Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : bouche (29)(...) Mon fils lui ressemble beaucoup, mais son regard est plus inquiet, plus nerveux. Je l'ai nommé Brin d'Herbe : il en a toujours un dans labouche, qu'il mâchonne nerveusement. Petit mais vif, il fait penser à un rongeur. Tous trois, nous essayons de dégager la charrue de ce bourbier que j'ose appeler mon champ. (...)
Quelque chose s'agite au fond de moi. - Non. Continue d'appeler le boeuf. Aube Grise me regarde, ouvre labouche, puis la referme. Quand sabouches'ouvre, c'est pour reprendre la calme mélopée entêtante. Je saisis les poignées de la charrue et sent le boeuf tirer en vain. Mon coeur et celui du boeuf battent à l'unisson un instant. (...)
C'est Pigeon Fou : Un petit bonhomme à la peau ridée dont les dents se bousculent de manière anarchique dans uneboucheperpétuellement souriante. Son regard de fouine louche et il est maigre comme un clou. Sa famille entière lui ressemble. (...)
Et pour les humbles mortels comme nous ça finit toujours de la même façon : une mort dans d'atroces souffrances de la main de l'un ou l'autre. Laboucheouverte, Rude hésite un instant, puis cède à sa curiosité : - Et... le Seigneur des Hauts Vents est un Exalté ? (...)
La nuit tombe lorsque je prépare le repas avec Rude Automne. Je suis affamé, la salive me monte à labouche. Sans savoir pourquoi, je m'en sens coupable. Du coin de l'oeil, je vois Boeuf se lever et se diriger vers nous. (...)
J'y cherche de l'hostilité, des arrières pensées, une menace, mais n'y trouve rien, je ne vois qu'un regard calme et insondable. Elle ouvre labouchepour rajouter quelque chose, mais je sors avant qu'elle ne dise quoi que ce soit. Je remonte à cheval. (...)
Du coin de l'oeil, j'aperçois Brume qui sort sa tête du chariot. Lorsqu'elle pose les yeux sur l'endroit, sabouchereste ouverte, stupéfiée. - Reste à l'intérieur. Elle m'obéit et disparaît. Devant l'entrée, deux énormes dragons de pierre grise et de jade monte la garde à l'entrée, dressés comme des cobras sur le point d‘attaquer. (...)
La porte, les murs, les tours, tout en fait, est construit dans un gigantisme qui écrase notre petite troupe et le chariot. Je suis déjà venu, mais malgré cela, maboucheest sèche et mon estomac noué, mes doigts tremblent. Soudain, la voix d'un cor nous assourdit, et les portes s'ouvrent brutalement, laissant échapper un blizzard froid et puissant, Rude lâche un cri et manque de tomber, j'entends Brume crier, nos chevaux hennissent, reculent, il nous faut lutter avec eux pour les empêcher de s'enfuir, et lutter avec nos consciences pour ne pas les suivre. (...)
Il ne pouvait plus parler mais son regard parlait pour lui. Peur et tristesse. Le sang coulait à flot et il savait que c'était fini. Caillou a ouvert laboucheet levé la main, mais c'est Regard Vif qui a parlé en premier : - Allez petit, la justice, jusqu'au bout. (...)
L'odeur de la nourriture pimentée parvient à mes narines. J'avale ma salive. Il prend une cuillère et la tend vers mabouche. - Mange. Il a un accent à couper au couteau, mais le ton ne souffre pas de refus. J'ouvre laboucheet j'avale. Un instant plus tard, je tousse comme si je devais cracher mes poumons, les larmes aux yeux, la nourriture est relevée et bouillante comme de l'acier chauffé à blanc. (...)
Il arbore un mince sourire lorsqu'il me tend une cuillère de sa lave en fusion et que je refuse. Il tape mon flanc. Je grimace et j'ouvre labouche. Il alterne avec le lait de chèvre pour faire passer. Il hoche la tête et repart. Entre les cahots de la yourte, la chaleur, le confort et ma fatigue, il ne me faut pas longtemps pour m'endormir. (...)
Mahe est projetée en arrière par l'onde de choc, le bras du Héraut toujours agrippé à sa gorge, mais plus désormais relié à son épaule. Mais il ne meurt pas. Son visage se tourne vers moi, il n'a pas debouche, pas de nez, juste cet amas de tentacules qui s'écarte devant son visage et qui laisse la lumière verte et haineuse me frapper. (...)
Une flèche traverse la gorge de Mahe. Ses yeux larmoyants sont grand ouverts lorsqu'elle s'effondre en arrière. Saboucheouverte projette une traînée de sang. Je tends la main comme pour la retenir. En vain. Je me retourne. (...)
Le pilier s'étire et bouge tel un serpent, les bêtes blanches s'écartent sans un mot, tandis qu'il m'entoure de ses anneaux, évitant de me toucher soigneusement. Le regard interrogateur de Lewellyn est un feu froid et intense. Un mensonge me monte à labouche: - Je m'appelle Soleil Bleu. Il sourit. La lumière de son regard s'intensifie. - Un mensonge ? (...)
« Nous sommes immortels, toi et moi, la partie de ton âme qui possède ton pouvoir est impérissable, et aucun de nous n'a jamais réussi à dévorer réellement une Exaltation. » Un grognement interrogatif rampe hors de mabouche. Il comprend la question de son intuition aiguisée comme une guillotine neuve. « Oui, une Exaltation, c'est à la fois le nom de la part de l'âme qui transporte ton pouvoir, et de la transformation qui te permet d'être ce que tu es aujourd'hui. (...)
Imagine, Soleil Bleu, Imagine des univers entiers qui se moquent de toi, qui se rient de toi, qui t'humilient, qui t'ôtent cette grâce, cette gloire qui fait de toi ce que tu étais. C'était comme te retirer le pain de laboucheet te condamner à mourir de faim dans le plus cruel des déserts, tout cela, pour une petite guerre mesquine, pour une victoire minable arraché des mains d'un adversaire déjà mourant ! (...)
- Tu me connais, dis-je, alors que le pouvoir s'accroît et se rue dans mes muscles, « je n'écoute pas. » Elle ouvre labouchepour dire quelque chose. Trop tard. Je frappe, lâchant un flot d'essence dans le geste, et c'est comme un fleuve qui rompt subitement un barrage. (...)
Je décide de changer de sujet. - Que faisais-tu ici ? Si près de la faille ? La question la prend par surprise. Elle ouvre laboucheet la referme subitement, comme un poisson jeter hors de l‘eau. Le gloussement de Brume retentit dans la gorge d'Aewyll et la Princesse Bleue lui jette un regard tranchant comme le vent d'hiver. (...)
Aewyll marche à nos côté, la seule grâce de ses mouvements me transperce mon coeur, tant il à la fois ils sont inhumains et me rappellent pourtant Aube Grise. - Tu penses que c'est le destin ? Mes propres paroles me mettent un drôle de goût dans labouche. - Pas le destin, dit-elle, la volonté de Lewellyn, il te voulait, il le savait, depuis le début. (...)
Son regard caresse mon corps plus intimement que n'importe quelle amante, avec plus d'affection cette mère que je n'ai jamais vraiment connue. Je ferme le poing. La voix de la Princesse Bleue s'échappe de labouched'Aewyll. - Je te promets de veiller sur elle, et de ne pas lever la main sur elle tant qu'elle ne me nuira pas d'aucune manière. (...)
Plus le temps de faire dans la finesse : Je prends le pain, une gourde, un gros morceau de viande salée sous mes bras, et un petit gâteau sec dans mabouche, et me rue au dehors. Immédiatement derrière moi, j'entends les sentinelles crier, déjà toutes proches. (...)
Je le plaque si fort contre une des poutres que toute la charpente de bois de l'écurie manque de s'effondrer. Ma main se plaque sur sabouche. - Le Maître, dis-je, je le veux, où est-il ? Il secoue la tête, j'ôte la main. - Dans le donjon central, hoquette-il, dans le temple du dragon, tout en haut ! (...)
Je me retourne vers lui, mon anima l'aveugle et il lève les mains autant pour se protéger de la lumière et de moi que pour se rendre. Visiblement courageux, il trouve la force d'ouvrir labouchepour faire autre chose que hurler. - Que...que voulez-vous ? Je suis à nouveau nu comme un ver. (...)
Deux gardes ahuris, en haubert et armés de haches m'observent avec de grands yeux. L'un d'eux ouvre labouche, mais il n'a pas le temps de faire beaucoup plus. Le pouvoir coule dans mes veines et leur sang peu après. (...)
Le Seigneur des Hauts Vents est un homme dans la quarantaine, beau, le regard bleu et glacé, la peau pâle, le visage orné d'un bouc, maintenant ensanglanté. Il ouvre labouche, pour parler crois-je. Il me crache au visage, je sens le pouvoir et j'évite le coup. J'entends la dent siffler derrière moi et s'écraser dans le plafond. (...)
Je ne comprends pas tout de suite ce qu'elle dit, puis la vérité s'élève dans la salle comme dans mon esprit, comme une nuit noire issue de sabouche, recouvrant mes pensées, me plongeant dans une obscurité intérieure assourdissante. Je n'écoute plus. Je me retourne, la bile me monte à labouche. Une nausée sèche me donne envie de vomir, la tête me tourne, puis tout deviens froid, le monde entier, et moi. (...)