Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : grande (12)(...) La fièvre va faucher des vies et la famine est presque assurée mais le Seigneur des Hauts Vents ne voudra pas une part moinsgrandeque le minimum auquel il est habitué, alors, les anciens du village tiennent conseils. Moi, Boeuf Assoiffé, Regard Vif, Nuage Bleu, Flocon Amer, Pigeon Fou et Cuillère d'Argent formons notre petit conseil de survivants. (...)
Parle-nous du premier âge ! Le ton est goguenard et amusé : c'est Chien Enragé, un des fils de Boeuf Assoiffé, c'est unegrandegueule, comme son père. Il patrouille souvent dans le village et aux alentours, avec une épée ancienne qui, parait-il, a mordu la chair du Beau Peuple. (...)
Caillou regarda les terres et la hutte de mes parents, échangea un sourire avec ces amis et décida de les attribuer à un de ses neveux, nommé Sillon. Sillon était un grand type, large d'épaule,grandegueule, il élevait difficilement quelques boeufs qui tombaient fréquemment malade. Je crois qu'il voulait changer d'activité. (...)
J'ai épousé Aube Grise l'année où elle est devenue une femme. Elle n'avait pas assez connu son frère pour me tenir rigueur de sa mort. Je subvenais déjà engrandepartie à ses besoins et elle vivait déjà chez moi. Le mariage et sa consommation ne furent qu'une formalité rapide. (...)
Une fureur sans nom hurle autour de moi, les hommes meurent par dizaines, fauchés par une mort invisible qui les désintègrent dans un scintillement de lumière. Mes mains serrées sur une épée démentiellementgrande, l'armure d'orichalque pesant sur mes épaules, j'avance obstinément, la lumière se déploie autour de moi, je pousse un cri de défi et je m'élance à travers les nuées d'un bond qui défie toute raison. (...)
- J'étais un diplomate, répondit-il à la question sans que j'aie dit quoi que ce soit, « Je dois admettre que le destin des hommes me laisse indifférent, mais lors de lagrandecroisade que mena mon peuple pour détruire votre monde, j'ai entendu parler des tiens. » - Des miens ? (...)
» Les murmures s'accentuent, s'accompagnent de gémissement. Les ombres obscures se multiplient autour d'une ombre blanche toujours plus détaillée, plusgrande. « Alors j'ai poursuivi mes recherches, épargné certains des vôtres pour obtenir des informations, me suis approché près des tombeaux des solaires qui écrèmes votre monde. (...)
Je le suis du regard et le regrette aussitôt, le dragon disparaît dans les cieux, le monde entier devient étrangement noir et blanc et puis ce n'est plus qu'unegrandeexplosion lumineuse suivie d'un grondement assourdissant. Par réflexe, je m'accroche au pouvoir désespérément. (...)
J'entends le grondement des gardes qui s'approchent dans le couloir, se dirigent vers moi. Je lève la tête et je le vois. A travers lagrandebaie vitrée qui orne le plafond, au centre du croisement, la lumière du soleil, pâle, filtrée à travers les nuages gris et lourd s'amassant au-dessus de la forteresse. (...)
Ils décochent quelques flèches, mais elles n'arrivent même pas jusqu'à moi : les vents dévient les traits qui s'écrasent non loin. Je grogne. Pas le temps de préparer mon entrée. Arrivé à deux mètres de lagrandefenêtre du sommet, je me suspends par le bout des doigts sur un renfoncement infime dans le mur et m'élance. (...)
Je traverse la fenêtre dans un fracas de fin du monde. J'atterris devant la fenêtre. Au milieu de lagrandesalle ornementée d'inscriptions en langue ancienne, trône la statue d'un dragon de jade bleu, elle est entourée de cinq soldat armés de pied en cap, derrière eux, se tient un homme masqué, protégé d'une armure d'acier immaculée réfléchissante comme un miroir, les épaules couvertes d'une cape noire, aux longs cheveux tombant en une cascade de blancheur neigeuse dans son dos, et son regard, bleu et glacé comme la mort se fixe sur moi avant d'exploser dans une frénésie d'éclair. (...)
Je reprends conscience, je sors lentement de ma léthargie mais je ne suis pas sûr que la même personne habite mon corps. Tout me parait faux, irréel. Le monde ne semble qu'unegrandedescription faite par un conteur que je ne peux pas apercevoir. Puis je perçois quelque chose. (...)