Histoire de Marin : Prise d'un Convoi Espagnol
Le brouhaha de la salle enfumée de l'auberge du Rat qui Pète fait lentement place au silence le plus complet. Tous les regards se tournent vers le vieil homme, maigre et ratatiné, qui se tient debout au comptoir. Son visage rouge de chaleur est marqué par des années d'une consommation immodérée de rhum. Comme s'il ignorait être au centre de l'attention, le vieil homme sort sa corde de tabac, qu'il mord pour en retirer une chique énorme. « Sang du diable, te fais pas prier, vieux Ben. Tu la racontes ...Contient : matelots (4)(...) Le capitaine sort alors sur le tillac, emprunte le sifflet du maître d'équipage et appelle tous lesmatelots. « Tripes du diable, vous me décevez les enfants, ce n'est pas quelques centaines d'Espagnols qui vont vous terrifier. (...)
Etes-vous prêts à annoncer à Rackham que nous avons laissé filer un convoi chargé de vaisselle d'or et d'argent ? ». L'équipage, comme un seul homme se met à crier qu'il n'en est pas question et lesmatelots, l'or déjà devant les yeux lancent un triple hourra pour le capitaine. Moi aussi, mais je suis trop vieux pour me laisser aller comme ça et je vous avoue sans honte que j'avais des doutes sur le succès de l'opération. (...)
Les autres navires du convois se rendent sans faire de chichi, si bien qu'à la fin de la journée, Ange, notre quartier maître, fait rassembler tous lesmatelotsEspagnols sur le tillac de l'Esperanza et s'adresse à eux dans leur langue : « Nous venons de vous combattre mais nous sommes frères. Nous vous avons combattu pour votre propre liberté,matelots. Si vous désirez courir les mers librement, sans connaître d'autre maître que vous-mêmes, ralliez-vous sous le Pavillon Noir. (...)