteurs et même valets de confiance. LESPRETRESET LES ARTISANS : LES TAHU'A. Le rapport existant entre un prêtre et un artisan ne saute pas aux yeux: pour les maohis, ce rapport est évident. Ils sont des spécialistes dans leur domaine: pour lesprêtrescelui des connaissances mythiques, des prières et des invocations, pour les artisans celui de leur artisanat. (...)
En outre, les chefs-artisans sont investis d'un rôle religieux: ils se doivent de connaître les prières et les bénédictions nécessaires à leur activité et font respecter les tabous inhérents à leur métier. Lesprêtressont en général issus de la classe des ari'i. Ils ont un pouvoir immense car ils calment la colère des dieux et amènent les bénédictions. (...)
En dehors des marae (temples) de notoriété 'internationale', le culte n'est pas dirigé vers un seul Dieu et lesprêtressont rarement consacrés à un Dieu particulier. L'accès à la prêtrise demande une longue initiation. (...)
Cette initiation consiste en l'apprentissage des mythes, des prières et des généalogies qui doivent pouvoir être récités par coeur pour accéder au rang de tahu'a pure. On appelle d'ailleurs les apprentisprêtresdes haere te po (qui marche la nuit) car on les voit souvent la nuit arpenter les environs des marae, récitant des généalogies ou des mythes afin de les mémoriser. (...)
Selon leurs connaissances et leur rang de naissance, les tahu'a pure sont ensuite classés dans un système hiérarchisé. Lesprêtresdisposent d'assistants qui peuvent être recrutés dans les classes inférieures. L'exemple le plus significatif est celui des Opu-Nui, choisis pour la noirceur de leur peau et qui sont chargés du nettoyage des marae. (...)
Les opu-nui ont l'insigne avantage de ne pouvoir être les cibles des sacrifices humains car ils sont sous la protection de la déesse Hina. Lesprêtressont si sacrés qu'ils sont soumis à un grand nombre de tabous afin d'éviter qu'ils soient au contact de choses non-sacrées. (...)
Les chamanes (orou) reçoivent souvent une considération égale à celle dont jouissent les artisans. Ils traitent avec tous les petits dieux et esprits dont lesprêtresne s'occupent pas. Ils sont généralement attachés à un marae et peuvent s'occuper des exorcismes et des envoûtements. (...)
Ce sont les artisans les plus prestigieux à Tahiti. Les Tahu'a Tau-Tai dirigent les pêches. Ils déterminent les dates des pêches et font office deprêtrespour les esprits et les dieux qui menacent ou protègent les pêcheurs. Les sculpteurs fabriquent les objets usuels de la vie des tahitiens. (...)
Ils ont à leur service des esprits qu'ils dominent, non sans risque, et qu'ils peuvent faire agir sur leurs victimes. Les Orou attachés à un Marae sont officiels et font le même travail que desprêtres, mais pour des esprits et des divinités inférieures. Ils sont des sortes de chamanes, craints et respectés. (...)
Les ari'i possèdent des lances longues et des massues alors que les manahune se spécialisent dans la fronde. Les Tahu'a Pure sont lesprêtres. Ils sont chargés d'empêcher la colère des dieux et d'interagir avec le sacré qui est nuisible aux hommes normaux. (...)Paraita et ses guerriers venaient de faire fuire leurs ennemis de la chefferie voisine de Tiarei. Avec grande satisfaction, Paraita se regarda dans les eaux du petit lac de Vinitea. Il contemplait sa grande taille, son teint clair et ses nombreux tatouages. Il avait fière allure. Il se glorifiait d'être un ari'i, un descendant de la femme Hina-nui-faahara-ma'au et du dieu Ro'o. Ses compagnons plébéiens avaient la peau plus noire et il surpassait le plus grand d'entre eux d'au moins une demi-tête ...