Liber Tolosa - Nuit d'été à la cour de Raymon le Vieux
sur CDS Editions au format (8.8 Mo)
Contient : raimond (5)(...) C'est tout l'effet que tu fais aux femmes ! - Au moins je leur en fait de l'effet moi ! ", répond l'autre.Raimondde Ricaud, que l'on n'a pas beaucoup entendu de la soirée, un homme de confiance du comte, sérieux et austère, s'approche alors en compagnie d'un clerc. "- Votre seigneurie, voiciRaimondde Rabastens, dont vous avez déjà entendu parler en bien et qui a déjà oeuvré à votre cause pour le rattachement de l'Agenais. (...)
- Bonjour mon père, prenez place ! - Comte, c'est un honneur. - Alors vous êtes curé à Agen, demandeRaimondVI. - Archidiacre de l'église d'Agen pour être exact, mais mes desseins ne s'arrêtent pas là. (...)
Sa famille est depuis plus de deux siècles au service des comtes de Toulouse : d'un côté, une sorte de vénération ancestrale, de l'autre une confiance aveugle. Pour preuve, Alphonse-Jourdain avait confié son filsRaimondV sous la tutelle du père de Guilhem pour faire son éducation politique, c'est pour dire. Même si les temps changent et que la bourgeoisie est plus présente à la cour du comte, comme les Capdeniers ce soir, ils demeurent parmi les barons les plus influents. (...)
"Per mon Audiartz sui gais que tota gens ad eslais prezon mais lo comte Ramon de nul autre comte del mon." (1). Lexique : Audiartz : surnom que donne Raimon de Miraval àRaimondVI et réciproquement cadelon : jeune enfant qui tête encore sa mère coms : comte estafier : escroc, luron, drôle, mauvais sujet senhal : seigneur, forme poétique employée par les troubadours trobador : troubadour viguier : prévôt (1)Pour mon Audiart je suis plein de gaieté parce que tous les gens, d'un même élan, prisent davantage le comte Raimon qu'aucun autre comte du monde. (...)Ma que calor ! Oui quelle chaleur en cette nuit d'août mil cent quatre-vingt-dix-sept. La cour intérieure du château Narbonnais a à peine su conserver un peu de fraîcheur. Entre ses murs, sous un ciel étoilé les convives de nostre coms Raimon digèrent un banquet fort apprécié. Un grand feu illumine encore les tables et la petite scène où des jongleurs se sont donnés en spectacle et où j'ai moi-même pu exprimer une élogieuse canso en l'honneur de la douce Jeanne, la nouvelle épouse de mon Audiartz ...