Comme on sert le Cerf
sur La Cour d'Obéron au format (122 Ko)
Ce scénario s'adresse à des personnages expérimentés ; en effet, l'aventure qui attend les PJ est dangereuse et risque d'être vorace en points de Providence... Un ou deux combattants et au moins un personnage lettré et diplomate sont indispensables. Un médecin ou un barbier peuvent se révéler très utiles. Avec des adaptations mineures, ce scénario peut facilement être joué ailleurs que dans le Lyonnais et au cours d'une autre guerre civile de la deuxième moitié du XVIo siècle. Introduction ...Contient : père (32)(...) La petite Anne fut élevée au Bois d'Oingt par sa grand-mère et son oncle. A l'exception de Jeanne, de ses deux fils et dupèreBouillard, leur confesseur, tous ignoraient que le maréchal de Brissac était lepèred'Anne. François d'Azergues, le nouveau sieur du Bois d'Oingt s'était marié fort jeune avec Marie de Dardilly, et le couple avait eu un fils, Gratien, d'un an plus jeune qu'Anne. Les deux cousins furent élevés ensemble, et la fatalité s'en mêla; en passant des jeux innocents de l'enfance aux passions vagues de l'adolescence, Anne et Gratien s'éprirent l'un de l'autre. (...)
Le maréchal, qui devait bien ce service aux d'Azergues, fit de Gratien le guidon d'une de ses cornettes de gendarmerie, et en profita pour se renseigner discrètement sur sa fille auprès du jeune homme. Celui-ci s'exécuta d'autant plus volontiers qu'il ignorait avoir affaire aupèrenaturel de sa cousine adorée ! Pendant ce temps, Louis d'Azergues, avocat au Parlement de Lyon, sombrait dans un vice dangereux : le jeu. (...)
Ases yeux, les Francheville représentaient le mal absolu : des voleurs, des hérétiques, et les créatures du félon parmi les félons, le connétable de Bourbon... Sous le règne de François II, elle raisonnait toujours comme sous le règne de son grand-père... 5. L'affaire Germain Trognet : Un autre événement, apparemment anecdotique, accumula des nuages menaçants sur la famille d'Azergues. (...)
Au soir du 30 avril, Jobelin Richet, le laboureur le plus important du bourg, a pris la tête des huguenots locaux et a tenté de s'emparer de l'église. Les catholiques ont réagi avec vigueur: menés par Gratien d'Azergues, par lepèreBouillard et par Henriot La Gaule, ils ont mené une contre-attaque violente. Une fusillade confuse a éclaté sur la place du bourg et autour de l'église. (...)
Gratien, quant à lui, est fou de douleur et de rage, et il devient complètement incontrôlable par sonpèreet son oncle. François et Louis se rendent bien compte que leur plan est ruiné, et qu'il leur sera difficile de convaincre leurs gens de rendre les armes. C'est Gratien et lepèreBouillard qui semblent avoir confisqué le commandement. Jacques de Francheville, de son côté, envoie un enfant porter un message au sieur d'Azergues. (...)
Malheureusement le petit David est entrevu par Benoît Trognet alors qu'il se faufile au-dessus des barricades ; Trognet soupçonne alors une trahison et ne se gêne pas pour faire circuler la nouvelle jusqu'aupèreBouillard. Louis et François, de leur côté, décident de désamorcer la situation ; puisqu'ils n'ont plus d'empire sur Gratien, ils décident d'avoir recours aux seules personnes susceptibles d'avoir encore de l'autorité sur le jeune homme : Anne et Jeanne. (...)
Les chevau-légers refluent rapidement, et les PJ sont chaleureusement accueillis par les d'Azergues. LepèreBouillard, François et Louis ont été attirés par la fusillade, et les PJ se retrouvent rapidement entourés par la plupart des protagonistes masculins du drame. (...)
Henriot La Gaule s'expose avec témérité et intervient partout où il faut redresser la situation ; n'hésitez pas à lui faire consommer un ou deux points de Providence pour le relever de blessures inquiétantes ou pour lui faire accomplir des actions d'éclat. LepèreBouillard brandit très haut un crucifix processionnel sur les barricades et alterne la récitation du Credo catholique romain avec des anathèmes lancés sur l'ennemi. (...)
Finalement, les huguenots battront à nouveau en retraite. 5. Requiescat in pace : A l'issue du combat, Gratien réalise soudain qu'il n'a pas vu sonpère. Il craint qu'il n'ait été blessé ou tué au cours de l'accrochage, et fait le tour des défenseurs en l'appelant. (...)
Elle pourra exposer très longuement les griefs qu'elle a contre les Francheville... A propos de la naissance d'Anne, elle refusera obstinément de livrer l'identité dupère. Si les PJ lui demandent la teneur de la conversation qu'elle a eue avec François au début de la soirée, Jeanne leur répond avec hauteur qu'il s'agit d'une affaire de famille et que leur question est déplacée et discourtoise. (...)
Si les PJ commencent à soupçonner le lien qui associe Louis à Jacques de Francheville, il peut devenir plus bavard - il peut par exemple révéler le nom dupèred'Anne, ou encore l'amour scandaleux des deux jeunes gens. Il peut aussi insister sur la tension très vive qui opposait Gratien à sonpèreà la suite du projet de mariage d'Anne... Il peut alors orienter les PJ (avec mille scrupules hypocrites) sur la piste de son neveu ; après tout, c'est à Gratien que revient le titre seigneurial. (...)
Gratien d'Azergues : Gratien aura un comportement très ambigu : tout d'abord, il se montrera certes bouleversé par l'assassinat de sonpère, mais il se montrera aussi très ouvert avec les PJ, et manifestement désireux de retrouver l'assassin. (...)
Il reconnaît qu'il aime sa cousine, et il est au désespoir de la savoir mourante. Il ignore tout du détail des affaires qui unissaient sonpèreet son oncle - et c'est préférable pour Louis... Il ignore également qui est lepèred'Anne. Après minuit, Gratien devient extrêmement sombre et cassant. Il devient très susceptible, et risque de devenir vindicatif à la moindre vétille. (...)
En outre, elle perdra à coup sûr conscience si une personne la rudoie un peu, même verbalement. Anne ignore tout de l'identité de sonpèreou des trafics entre ses deux oncles. Elle leur préfère sa tante et sa grand-mère, bien qu'elle sache que les deux femmes ne s'aiment pas. (...)
Il admire aussi la vieille dame pour ses qualités de chasseresse, et connaît l'épisode de La Chapelle Vendômoise par ouïe-dire. Il soupçonne la véritable identité dupèred'Anne, mais son sens de l'honneur lui interdit de faire part de ses spéculations, et il faudra des trésors de diplomatie pour lui tirer les vers du nez à ce sujet. (...)
Anne courait donc vers les huguenots : la balle qui l'a touchée dans le dos a donc été tirée par une arme catholique... LepèreSouillard : LepèreBouillard sait beaucoup de choses sur la famille d'Azergues grâce à son statut de confesseur. Toutefois, il respecte ses devoirs sacerdotaux, et ne violera pas le secret de la confession. A propos de la naissance d'Anne, il refuse de donner le nom dupère, mais ajoute que la demoiselle d'Azergues pourrait représenter un fort beau parti pour un petit hobereau de province. (...)
Mais Louis d'Azergues a étouffé l'affaire auprès du Parlement de Lyon, et l'affaire a été enterrée. Comme les d'Azergues sont de bons catholiques, lepèreBouillard n'a pas jugé bon de les affaiblir en protestant contre les manoeuvres de l'avocat... Il attestera aussi du fait que les deux frères d'Azergues sont devenus très proches après l'affaire Trognet. (...)
Il nourrit aussi une grande estime pour les dames d'Azergues, en particulier pour 'Madame Jeanne', dont la foi catholique lui semble beaucoup plus profonde que celle de ses fils. Enfin, lepèreBouillard était au coeur de l'accrochage où Anne fut abattue. Il l'a vue courir depuis l'église vers l'hôtel d'Azergues ; or les catholiques défendaient l'église, tandis que les huguenots arrivaient sur la place du bourg en se déployant devant l'hôtel d'Azergues. (...)
Au sujet de Jeanne, il insinuera qu'avant d'avoir épousé le sieur Pierre d'Azergues, elle fut la putain du roi François I. Il se fera un plaisir de révéler aux PJ qu'Anne est une bâtarde, née depèreinconnu. Il révélera aussi que les gens du pays considèrent Louis d'Azergues comme un débauché, qui disperse la fortune familiale dans les bordels et les cabarets. (...)
Depuis le clocher ou depuis la tour de l'hôtel d'Azergues, les catholiques peuvent apercevoir cette troupe aux panaches et casaques rouges, la couleur royale. Gratien, Henriot et lePèreBouillard lancent alors une offensive ; attaqués sur deux fronts, les huguenots se débandent. Les chevaliers de la cornette dégagent le chemin jusqu'à l'hôtel d'Azergues où ils escortent le comte de Secondigny, avec tout le respect dû à un grand dignitaire du royaume. (...)
Ils n'ont pas enquêté, ou n'ont pas de suspect, mais ont participé vaillamment à la défense de la place : Gratien d'Azergues leur demande raison du meurtre de sonpère. Il est encore possible de le convaincre de l'innocence des PJ à l'aide d'une argumentation serrée ou, en désespoir de cause, en recourant à un duel. (...)
C'est la raison pour laquelle il fera tout pour protéger Jeanne, quitte à prendre sur lui la responsabilité du meurtre de sonpère.PèreClément Bouillard, curé du Bourg d'Oingt : Savoir : 3 Sensibilité : 3 Entregent : 4 Puissance : 2 Complexion : 3 Adresse : 2 Sciences : - Mémoriser +3 - Droit +2 - Latin +3 - Lire/ Ecrire +3 -Théologie +3 Dons : - Perception +3 - Perspicacité +3 Urbanités : - Charme +4 - Chant +4 - Commander +3 - Eloquence +4 - Intimidation +2 Tours de Force : - Dégâts +2 - Bagarre +2 Efforts : - Endurance : +3 Habiletés : - Course : + 2 - Arquebusade + 1. Portrait Physique : LepèreBouillard est un vieux curé de campagne, trapu, rougeaud, un peu empâté mais énergique. Il a l'oeil clair et vif, le cheveu blanc et ras, la voix qui tonne et l'accent du pays. (...)
Il a revêtu ses plus beaux vêtements sacerdotaux aube, chasuble, surplis et étole - pour galvaniser les défenseurs catholiques de son église. Portrait moral : LepèreBouillard est un homme tout d'une pièce, sûr de sa foi et sûr de son camp. Il abhorre la Réforme et ses agents, et il est prêt à se faire tuer plutôt que de livrer son église aux protes- tants. (...)
('C'est l'maréchal de Brissac qui lui donné des couilles, à not' jeune monsieur !') Il reconnaît chez Gratien le caractère de 'Monsieur Pierre, le Capitaine', son grandpère. Il se méfie en revanche de Louis, qu'il estime trop savant pour être honnête. L'assassinat de François d'Azergues le met en fureur, et il est prêt à brûler la cervelle sans sommation de l'assassin s'il le trouve. (...)