Histoire de Marin : Prise d'un Convoi Espagnol
Le brouhaha de la salle enfumée de l'auberge du Rat qui Pète fait lentement place au silence le plus complet. Tous les regards se tournent vers le vieil homme, maigre et ratatiné, qui se tient debout au comptoir. Son visage rouge de chaleur est marqué par des années d'une consommation immodérée de rhum. Comme s'il ignorait être au centre de l'attention, le vieil homme sort sa corde de tabac, qu'il mord pour en retirer une chique énorme. « Sang du diable, te fais pas prier, vieux Ben. Tu la racontes ...Contient : bras (4)(...) Le maître d'équipage s'égosille pour couvrir le bruit des rafales de vent et des lames qui s'écrasent contre la coque. « Bichon, auxbrasde hunier au vent, leste. Dujardin, choque l'amure, une brasse ». Le Bichon s'élance avec une grâce incomparable vers les haubans de grand mât, distribuant des coups de pieds au cul aux plus traînards de son groupe. (...)
D'ailleurs, en essayant de botter le cul de Lefranc le Bichon dérape, se retrouve sur le cul et glisse sous le vent en agitant lesbras. Mais il s'accroche au bastingage pour ne pas tomber par-dessus bord. A peine sauvé, le v'la déjà sur ses pattes. (...)
C'est trop tard, parce qu'on a déjà dépassé les trois quarts de la frégate. « La barre dessous, auxbrassous le vent, leste », crie Xabi. Et voilà qu'on arrondit la poupe de la frégate, qui présente son cul à nos canons. (...)
Noire sera notre vengeance, lorsque nous deviendrons plus puissants que les puissants. Noir est le canon : notre voix et notrebras. Noire est la terreur du puissant livré à la merci de ceux qu'il a opprimé. Si Dieu ne nous veut pas vainqueurs, alors le deviendrons nous par nous-mêmes, grisés par la beauté de la liberté que chaque jour nous embrassons. (...)