Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : main (67)(...) Un village perdu au milieu de cette terre que j'ai vue creusée par mon père avant moi et que mon fils creusera sous mes yeux et bien après. Cette terre, vaste, s'étendant à l'infini, presque aussi vide que la paume de mamain, sans presque aucun relief pour nous abriter du vent, craquelée de ces longues et profondes failles où sommeillent des choses inhumaines qui remontent à la surface les nuits de pleine lune et les jours de tempête. (...)
Quelques rires nerveux accueillent la plaisanterie mais nous savons tous que certains de nos parents y ont été contraints la génération précédente. Flocon balaie les rires d'un geste de lamain. - Regard Vif, qu'as-tu vu ? Regard Vif est un homme au regard perçant, aux cheveux sombres et aux tempes seulement argentées malgré ses cinquante-quatre ans. (...)
Quelque chose brille au coin des yeux de Regard Vif. Il retient ses larmes et parcourt l'assistance du regard. Je remarque samainqui tremble. La porte s'ouvre brutalement. La lumière pâle du jour entre dans la pièce et découpe la silhouette trop familière du Héraut : un mètre quatre vingt, bien que mince, son armure ancienne fait penser étrangement à la carapace d'un insecte, un mille-pattes. (...)
et il devrait apprendre bientôt ce que cela signifie que d'être un homme, dis-je. Je suis assis sur la couche, mamaindroite tremble. Lamaind'Aube grise la couvre doucement, sa caresse est apaisante comme la lumière des étoiles, samainenfermant la mienne comme un écrin de douceur. Son regard à la couleur de matin d'hiver, calme et grave, me fixe. - Tu escorte Brume et le tribut demain ? (...)
Et pour les humbles mortels comme nous ça finit toujours de la même façon : une mort dans d'atroces souffrances de lamainde l'un ou l'autre. La bouche ouverte, Rude hésite un instant, puis cède à sa curiosité : - Et. (...)
Son cri d'angoisse nous a éveillés brutalement. Comme les autres, je me suis levé le coeur battant, l'épée à lamain, la peur au ventre, les yeux fouillant les brumes du matin désespérément pour comprendre ce qui se passait. (...)
Puis nous sommes arrivés près d'un buisson aux feuilles blanches... OEil Vert a fait mine de continuer. Je l'ai arrêté d'unemain. - On ne va pas plus loin. C'est foutu. Il m'a jeté d'un regard déçu et inquiet. Nous sommes resté un long moment là, moi à fixé le buisson blanc, lui, à regarder les traces par terre. (...)
La bête crache un staccato de cliquetis rageur et douloureux. Elle recule, et OEil Vert parvient à libérer unemainde la gangue blanchâtre, lui laboure le ventre d'un coup de poignard en hurlant de rage : Un sang rouge et gluant se répand sur lui, et la chose s'enfuit dans un cliquetis rapide. (...)
Nos capes claquent sous le vent, nos chevaux nerveux, hennissent, sentant la tempête tenue en laisse par le pouvoir de cette demeure que l'on sent plus vieille que la nation du vent ellemême. Les arbres bruissent lorsqu'un souffle de vent vient les caresser, telle lamaininvisible d'un géant. Cet endroit n'a rien de naturel. Du coin de l'oeil, j'aperçois Brume qui sort sa tête du chariot. (...)
Je marche jusqu'au Chariot et lève la bâche. OEil Vert est éveillé, terrifié, allongé et silencieux. Brume est là. Je la saisis par lamain, elle fait quelques pas et elle s'agenouille, front contre terre devant la Princesse Bleue. - L'estropié est en bonus ? (...)
C'était un vieux chauve et ridé du nom de Caillou Boiteux. Lui et quelques anciens régnaient sur le village d'unemainde fer, et se partageais entre eux largement sur le dos de ceux qui y vivaient. Caillou regarda les terres et la hutte de mes parents, échangea un sourire avec ces amis et décida de les attribuer à un de ses neveux, nommé Sillon. (...)
Sillon était un grand type, large d'épaule, grande gueule, il élevait difficilement quelques boeufs qui tombaient fréquemment malade. Je crois qu'il voulait changer d'activité. Caillou, en manque d'homme demain, voulait m'adopter. Je ne sais pas pourquoi j'ai refusé. Peut-être suis-je borné de naissance. Toujours est-il que j'étais dans mon droit. (...)
Peur et tristesse. Le sang coulait à flot et il savait que c'était fini. Caillou a ouvert la bouche et levé lamain, mais c'est Regard Vif qui a parlé en premier : - Allez petit, la justice, jusqu'au bout. J'ai croisé le regard dur de Regard Vif. (...)
Je suis sur le point de m'endormir lorsque j'entends des pas. Ils viennent vers moi. Une seule personne en armure. Mamaindroite retrouve la pierre, je reste autant que je le peux dans l'ombre. Le rythme des pas est calme. (...)
Une silhouette se découpe et un homme entre. Barbu, cheveux courts et noirs, les yeux bridés, vêtus de tissus, un bol fumant à lamainet une cuillère en bois profonde à l'autre. Il s'approche. L'odeur de la nourriture pimentée parvient à mes narines. (...)
L'homme est vieux, ridé, les cheveux gris et longs, de longues moustaches grises tombent de son visage et ses yeux sont aussi aiguisés que le poignard dégainé que je remarque dans samain. Je ne le crains pas. Par réflexe je pense à attendre qu'il s'approche pour le tuer en l'étouffant avec les draps, mais une part de moi se sent heureuse, extatique. L'homme me sourit et se tranche d'abord la paume de lamainavant la mienne. Jaï récupère le sang dans un bol vide et le vieux me regarde en marmonnant quelques mots. (...)
- Nous vous avons trouvés, assis sous la constellation du cadavre. Hakka dit que c'est un signe. Vous avez survécut à la fureur du dieu des vents. Je lève lamainbrutalement. Jaï laisse tomber la sienne sur son poignard. Mahe recule. - Je n'ai survécu à sa fureur que parce que je n'étais pas là lorsqu'elle s'est abattue sur mon village. (...)
Je me lève et observe par l'ouverture de la yourte : les soldats du Seigneur des Hauts Vents ont démontés et se sont déployés dans le campement, leurs armes dégainées. Lamaind'acier griffue du Héraut jaillit soudain et attrape Hakka par le col. Les tentacules formant son visage s'écartent, et son visage étrange vomit une lumière verte et immonde pleine de sa colère inhumaine sur Hakka. (...)
Je romps des échines, fait couler le sang, défonce des crânes, démembre des corps, arrête des coups d'épée àmainnue. Mes gestes sont rapides, puissants, spontanés, mais plus anciens que la nation du vent elle-même. (...)
Il marche, parfaitement détendu, pourtant la lumière rageuse de son oeil est à peine contenue, mais sa voix est inchangée. Il tient Mahe par la gorge. Samainmenace à chaque instant de la déchiqueter. - Je comprends, c'est toi qui as fait disparaître la Princesse Bleue. (...)
La peur plante ses crocs haineux dans mon âme qui répond d'une fureur indignée. Mon bras droit se projette dans la lumière. Mamainsaisit une gorge, détourne la tête qui lui est reliée et la broie dans un claquement sec. Je le relâche. (...)
Autour de moi, quelques yourtes brûlent et quelques Aïnouks m'observent avec plus d'inquiétude dans leurs regards que les incendies, les gardes morts, ou le Héraut lui-même. Je me tourne vers Mahe, lui tend lamain. Ses yeux éblouis s'écarquillent encore. J'entends un bruit de corde qui se tend derrière moi puis un claquement sec. (...)
Tonnerre de cris, pluie de flèches, éclair métallique, tout cela me tombe dessus. J'intercepte et dévie des flèches àmainnue, deux m'atteignent, mais à chaque fois, le fleuve de pouvoir jaillit pour les intercepter comme un chien dressé, et elles ricochent ou se brisent sur ma peau. (...)
Ses yeux larmoyants sont grand ouverts lorsqu'elle s'effondre en arrière. Sa bouche ouverte projette une traînée de sang. Je tends lamaincomme pour la retenir. En vain. Je me retourne. M'interpose entre la pluie de flèche et elle. J'entends un gargouillement douloureux venant de sa gorge. (...)
La vision repart comme elle arrive, sans prévenir, le taureau ailé disparaît, s'estompe en se fondant dans l'aura de lumière qui m'enveloppe. Je touche la paroi glacée de lamain. Sur mon front, j'aperçois un cercle entouré de rayon représentant un soleil rayonnant. Que suis-je devenu ? (...)
Je projette le peu de pouvoir qui me reste dedans et je traverse les airs si vite que l'air hurle et siffle sur mon passage. Lewellyn tend simplement le bras vers moi et soudain la fraîcheur de samainde glace est sur mon visage, les doigts lisses et doux comme la neige se referment sur ma tête lorsqu'il réceptionne ma charge coup comme un père réceptionne son fils à son retour, pendant une fraction se seconde je suis stoppé net, suspendu dans les airs, et j'aperçois son visage parfait, ravi, presque extatique entre ses doigts. (...)
- Des esclaves, d'autres moi-même, ils n'ont pas de réelle signification ni de réelle volonté, ils n'existent pas réellement, pour moi. Te vois-tu négocier avec tamaindroite pour qu'elle t'obéisse ? Pathétique, non ? Je laisse échapper un rire. Il sourit. - J'ai besoin d'un autre pour avoir un accord et m'en nourrir, dit-il, et nous sommes prisonniers tous les deux, et nous n'avons nulle part où aller. (...)
Cette chose obscure qui habite en moi s'anime, bouge, rugit silencieusement, rampe hors du puits de mon esprit juste assez pour me donner envie de crier, de bouger physiquement, mais rien ne se passe, je ne lève pas lamain. Cette chose en moi comprend mieux que ma raison ce qu'elle m'explique. Cette part de moi est dans ce lieu plus à son aise que ma raison. (...)
Mais quelque chose bouge en moi, plus sauvage et indompté que le désir qui m'anime et qui me fait jeter un voile de pouvoir sur mon esprit, me fait lever lamainentre elle et moi. - Pardonne-moi, dis-je. Visitons les lieux. Elle s'arrête, sur son visage, de la surprise. (...)
Il n'y était pas un instant avant. Peu importe, lorsque je m'en approche, j'y aperçois mon reflet. Je pose lamaindessus et sens une présence de l'autre côté du froid. Je retiens mon souffle. Je dois passer. Je veux passer. (...)
Aewyll qui me regarde avec un l'air de préoccupé de Brume, et la noblesse altière de la Princesse Bleue. Je suis si surpris que je ne lève même pas lamainquand la sienne jaillit et saisit mon épaule. - Venez ! Dit-elle. La voix d'Aube Grise, le ton inquiet de Mahe. (...)
Je fonce vers le seul adversaire qui compte réellement. - Suivez-moi ! Devant moi, Lewellyn se lève, fait un geste de lamain, et son gigantesque serpent glisse, pivote avec la puissante d'une tornade, sa queue balaie l'air vers moi et me percute. (...)
Le serpent s'avance en un éclair vers elle, se dresse par-dessus les corps des fauves blanc. - Donne-moi tamain! Son ton est tout sauf romantique et mon instinct surmonte ma surprise. Je tends lamain, elle la prend, et je sens un autre fleuve de pouvoir se ruer en moi, et venir augmenter mes forces, comme une tempête abreuvant mes poings de sa force. J'ai à peine le temps de l'observer que le serpent revient à la charge. (...)
La langue du serpent vient me fouetter, je la bloque d'un pied contre sa gorge, et la bête se dresse, se ruant soudain vers le plafond, tentant de m'écraser. Je hurle un avertissement à la Princesse bleu. Elle se laisse tomber et se raccroche d'unemainà la commissure des lèvres de la bête. Le choc est à nouveau rude, mais j'encaisse, tant et si bien que nous crevons trois plafonds à la vitesse de l'éclair. (...)
Je fonce vers Aewyll, ses coups sont précis et rapides, mais manquent de puissance, elle m'évoque une danseuse infantile qui se battrait contre un rocher. Je l'assomme d'un revers de mamainqui l'envoie glisser à une dizaine de mètres. Derrière moi, une tempête se déchaîne au milieu d'un grondement sans fin de rugissements. (...)
(verbe transitif, pas de « se », le temps ralentit) Plus de limite, je forge mon propre destin... Je rugis, mamainsaisit le col de Lewellyn, et le rejette vers la Princesse Bleue. Il vole vers elle avec la grâce d'une vache ivre lancée à pleine vitesse par une tornade. (...)
Le spectacle est à la fois lascif, attendrissant, et troublant. Je tiens le pouvoir comme une dague sous mamain, prêt à le lui enfoncer dans la gorge à coup de poing. Aewyll se redresse d'un bond félin, sans ses mains, et crie de douleur comme une petite fille dont on vient de pincer l'oreille. (...)
C'est le pouvoir élémentaire inscrit dans mon anima. - Ton quoi ? Elle m'aide à me hisser en me tendant lamain, puis son regard se fixe vers la sortie. - Mon anima, dit-elle. Quand l'essence, le pouvoir se déverse à flot, il évoque des formes fantasmatiques, tu ne les as pas vues ? (...)
Je peux sentir les étranges perturbations de l'air qui accompagne la Princesse Bleue partout où elle va. Elle doit être toute proche de moi, un peu derrière, maintenant. Elle s'approche, pose unemainsur mon épaule nue, sa paume fait courir des frissons en moi. Je les réprime. - Je dois aller voir le Seigneur des Hauts Vents. (...)
- C'est vrai, dit Aewyll. . - Je sais. Promets-moi que tu protègera la Princesse bleue, tant qu'elle ne lèvera pas lamainsur toi. Elle sourit. - C'était évident, dit-elle, si clair, elle n'a rien vu venir. Et elle le dit exactement comme Aube Grise. (...)
La voix de la Princesse Bleue s'échappe de la bouche d'Aewyll. - Je te promets de veiller sur elle, et de ne pas lever lamainsur elle tant qu'elle ne me nuira pas d'aucune manière. - C'est tout ce que je voulais, dis-je. (...)
Je sens une chose toute proche, froide et bestiale. Je laisse mon instinct et le pouvoir parler. Sans voir vers où, je tends lamaindans la direction du bruit, attrape une patte engoncée dans une chitine bleuâtre et la ramène vers moi brutalement. (...)
La chose s'agite dans tous les sens comme un chat pris au piège, et elle glisse dans un nuage de poussière vers moi, cliquetant de surprise. Je sens mamaindroite s'engourdir douloureusement dans un éclair glacé au contact de la carapace. Je croise son regard très, très bleu. La bête ouvre la gueule vers moi, mais mon autremainforme un poing qui percute violemment le sommet du crâne, lui enfonçant la tête dans le sol. La bête s'agite et se dégage du sol, mon poing gauche est froid mais indemne. (...)
Je prends une inspiration profonde, me campe sur mes deux pieds et fais face : il n'y a pas réellement de choc mais je suis aveuglé par la poussière, des mottes de terres et des cailloux tombent comme une pluie drue sur moi, explosant dans un bruit sec. Lamaind'un géant invisible me tire vers l'arrière, je recule, je glisse et mes deux pieds traces des sillons dans la terre. Tenir. Puis soudain, lamainm'emporte et je suis projeté, ma roulade est sans fin, brusquement je perds définitivement contact avec le sol et je me retrouve dans les airs comme un fétu de paille, balancé dans tous les sens. (...)
Je tombe de si haut que ma chute creuse un petit cratère dans le sol, le rugissement de l'impact m'assourdit, et lamaindu dieu fou s'abat sur moi, je suis aveuglé un instant mais je ne panique pas. Après la faille, je commence à maîtriser les chutes, et je souris à cette pensée. (...)
Je le plaque si fort contre une des poutres que toute la charpente de bois de l'écurie manque de s'effondrer. Mamainse plaque sur sa bouche. - Le Maître, dis-je, je le veux, où est-il ? Il secoue la tête, j'ôte lamain. - Dans le donjon central, hoquette-il, dans le temple du dragon, tout en haut ! Je l'observe un instant : c'est un jeune homme, quatorze ans tout au plus, certainement moins, si apeuré qu'il détourne le visage pour ne pas me regarder et dont le pantalon s'assombrit lorsqu'il s'oublie dans ses chausses. (...)
Sans me regarder, sans un mot, il pointe du doigt une porte de bois gravée d'un dragon aux ailes d'aigles. « Ne prenez pas mon âme ! » supplie-t-il. Je grogne. D'unemain, je projette le gamin, l'envoyant faire un vol plané à travers l'écurie pour atterrir dans les bottes de foin. (...)
Les rares domestiques que je croise encore, c'est-à-dire trois, me fuient en hurlant avant même de me voir, prévenus de loin par la lumière d'aurore qui m'annonce, sauf un pauvre petit vieux, qui me tombe dessus par hasard, si effrayé qu'il meurt de peur, lamaincrispée sur sa poitrine. Dans les murs, j'entends le chaos que cause mon arrivée au sein du Trône d'Orage : des gens courent, hurlent de peur ou des ordres, et tout ce bruit transpire et résonne de façon sourde et étouffée dans les couloirs, comme le prélude à un cataclysme. (...)
Seul l'un d'entre eux tente de me tuer à coup de hache. J'arrête la course de la hache en saisissant le tranchant à pleinemaintendit que j'arrache vivement les derniers lambeaux de vêtements de l'autre. Je le repousse d'un geste, il percute le mur si mal qu'il s'y étourdit tout seul comme un grand. (...)
J'aperçois un mécanisme sur la vitre, et un sourire sauvage traverse mon visage. Je bondis, m'accroche d'unemainau rebord intérieur de la baie vitrée et de l'autre, ouvre la fenêtre géante. Le pouvoir court toujours dans mon corps et je dois faire très attention pour ne pas démolir la vitre malgré moi tandis que les bruits de pas se rapprochent rapidement. (...)
Le Seigneur des Hauts Vents ne profère pas un mot, à peine pose-t-il ses mains sur les épaules de deux de ces hommes. Je hausse un sourcil, et soudain, me souviens de la Princesse Bleue, de samainet de la force qu'elle m'a transmise par ce geste. Je dois faire vit et fort. L'instant d'après, le monde entier autour de moi devient flou lorsque je me rue sur le mur de défenseurs. (...)
Le Père de la princesse bleu recule avec la grâce des vents dont il est le maître, et un scintillement métallique et effilé s'échappe de samainvers moi dans un sifflement. Je tends lamainpour tenter de le dévier, en vain. Le coup m'atteint à l'épaule, y trace un sillon écarlate et vient se planter dans l'un des piliers de jade derrière moi. Le rire du Seigneur des Hauts Vents est une chose claire et froide comme un matin d'hiver, il retentit triomphalement. (...)
Un millier de shrapnels de glace fusent vers moi dans une explosion de lumière blanche, instinctivement, je pare l'essentiel du coup d'un geste vif et ample de lamain, qui crée une onde de choc, bref mur d'air invisible devant moi sur lequel viennent s'écraser l'averses de glaces, et je le charge. (...)
Deux morsures de serpents viennent se faire sentir, mais je suis indemne. Quelque chose me taille le dos, je n'arrive pas à savoir quoi. Mamains'aventure dans mon dos, et mes doigts rencontrent une dague enfoncée jusqu'à la garde dans mon dos. (...)
Je rassemble tout ce qui me reste d'énergie mystique, et le pouvoir du soleil emplis mon corps comme une explosion aveuglante, et le coup rebondit sur ma poitrine. Maintenant ! Mamainjaillit comme un cobra, j'attrape son mollet, et lui brise la jambe d'un geste, il gémit autant de douleur que de terreur, et tente de s'échapper en rampant. (...)
Brume ! Des femmes la poussent vers moi. Je ne perçois même pas son regard terrorisé lorsque je tends lamainvers elle comme un enfant. Je ris et je pleure en même temps, j'en oublie la douleur et la prend dans mes bras, la serre contre moi, elle gémit de douleur et de peur : « Pitié ! (...)
Je devais lui dire que tu serais choisi par le soleil ! Je t'en supplie, épargne-moi ! » Je souris, passe unemaindans ses cheveux. Elle est vêtue d'une robe de courtisane, légère, de satin, évanescente et parfumée. (...)
L'un des membres du village serait élu par le soleil, l'un des membres du village me tuerait ! - Pourquoi ? Pourquoi as tu fais ça ? - Parce que je voulais prendre mon destin enmain! Je ne voulais pas mourir, je voulais une autre vie ! Shaman, tu parles ! : Toujours seul, toujours en dehors du village, peut-être pour vous aider à éloigner les morts, ah ça oui ! (...)
Il hurle lorsque je frappe, lorsque je lui crève l'oeil gauche, lorsque je lui arrache le bras et la jambe gauche àmainnue, et je me débrouille pour le tenir en vie. - Si tu survis dans cet état dans la plaine du vent, tu auras mérité le droit de vivre, dis-je tandis qu'il gémit de douleur, sinon, les morts seront toujours là pour toi. (...)