Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : nuages (16)(...) La brume finit par disparaître, balayée par le vent, et le soleil tape durement à travers un ciel clair et sansnuages. Des insectes nous tournent autours, et bourdonnent bruyamment. La plaine parait aussi immense que le ciel. (...)
Les vêtements ne s'usaient pas, pas plus que leurs outils, les tours de leurs cités s'élevaient jusqu'au dessus desnuages, ou tombaient aussi profondément que dans le fond des océans. » - C'est profond un océan ? Me chuchote OEil Vert. (...)
La demeure du Seigneur des Hauts Vents est construite d'une façon qui m'échappe, comme si elle n'avait pas été construite en fonction de l'environnement mais, à l'inverse, comme si son architecture façonnait le monde autour d'elle. Le vent gronde en permanence, fait tournoyer de façon cyclopéenne d'obscursnuagesgris autour du donjon principal, tandis que les rayons du soleil se déversent en cascade sur la toiture éclatante de la demeure du Seigneur des Hauts Vents. (...)
Je m'improvise un cataplasme avec la terre d'une termitière pour désinfecter et boucher le trou dans mon épaule. La fin de la journée vient, et desnuageslourds de pluie avec elle (avec elle desnuageslourds de pluie). Je tente de marcher encore un peu, puis mes jambes se dérobent, fauchées par la fatigue et le sol s'ouvre devant moi. Les ténèbres m'engloutissent. (...)
Je me tasse dans mon coin et m'écrase, tendu. La nuit règne sans partage sur la steppe maintenant, et lesnuagesavec elle. Pas d'étoiles dans le ciel et c'est une bonne chose. Je reste éveillé mais ne bouge pas, la nuit, les bruits portent plus loin et les hommes de la Princesse Bleue restent sur leurs gardes. (...)
C----- Vers la fin du troisième jour, le vent souffle plus fort, Il gronde sur la plaine comme un titanesque fauve sur sa proie. Je vois desnuagesde poussière qui tourbillonnent, qui cachent les cieux et plongent la plaine dans les ténèbres, ils sont aspirés par des fleuves d'air invisibles qui filent dans ma direction, passent par-dessus ma tête en hurlant et qui me jettent au sol lorsque leurs souffles m'effleurent. (...)
Certains s'enfuient déjà, mais pas le Héraut : Le halo d'or pâle rencontre la colère verte et haineuse de son oeil qui se déverse sur moi, cette haine étrange qui ne lui appartient pas plus que ne lui appartiennent lesnuages. Il ne semble pas connaître d'autre ton que celui du parfait détachement. - Tuez-le, s'il vous plait, dit-il, un éclair de lumière verte jaillissant de son oeil. (...)
Cette histoire de neige noire, que m'a un jour racontée Pigeon Fou : dans le nord lointain, il arrive parfois que de sombresnuageslaissent tomber une neige sombre qui obscurcit la peau de ceux qu'elle touche, et qui laisse les corps de ces derniers calcinés sans même qu'ils aient brûlés. (...)
J'estime être à encore deux jours de marche lorsque le vent tourne plein sud, puissant, ramenant d'énormesnuagessombres, annonçant l'orage, annonçant la colère du Seigneur des Hauts Vents. J'observe les titans sombres et célestes qui projettent leurs ombres sur la steppe, qui voilent le soleil brûlant. Je sens quelque chose d'obtus en moi, aussi sombre, lourd et enragé que lesnuagesqui s'avancent vers moi et cette chose me pousse en avant. Un sourire aux lèvres, je lui obéis. (...)
Une intuition me fait lever la tête lorsque le nuage de poussière s'écarte d'un coup de ma personne, comme s'enfuyant aux quatre coins de la plaine du vent, révélant un désert de poussière brun et aride s'étalant à perte de vue. Soudain, les cieux bouchés par lesnuagess'écartent à toute vitesse, révélant un ciel bleu immaculé et une explosion de soleil éblouissante, puis l'air explose littéralement. (...)
Je précipite mon pouvoir à la rencontre de l'impact, et je suis sans dommage lorsque l'essentiel de l'attaque est passée, mais c'est très juste. Très, très juste. Une seconde plus tard, je me retrouve loin au-dessus desnuages. Pendant ma chute, j'ai le temps d'observer le troupeau des gigantesques mastodontes de poussière qui semble tourner lentement au-dessus de la plaine des vents. (...)
A travers la grande baie vitrée qui orne le plafond, au centre du croisement, la lumière du soleil, pâle, filtrée à travers lesnuagesgris et lourd s'amassant au-dessus de la forteresse. J'aperçois un mécanisme sur la vitre, et un sourire sauvage traverse mon visage. (...)
A l'horizon, la plaine a changé de couleur, les étendues vertes et or des pâturages de l'été sont devenues de mornes et sombres étendues brunes de terre retournée, plongées dans l'obscurité de lourdsnuagesparcourus d'éclairs qui s'abattent au loin sur la plaine, sauf dans la direction d'ou je suis arrivé. (...)
Là, il n'y a plus de plaine, seulement une suite de collines, de vallées désertiques sur lesquelles planent encore de lourdsnuagesde poussière brune, emmenée par le vent. « Qu'ai-je accomplis là ? » Mes pensées se perdent dans le hurlement des vents et je reviens au présent. (...)