Le Mystère de l'abbaye
sur Arnheim
Contient : marches (5)(...) Personne n'aimait se rendre dans cet endroit sombre auquel on accédait par un long escalier étroit auxmarchesglissantes. Sur le sol de la cave, Torradan avait retrouvé l'étrange et immense dalle de pierre noire sur laquelle on pouvait encore distinguer un symbole étrange à demi effacé. (...)
En hâte, il finit d'emballer ses papiers et se dirigea en courant vers l'entrée des caves, tandis que les moines commençaient à se rassembler devant l'église pour la messe de minuit. Il lui restait peu de temps. Lesmarchesétaient glissantes et ruisselantes d'humidité. La neige fondue par les allées et retours des moines et des serviteurs dégoulinait en une eau noirâtre vers les profondeurs de l'abbaye, et Torradan était forcé d'avancer prudemment malgré sa hâte à atteindre la cave. (...)
Torradan soupira, rassembla ses pensées et se moqua intérieurement de ses peurs primitives, puis il se ressaisit et s'encouragea à haute voix : 'Allons, je dois savoir...' Lentement, il s'enfonça dans les ténèbres. Il n'avait pas descendu vingtmarchesque la lourde dalle de pierre se referma derrière lui dans un bruit sourd. Affolé, il rebroussa aussitôt chemin, mais ni le mot de commandement ni les coups contre la dalle ne la firent se rouvrir. (...)
Il chercha longtemps à tâtons un système d'ouverture sur les parois de pierre glacée, mais au bout de dix minutes il dût se rendre à l'évidence. Il n'y avait plus qu'à continuer la descente. Lesmarchesétaient encore plus glissantes que celles de l'escalier de la cave, et leur hauteur inhabituelle et inégale rendait la progression du moine très difficile. (...)
Après un laps de temps plus court qu'il ne l'avait prévu, cependant, Torradan commença à distinguer le bas desmarches. Une grande salle s'ouvrait devant lui, en contrebas d'un petit promontoire où il venait de déboucher. (...)En cette veille de Noël 1226, la neige était tombée en abondance sur Inverness et s'était accumulée sur les toits de l'abbaye de Saint André. Depuis deux bons mois, les moines avaient troqué leurs traditionnelles sandales contre des chausses rembourrées de laine, bien plus confortables et surtout bien plus chaudes. Les heures passées dans le scriptorium ou dans le froid de l'église, sans bouger de son siège, étaient assez éprouvantes et malgré l'approche de la grande messe de minuit, les esprits ...