Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : espace (10)(...) Je jette un regard sur le feu mourant. Dernière source de lumière, sauf lorsqu'un éclair illumine le monde l'espaced'un instant. Précédant le craquement assourdissant du tonnerre. - Oui, moi, Boeuf et Pigeon Fou, peut-être un des petits-fils de Flocon. (...)
Je prends une inspiration profonde, l'air frais et humide mord sauvagement mes poumons. Une série de feux aussi vifs que furtifs embrase mes articulations. L'espaced'un moment, le monde danse autour de moi comme les femmes à la fête du printemps. Je perds l'équilibre. (...)
Contrairement aux hommes, ils ne redoutent pas ma lumière. Le combat est confus, brouillon et brutal. Je n'ai pas l'espacepour armer mes coups, néanmoins j'en envoie quelques uns bouler et même si je suis rapidement couvert d'un sang blanc glacé, l'intensité du combat me tient chaud. (...)
- Vois tu, l'essence, n'est que l'énergie, et la Création, ce que vous appelez le monde, obéit à des règles, à un ordonnancement que l'on appelle le destin : la gravité, le temps, l'espace... Mon froncement de sourcils s'accroît. Nous sortons d'un corridor immaculé, passons au-dessus d'un pont de glace magnifique, fait de dentelle de glace qui traverse une salle de grotte emplie de stalagmites et de stalactites aiguisés comme des rasoirs, renvoyant des arcs en ciels de lumières prismatiques. (...)
- Exactement, et la folie est ce que l'on ne peut comprendre faute des repères de l'esprit habituel, temps,espaceet logique. - Pourquoi me raconte-tu ça ? - Mais pour que tu comprennes ta vraie nature, mon ami ! (...)
« Je voulais te dire, Soleil Bleu, pour que tu comprenne qui est ton ennemi, et ton ennemi, c'est la destinée elle-même, et que tu dois la détruire pour libérer l'Essence. » - Et qu'est-ce que ça m'apportera ? - La fin de l'espaceet du temps, mon ami, et la chance de retrouver tout ce que tu as perdu. - Pardon ? - Oui, tu as bien entendu et tu as vu, dans un endroit où l'Essence est libre, on peut échapper aux conséquences de ses actes, le passé ne signifie rien, le futur pas beaucoup plus, la linéarité brisée, on devient libre, libre de sa condition, de soi-même ! (...)
Le plus difficile, c'est de trouver la sortie, car cet endroit n'obéit pas aux règles du monde naturel, le principe d'orientation est ici une vaste blague, et ce n'est qu'une suite de lieux, d'instants, de moments figés au sein d'unespaceimprécis. Il m'a fallut un moment pour le comprendre et je crains maintenant que Lewellyn ne me retombe dessus à tout instant. (...)
Elle semble tout connaître du pouvoir, mais dispense son savoir d'une façon étrange, entièrement poétique, et incapable de l'exprimer clairement. - Là ! dit-elle, sens comme la création fluctue, comment le temps t'emprisonne dans l'espaceet comment tu peux l'utiliser pour t'en évader. - Autrement dit ? - Trouve la voie, c'est une histoire qui n'a pas de sens, mais c'est aussi la tienne et tu as le pouvoir de lui en donner. (...)
« Il va finir par avoir ma peau !» : La pensée me traverse l'esprit entre deux assauts foudroyants. L'espaceautour de moi est saturé de foudre : Il pleut littéralement des éclairs ! Ca devient absurde ! (...)
L'air hurle, rugit sur mon passage. Le monde n'est plus qu'une masse de couleur floue au milieu d'unespacede mur gris sur lequel mes yeux sont rivés, vers lequel chacun de mes muscles tend désespérément. (...)