Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : fureur (10)(...) C'est elle que le seigneur envoie pour se débarrasser des barbares et des bêtes lorsqu'il ne veut pas déchaîner safureurdestructrice sur tout le pays. Peu lui on jamais échappé. Les hommes qui l'accompagne sont deux fois plus larges qu'elle, leurs visages et leurs corps massifs invisibles sous leurs armures de mailles et leur regard froid occulté dans l'obscurité de leurs casques, armés de Hallebardes pourtant, il y a plus de pouvoir dans un seul geste de cette femme que dans un régiment entier d'entre eux. (...)
- Nous vous avons trouvés, assis sous la constellation du cadavre. Hakka dit que c'est un signe. Vous avez survécut à lafureurdu dieu des vents. Je lève la main brutalement. Jaï laisse tomber la sienne sur son poignard. Mahe recule. - Je n'ai survécu à safureurque parce que je n'étais pas là lorsqu'elle s'est abattue sur mon village. Je ne peux rien pour vous. (...)
Je sens une nouvelle explosion de pouvoir en moi, mais ma peau se liquéfie et coule par terre comme du lait. La peur plante ses crocs haineux dans mon âme qui répond d'unefureurindignée. Mon bras droit se projette dans la lumière. Ma main saisit une gorge, détourne la tête qui lui est reliée et la broie dans un claquement sec. (...)
Le soleil est tombé puis a émergé à nouveau depuis mon combat avec le Héraut, il l'a fait à nouveau lorsque j'ai atteint ce petit bois de bouleaux et de buissons chiches. Je suis un Anathème. Pourquoi ? Si seulement c'était arrivé au Trône de glace ! Lafureurm'envahit, un instant, je frappe un jeune arbre tout proche. L'arbre s'effondre mais la douleur est fulgurante : mauvais bras ! (...)
Je crois apercevoir une lueur de reconnaissance dans son regard comme dans le mien quand soudain... ...Unefureursans nom hurle autour de moi, les hommes meurent par dizaines, fauchés par une mort invisible qui les désintègrent dans un scintillement de lumière. (...)
Je sens le pouvoir du Seigneur des Haut Vent dans chacune des agressions rageuses des courants aériens, safureurimprègne chaque brise, chaque bourrasque. C'est le même pouvoir dont il s'est servit pour éradiquer mon village. (...)
Derrière moi, dans la brume brunâtre, je devine de nouvelles collines et de nouveaux vallons, creusés par les fureurs élémentaires et englouties dans le brouillard. L'air est empli de poussière, de colère et defureur. A l'affût de l'attaque suivante, j'hésite à m'endormir, le pouvoir me soutient aisément, et je sens que je pourrais marcher encore deux bonnes journées avant de m'effondrer, mais je n'ai pas encore rencontré le Seigneur des Hauts Vents en personne. (...)
D'autres questions surgissent dans mon esprit comme à chaque coin de couloir, des questions sans réponses que j'étouffe et réprime pour garder l'esprit clair, concentré sur le danger, la tempête d'un genre différent que le Seigneur des Hauts Vents s'apprête à déchaîner sur moi. Une tempête de lames, de sang et defureur. Je peux toujours entendre le vacarme, grondant par-dessus le bruit net de mes pas dans le Trône d'Orage, des cris de guerre dans la langue du nord, dans la langue de la plaine et celle des rivières. (...)
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, l'instant d'après, l'anima du Sang-dragon explose dans unefureurde vent polaire, de cristaux de neige glace et de lumière d'azur. Un millier de shrapnels de glace fusent vers moi dans une explosion de lumière blanche, instinctivement, je pare l'essentiel du coup d'un geste vif et ample de la main, qui crée une onde de choc, bref mur d'air invisible devant moi sur lequel viennent s'écraser l'averses de glaces, et je le charge. (...)