Aron-Edd
sur Eastenwest
Contient : dieu (12)(...) Hedrad, loyaliste psychorigide, et Madriel, déesse bienveillante, manquent singulièrement de perspective, de vue à long terme ou de moyens. Ledieudu chaos seul, Ehnkili, semble faire preuve de lucidité, et donc de fatalisme. Ici, le mythe grecs le cède aux déchirements et aux mutilations du ragnarok scandinave. (...)
Les factions se lèvent fatalement les unes contre les autres, et les enfants divins en viennent à s'entretuer, notamment sous l'influence de Chardoun,dieude la domination, agissant, en particulier, par l'entremise d'un conquérant mégalomane, Virdouk de Calastie. (...)
Bergenmarth : Imaginez l'organisation des Cavaliers de Vahngal étendue à un royaume entier. Tel serait ce monde cauchemardesque si le culte de Denev ne venait contrebalancer la fureur dudieufou. Cette terre de barbares nordiques sédentaires et montagnards oscille entre un rapport à la terre et à la nature qui, loin d'être harmonique - la nature est cruelle -, tolère toutefois la paix et la prospérité, et des vagues de fureur collective d'une sauvagerie inégalée - qui se retournent parfois contre la communauté elle-même et la détruit. (...)
Ces pays, après des conflits sanglants avec l'Empire, sont en paix avec lui depuis le Traité de Solvède où ces nations acceptèrent d'adorer commedieuunique Hedrad au détriment de Coréahn et de Madriel, et de propager sa foi et sa loi. Ce traité est essentiellement opportuniste, et la ferveur des habitants de ces royaumes est souvent assez relative ; elle maintient toutefois cette partie du monde en paix. (...)
Au milieu du désert, les pyramides de Dhaza étendent leur ombre sur leur souverain, Aménéthed, le jeuneDieuSolaire et sur la capitale, bâties entre ces sept mausolées ancestraux. Son conseiller, ses généraux, et le grand prêtre duDieuSolaire l'épaulent dans ses choix et tentent de le préserver des méfaits du culte secret du roi-serpent et des séductions de la déesse-lune, reine du désir et des volutes, maîtresse des prostituées, des mignons, de la cité de Dhaza aux heures nocturnes et dispensatrice du Rakshid, herbe à fumer qui met dans un état de bien-être précédent les voluptés du désir auquel la cité s'adonne. Les maisons sont carrées et blanches, elles s'alignent entre les voiles multicolores qui s'étendent au-dessus de la rue, au-dessus des tapis couleur safran sur lesquelles des corbeilles d'osier noir présentent les fruits et les épices des marchands, les cimeterres et les kopeshs, les cuivres et les étains, les tissus immaculés et les parfums. (...)
Les grandes familles de la cour, ses seigneurs, sont toutes occupées par les aspirations au pouvoir - soit à la bienveillance, à leur égard, duDieuSolaire -, aux conspirations et aux machinations. Ils ont baissés leur garde contre les nomades qui sillonnent les terres alentours. (...)
Des sphères lumineuses flottent, de nuit, au-dessus de Dhaza. Elles l'éclairent et révèlent une vue splendide. Ces sphères signifient que la lumière duDieuSolaire est toujours présente : les ténèbres et la nuit même ne sauraient occulter l'éclat de sa gloire. (...)
Ayant autorisé le polythéisme pour la première fois depuis les origines des dynasties, pour cause de tolérance, la ferveur que le peuple portait à son statut de Roi-Dieua décru au fur et à mesure de la multiplication de cultes critiques à l'égard du pouvoir. Un culte en particulier s'est développé, celui voué au Roi-serpent. (...)
Une autre part de la population, terrorisée par les enlèvements et les sacrifices, est furieuse contre leDieuSolaire... Ce sentiment collectif a été endurci par une grave profanation. Une nuit, les sphères sacrées se sont éteintes, et une vague de vol et de meurtres s'est abattue sur la cité. Au lendemain, l'hystérie collective a forcée leDieuSolaire à apparaître et à apaiser son peuple. Mais la tension est importante, et on ignore quand Dhaza va basculer dans la violence. (...)
La fin compte plus que les moyens... dans une certaine limite. Les massacres inutiles ne sont pas non plus du goût dudieude la justice. Ordres : les chevaliers appartiennent à des sociétés élitistes hiérarchisées. Le symbole de l'ordre du chevalier est gravé sur son écu et renvoie au nom de l'Ordre. (...)Les Terres balafrées sont un univers décrit en particulier dans L'Atlas de Ghelspad, Mithril : la cité du Golem, Reliques et rituels ou encore dans L'encyclopédie monstrueuse. L'univers D&D de Sword and sorcery allie poésie sanguinaire, originalité - relative - et une extrême cohérence ; il égale peut-être les ' anciens ' mondes de Glorantha (RuneQuest), de l'Empire warhammerien et de Ravenloft, et rompt avec une crise de la créativité qui ronge un espace productif moins intéressé par l'innovation ...