Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : source (7)(...) Son regard à la couleur de matin d'hiver, calme et grave, me fixe. - Tu escorte Brume et le tribut demain ? Je jette un regard sur le feu mourant. Dernièresourcede lumière, sauf lorsqu'un éclair illumine le monde l'espace d'un instant. Précédant le craquement assourdissant du tonnerre. (...)
Nous restons tous surpris, un instant. - Dégage ! Boeuf sanglote comme un gosse, il brûle alors même qu'il reste accroché à lasourcede sa douleur. Les gardes se ressaisissent. Cinq flèches viennent empaler Boeuf depuis les remparts. (...)
Au bout d'un court moment je sens le pouvoir qui sature presque les lieux, canalisé par les courants froids, par la plaine et les vents, par la faille, il nourrit le mien, comme unesourcedont l'eau finit par nourrir l'océan qui semble se cacher au fond de moi. Puis soudain, les parois de glace se couvrent d'inscriptions dans la langue ancienne et de dessins étranges aux motifs hypnotiques. (...)
L'endroit est grand et majestueux, des murs s'élèvent à trois dizaines de mètres, ornés de sculptures lascives, d'inscriptions et de dessins à la fois incompréhensibles et beaux. Il ne s'y trouve aucunesourcede lumière mais néanmoins cette dernière y est omniprésente. Parfois d'un bleu doux et matinal, parfois d'un blanc neigeux éclatant et froid. (...)
- C'est elle.., dit-elle avec la voix de la Fille du maître des Hauts Vents. Il s'en sert comme trophée et commesourcede lumière. - Le Maître des Hauts Vents n'est pas venu la chercher ? - Pourquoi le ferait-il ? (...)
C'est un de ces étés malades, comme on les appelle dans la région, parce qu'ils charrient souvent leurs lots d'épidémies et ruinent à coup sur les récoltes. Je connais bien la région, aussi trouver unesourcepour remplir ma gourde n'est pas trop difficile, néanmoins je me rationne. Je me couvre de la cape de la Princesse Bleue pour dormir la nuit, une merveille qui semble imperméable à l'humidité et qui me fait faire l'économie de mon pouvoir pendant le jour. (...)
Je continue obstinément, mais l'effort devient si épuisant que je décide de puiser dans le pouvoir, y cherchant lasourcede cette force durable et incroyable que j'y ai déjà trouvé avant. A nouveau, pour un temps, je progresse plus ou moins normalement, même si parfois les branches d'arbustes emportées atteignent une telle vitesse que certaines manquent de m'éborgner ou de se planter dans ma chair telles de véritables flèches. (...)