Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : trou (5)(...) Au croisement de la route j'ai croisés Pigeon Fou et Boeuf Assoiffé, ainsi qu'OEil Vert, Chien Enragé, et Rude Automne, l'un des fils de Flocon et le chariot. Nous nous sommes rendus chez Regard Vif. Il habite untrouaménagé et creusé au flanc d'une butte couverte d'herbe depuis bien longtemps. A l'entrée, des talismans, d'étranges lettres dans des langages anciens, forgés en fer froid, sont littéralement cloués dans les rares poutres en bois qui soutiennent l'entrée. (...)
Il me faudra au moins quatre jours, peut-être cinq, pour revenir au village, si je ne meurs pas avant, tué par une bête, des brigands ou pire. Letroudans mon épaule me lance, mais j'ai la chance de ne pas avoir été blessé aux jambes, sinon je serais mort sur place. (...)
Les mouches virevoltent autour de moi, attirées par l'odeur du sang et ma chair à vif. Je m'improvise un cataplasme avec la terre d'une termitière pour désinfecter et boucher letroudans mon épaule. La fin de la journée vient, et des nuages lourds de pluie avec elle (avec elle des nuages lourds de pluie). (...)
La douleur est là, la fièvre aussi, la plupart du temps aussi assourdies que le son, mais qui carillonnent lorsque le chariot qui me transporte tressaute sur le chemin. J'ouvre les yeux. Untroulaisse tomber un pilier de lumière dans la yourte, l'éclairant à peine. Dehors, j'entends un homme chanter dans une langue que j'ignore. (...)
Je me laisse retomber et ferme les yeux. L'endroit est chaud comme un four et je sue comme un boeuf, mais letroume permet de respirer. Je reste immobile. J'essaie de ne pas penser, de m'occuper, j'écoute les voix extérieures. (...)