Sun Tzu : L'art de la guerre
sur Terres Mythiques
Contient : troupes (29)(...) Aux connaissances dont je viens de parler, il faut ajouter celle de la discipline. Posséder l'art de ranger lestroupes; n'ignorer aucune des lois de la subordination et les faire observer à la rigueur ; être instruit des devoirs particuliers de chacun de nos subalternes ; savoir connaître les différents chemins par où on peut arriver à un même terme ; ne pas dédaigner d'entrer dans un détail exact de toutes les choses qui peuvent servir, et se mettre au fait de chacune d'entre elles en particulier. (...)
Ces mêmes connaissances vous feront prévoir les moments les plus favorables, le temps et l'espace étant conjugués, pour ordonner le mouvement destroupeset les itinéraires qu'elles devront suivre, et dont vous réglerez à propos toutes les marches. (...)
Vous ferez en sorte que ceux qui vous sont inférieurs ne puissent jamais pénétrer vos desseins. Vous tiendrez vostroupestoujours alertes, toujours en mouvement et dans l'occupation, pour empêcher qu'elles ne se laissent amollir par un honteux repos. (...)
De L'engagement : Sun Tzu dit : Je suppose que vous commencez la campagne avec une armée de cent mille hommes, que vous êtes suffisamment pourvu de munitions de guerre et de bouche, que vous avez deux mille chariots, dont mille sont pour la course, et les autres uniquement pour le transport ; que jusqu'à cent lieues de vous, il y aura partout des vivres pour l'entretien de votre armée ; que vous faites transporter avec soin tout ce qui peut servir au raccommodage des armes et des chariots ; que les artisans et les autres qui ne sont pas du corps des soldats vous ont déjà précédé ou marchent séparément à votre suite ; que toutes les choses qui servent pour des usages étrangers, comme celles qui sont purement pour la guerre, sont toujours à couvert des injures de l'air et à l'abri des accidents fâcheux qui peuvent arriver Je suppose encore que vous avez mille onces d'argent à distribuer auxtroupeschaque jour, et que leur solde est toujours payée à temps et avec la plus rigoureuse exactitude. (...)
S'il s'agit de prendre une ville, hâtez-vous d'en faire le siège ; ne pensez qu'à cela, dirigez là toutes vos forces ; il faut ici tout brusquer ; si vous y manquez, vostroupescourent le risque de tenir longtemps la campagne, ce qui est une source de funestes malheurs. (...)
En vain dans d'autres occasions aurez-vous donné des marques éclatantes de votre valeur, toute la gloire que vous aurez acquise sera effacée par ce dernier trait. Je le répète : on ne saurait tenir lestroupeslongtemps en campagne, sans porter un très grand préjudice à l'Etat et sans donner une atteinte mortelle à sa propre réputation. (...)
Ne les laissez jamais oisifs, tirez parti de leurs services avec les défiances convenables, et pour le dire en deux mots, conduisez-vous à leur égard comme s'ils étaient destroupesqui se fussent enrôlées librement sous vos étendards. Voilà ce que j'appelle gagner une bataille et devenir plus fort. (...)
Si, ce terme expiré, vous n'êtes pas encore venu à bout de vos fins, sûrement il y aura eu quelques fautes de votre part ; n'oubliez rien pour les réparer. A la tête de vostroupes, redoublez vos efforts ; en allant à l'assaut, imitez la vigilance, l'activité, l'ardeur et l'opiniâtreté des fourmis. (...)
Un habile général ne se trouve jamais réduit à de telles extrémités ; sans donner des batailles, il sait l'art d'humilier ses ennemis ; sans répandre une goutte de sang, sans tirer même l'épée, il vient à bout de prendre des villes ; sans mettre les pieds dans les royaumes étrangers, il trouve le moyen de les conquérir sans opérations prolongées ; et sans perdre un temps considérable à la tête de sestroupes, il procure une gloire immortelle au prince qu'il sert, il assure le bonheur de ses compatriotes, et fait que l'Univers lui est redevable du repos et de la paix : tel est le but auquel tous ceux qui commandent les armées doivent tendre sans jamais se décourager. Votre but demeure de vous saisir de l'empire alors qu'il est intact ; ainsi vostroupesne seront pas épuisées et vos gains seront complets. Tel est l'art de la stratégie victorieuse. (...)
Il faut beaucoup d'efforts et une conduite que la bravoure et la prudence accompagnent constamment pour pouvoir réussir : il ne faut qu'une faute pour tout perdre ; et, parmi les fautes qu'il peut faire, de combien de sortes n'y en a-t-il pas ? S'il lève lestroupeshors de saison, s'il les fait sortir lorsqu'il ne faut pas qu'elles sortent, s'il n'a pas une connaissance exacte des lieux où il doit les conduire, s'il leur fait faire des campements désavantageux, s'il les fatigue hors de propos, s'il les fait revenir sans nécessité, s'il ignore les besoins de ceux qui composent son armée, s'il ne sait pas le genre d'occupation auquel chacun d'eux s'exerçait auparavant, afin d'en tirer parti suivant leurs talents ; s'il ne connaît pas le fort et le faible de ses gens, s'il n'a pas lieu de compter sur leur fidélité, s'il ne fait pas observer la discipline dans toute la rigueur, s'il manque du talent de bien gouverner, s'il est irrésolu et s'il chancelle dans les occasions où il faut prendre tout à coup son parti, s'il ne fait pas dédommager à propos ses soldats lorsqu'ils auront eu à souffrir, s'il permet qu'ils soient vexés sans raison par leurs officiers, s'il ne sait pas empêcher les dissensions qui pourraient naître parmi les chefs ; un général qui tomberait dans ces fautes rendrait l'armée boiteuse et épuiserait d'hommes et de vivres le royaume, et deviendrait lui-même la honteuse victime de son incapacité. (...)
Confondre la rigueur nécessaire au gouvernement de l'Etat, et la flexibilité que requiert le commandement destroupes. V. Partager la responsabilité aux armées. VI. Faire naître la suspicion, qui engendre le trouble : une armée confuse conduit à la victoire de l'autre. (...)
Ainsi, les habiles généraux savaient d'abord ce qu'ils devaient craindre ou ce qu'ils avaient à espérer, et ils avançaient ou reculaient la campagne, ils donnaient bataille ou ils se retranchaient, suivant les lumières qu'ils avaient, tant sur l'état de leurs proprestroupesque sur celui destroupesde l'ennemi. S'ils se croyaient plus forts, ils ne craignaient pas d'aller au combat et d'attaquer les premiers. S'ils voyaient au contraire qu'ils fussent plus faibles, ils se retranchaient et se tenaient sur la défensive. (...)
Leurs propres camps étaient des lieux toujours à couvert de toute surprise, des lieux toujours impénétrables. Ces généraux croyaient que, pour vaincre, il fallait que lestroupesdemandassent le combat avec ardeur ; et ils étaient persuadés que, lorsque ces mêmestroupesdemandaient la victoire avec empressement, il arrivait ordinairement qu'elles étaient vaincues. Ils ne veulent point dans lestroupesune confiance trop aveugle, une confiance qui dégénère en présomption. Lestroupesqui demandent la victoire sont destroupesou amollies par la paresse, ou timides, ou présomptueuses. des troupe au contraire qui, sans penser à la victoire, demandent le combat, sont destroupesendurcies au travail, destroupesvraiment aguerries, destroupestoujours sûres de vaincre. C'est ainsi que d'un ton assuré ils osaient prévoir les triomphes ou les défaites, avant même que d'avoir fait un pas pour s'assurer des uns ou pour se préserver des autres. Maintenant, voici les cinq éléments de l'art de la guerre : I. La mesure de l'espace. II. (...)
Par le calcul, estimez si l'ennemi peut être attaqué, et c'est seulement après cela que la population doit être mobilisée et lestroupeslevées ; apprenez à distribuer toujours à propos les munitions de guerre et de bouche, à ne jamais donner dans les excès du trop ou du trop peu. (...)
Soyez à vos ennemis ce que le Y est au Tchou. Après un premier avantage, n'allez pas vous endormir ou vouloir donner à vostroupesun repos hors de saison. Poussez votre pointe avec la même rapidité qu'un torrent qui se précipiterait de mille toises de haut. (...)
Faites en sorte que tous ceux que vous devez commander soient persuadés que voter principale attention est de les préserver de tout dommage. Lestroupesque vous ferez avancer contre l'ennemi doivent être comme des pierres que vous lanceriez contre les oeufs. (...)
Attaquez à découvert, mais soyez vainqueur en secret. Voilà en peu de mots en quoi consiste l'habileté et toute la perfection même du gouvernement destroupes. Le grand jour et les ténèbres, l'apparent et le secret; voilà tout l'art. Ceux qui le possèdent sont comparables au Ciel et à la Terre, dont les mouvements ne sont jamais sans effet : ils ressemblent aux fleuves et aux mers dont les eaux ne sauraient tarir. (...)
On n'assigne cependant que cinq couleurs et cinq sortes de goûts. Dans l'art militaire, et dans le bon gouvernement destroupes, il n'y a certes que deux sortes de forces; leurs combinaisons étant sans limites, personne ne peut toutes les comprendre. (...)
C'est par son élan que l'eau des torrents se heurte contre les rochers; c'est sur la mesure de la distance que se règle le faucon pour briser le corps de sa proie. Ceux-là possèdent véritablement l'art de bien gouverner lestroupes, qui ont su et qui savent rendre leur puissance formidable, qui ont acquis une autorité sans borne, qui ne se laissent abattue par aucun événement, quelque fâcheux qu'il puisse être; qui ne font rien avec précipitation; qui se conduisent, lors même qu'ils sont surpris, avec le sang-froid qu'ils ont ordinairement dans les actions méditées et dans les cas prévus longtemps auparavant, et qui agissent toujours dans tout ce qu'ils font avec cette promptitude qui n'est guère que le fruit de l'habileté, jointe à une longue expérience. (...)
Quelque grand, quelque merveilleux que tout cela paraisse, j'exige cependant quelque chose de plus encore des ceux qui gouvernent lestroupes: c'est l'art de faire mouvoir à son gré les ennemis. Ceux qui le possèdent, cet art admirable, disposent de la contenance de leurs gens et de l'armée qu'ils commandent, de telle sorte qu'ils font venir l'ennemi toutes les fois qu'ils le jugent à propos; ils savent faire des libéralités quand il convient, ils en font même à ceux qu'ils veulent vaincre : ils donnent à l'ennemi et l'ennemi reçoit, ils lui abandonnent et il vient prendre. (...)Traduit du chinois par le père Amiot. En voici les 5 premiers chapitres. L'ouvrage que laisse Sun Tzu fit école dans toutes les académies de gentilhommes du japon. Cet ouvrage de stratégie fait encore référence de nos jours (et pour longtemps). De L'évaluation : Sun Tzu dit : La guerre est d'une importance vitale pour l'Etat. C'est le domaine de la vie et de la mort : la conservation ou la perte de l'empire en dépendent ; il est impérieux de le bien régler. Ne pas faire de sérieuses ...