Liber Tolosa - Histoire de Toulouse
sur CDS Editions au format (8.8 Mo)
Contient : raimond (19)(...) Dans ces périodes troubles, où raids vikings et assassinats fratricides sont de mise, une grande dynastie enracine ses fondations, celle desRaimond, la future lignée des comtes de Toulouse. Dynastie desRaimond(Raymond ou Raimon) : L'entrée dans le Moyen Age de la plupart des cités n'est pas synonyme d'épanouissement, loin de là. Le déclin des institutions religieuses et une politique plutôt recluse sont des caractères marquant le début de cette époque. (...)
Alors que les premiers pèlerins de saint Jacques le Majeur empruntent la Via Tolosana pour aller à Compostelle, les comtes de Toulouse s'inscrivent aussi dans cette tradition. Dès la fin du 10ème siècle,RaimondIII dit Pons, cherche à développer cet esprit religieux. Il - à moins qu'il ne s'agisse de son petit-fils Pons III - va faire ce voyage. (...)
Il faut attendre le 11ème siècle pour que la communauté religieuse de Toulouse soit en phase avec la réforme. Dès lors, une frénésie s'emparera deRaimondde St Gilles et de sa descendance. Celui-ci abandonnera les terres de son vaste domaine pour la Première Croisade, guidant plus de cent mille hommes, jurant de libérer Jérusalem et d'y demeurer jusqu'à sa mort pour protéger le St Sépulcre. (...)
Son autre fils, Alphonse-Jourdain, qui a vu le jour en orient et qui sera baptisé dans le Jourdain reviendra à Toulouse mais mourra pendant la Seconde Croisade, empoisonné à Césarée. Après une première moitié de siècle sous l'influence forte de la religion et des croisades,RaimondV, fils d'Alphonse-Jourdain fera aussi la guerre... mais à ses voisins : les Anglois, qui menacent ses terres et font le siège de Toulouse en 1159, puis l'Aragon pour la possession de la Provence, enfin Roger II Trencavel, qui protège des hérétiques et intrigue contre lui. (...)
Il autorise même le légat du pape Henri de Marsiac à lever une armée pour soumettre Lavaur en 1181. Ce n'est que vers la fin du siècle, sur le début du règne deRaimondVI, dit le Vieux , que la paix sera retrouvée grâce à de nombreux mariages et moult efforts diplomatiques que la paix sera retrouvée.RaimondVI le Vieux : Né le vingt-sept octobre mil cent cinquantecinq, l'actuel comte de Toulouse n'accède au règne que vers l'âge de trentehuit ans, d'où son surnom. (...)
Comparé à ses ancêtres, c'est effectivement assez tardif. Il s'est déjà marié par trois fois. Son pèreRaimondV, qui avait épousé Constance de France, fille du roi Louis VI le Gros, règna d'une main de fer. La coutume familiale voulait que le pouvoir soit partagé avec l'un des frères, le premier deRaimondV, qui avait le nom de son grand-père, Alfons, était plutôt effacé, et ne remplira pas complètement son rôle de comte de St Gilles. (...)
Cette volonté d'assumer seul la suzeraineté du comté se retrouve lors de la querelle à propos du comté de Melgueil, dontRaimondVI, grâce à son premier mariage, hérite à la mort deux ans plus tard d'Ermessinde Pelet. Mais c'est son père qui l'ajoute à ses titres.RaimondVI est donc un vieux loup lorsqu'il prend les rênes. Même s'il semble plus pacifiste, il a l'esprit desRaimondet la même volonté d'hégémonie. Il utilisera aussi les siens pour ses manigances politiques, ses enfants, même ceux naturels qu'ils gardent auprès de lui, avec semble-t-il un amour véritable. (...)
Il s'entoure comme ses prédécesseurs d'hommes forts, de confiance, qu'il récompense comme il se doit. Il sait se faire aimer et apprécier. Il placera son confesseur,Raimondde Rabastens, sur l'évêché de Toulouse, fera de l'évêque d'Auch le compater de son filsRaimondVII, choisira un homme de valeur comme chef de guerre, Hugues d'Alfaro, à qui il donnera sa fille naturelle Guillemette et prendraRaimondde Ricaud, un fidèle de toujours, comme sénéchal dans les moments troubles. S'il manque parfois de fougue, son entourage en déborde. Cet étrange mélange saura-t-il résister aux trames du destin ? (...)
Ainsi on voit peu à peu apparaître une sorte de conseil communal, les capitouls. Cette institution date du comte Alphonse-Jourdain, fils deRaimondIV. Le seigneur avait formé un chapitre (capitolum) de conseillers et de juges pour régir les nombreux différends existant entre les marchands. (...)
En 1176, on supprime ces derniers pour former un conseil de douze notables. En 1180, ils sont au nombre de vingt-quatre. Les capitouls profitent d'une guerre entreRaimondV et les rois d'Angleterre et d'Aragon pour obtenir leur autonomie. Ainsi, le 6 janvier 1189, par un acte solennel,RaimondV, comte de Toulouse, confirme aux capitulaires représentants de la population de la ville les libertés qui fondent l'indépendance de la municipalité toulousaine. Il déclare céder par « amour » des Toulousains à la foule assemblée devant Saint Pierre des Cuisines, le lieu qui servit à la médiation. (...)
La jeune femme ne connaissait pas tous les tenants et aboutissants de cette politique, mais ce qu'elle savait, en revanche, c'était que le comte et les capitouls n'étaient en aucun cas prêts à se soumettre à l'autorité du pape, ou plus exactement, de la couronne de France car c'était bien de cela dont il s'agissait, sous le couvert d'un appel à la lutte contre les Sarrasins. Autour d'elle, les gens chuchotaient à voix basse, certains espéraient queRaimondVI accepterait d'y participer pour calmer les tensions qui régnaient en Languedoc, d'autres simplement pour pouvoir s'engager en tant que soldats et voir du pays - ou simplement pour se frapper afin de défendre une cause en laquelle ils croyaient. (...)Toloza istoria : Quittons les longues routes et nos folles chevauchées, pour nous concentrer sur Toulouse. D'aussi loin que remonte ma mémoire, j'ai toujours entendu parler de Toulouse la belle, la palladienne. Pourtant, au travers des siècles son visage n'a pas toujours été le même. Plusieurs périodes couvrent son épanouissement. De ses origines incertaines au fleuron culturel du Languedoc d'aujourd'hui, elle est passée de mains en mains, sous le joug de différents peuples qui n'ont eu de ...