Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : commence (11)(...) Pigeon râle et je reste silencieux. Nous faisons tous comme si rien n'était arrivé. Les gens tabous ont cet effet là. Jecommencepeut-être à entrevoir pourquoi le Héraut des vents la choisie comme sacrifice : on dit que certaines connaissances sont interdites aux mortels et la rumeur dit que du sang divin coule dans les veines du Shaman. (...)
- Bien, il faut faire fondre la glace, réactivez le feu et suspendez-le au-dessus ! - On va le cuire ! S'écrie Pigeon Fou ! - Oui, c'est un peu ça ! - Mais...Commence-t-il. Je l'interromps. - C'est la fille de Regard Vif, elle sait ce qu'elle fait ! Ma voix est plus assurée que moi-même. (...)
.. Sourire moqueur de la Princesse Bleue. Je soupire. - Je suis un foutu paysan, pas un sorcier ! Jecommenceà avoir la tête qui tourne, aussi, je prends mon élan, bascule, et fait un saut périlleux dans le vide, sur place, si rapide et puissant que je ne me reçois qu'au deuxième tour, mes mains se raccrochent si fortement dans la roche qu'elle explose. (...)
Dans le ciel, la lune est un large croissant environné d'étoiles sans nuage pour les voiler. Je devine les sentinelles et les chiens, ce sera loin d'être une partie de plaisir. Je soupire etcommenceà ramper, m'insinue dans les champs où les récoltes promettent de n'être pas trop mauvaise. (...)
La demeure du Maître des Hauts Vents est encore loin, pour me distraire de la plaine morne, j'arrache une feuille d'une plante, la plie et joue un air de voyage qui résonne à travers l'air. Deux jours passent ainsi, je dors comme je peux. L'étécommencesérieusement, et le jour, il est chaud, sec, peuplé de mouches et de moustiques, tandis qu'il est humide, spongieux et pluvieux la nuit. (...)
Je sens quelque chose d'obtus en moi, aussi sombre, lourd et enragé que les nuages qui s'avancent vers moi et cette chose me pousse en avant. Un sourire aux lèvres, je lui obéis. C'est le jour suivant que celacommence. Une heure après l'aube, je marche contre le vent, lorsque quelque chose explose dans une lumière multicolore à quelques centimètres de mon visage. (...)
Je parviens à rester conscient, je ne sais pas combien de temps ça dure, je sais juste qu'à un moment, le vent se calme, et que la chutecommence. Je me concentre et relâche le pouvoir au moment de l'impact, et il arrive tard, très tard. (...)
Je tombe de si haut que ma chute creuse un petit cratère dans le sol, le rugissement de l'impact m'assourdit, et la main du dieu fou s'abat sur moi, je suis aveuglé un instant mais je ne panique pas. Après la faille, jecommenceà maîtriser les chutes, et je souris à cette pensée. Je me redresse, me dégage, crache la terre coincée entre mes dents, vérifie que je n'ai aucune égratignure et sort du cratère. (...)
Les impacts, néanmoins, me renversent à terre. Cette huile est tout simplement trop glissante pour être normale, et jecommenceà soupçonner la sorcellerie. Ils envoient une nouvelle volée, en vain. - Ca va durer encore longtemps ? (...)
Je ne prends pas la porte de la terrasse, certainement gardée Je saute sur le mur du bâtiment principal, m'accroche du bout des doigts de toutes mes forces, et jecommenceà grimper tel un insecte vers le temple du dragon situé au sommet. Je suis encore nimbé de lumière, aucune surprise ne m'étreint lorsque les cris des gardes s'échappent dans les airs, tentant de couvrir le bruit du vent, le bruit du glas qui résonne toujours. (...)
Quelques objets brillent, cloués autour de l'entrée : le gri-gri de fer froid du Shaman. Je descends de cheval etcommenceà grimper le long de la pente trop abrupte pour lui. Brume me suit tant bien que mal. Près de la grotte, je perçois une odeur de nourriture, de viande et de légume bouillis. (...)