Exil, la cité
sur Ballon-Taxi au format (1.6 Mo)
Présentation d'une cité géante : Exil est un monstre vertical, un labyrinthe effrayant à la fois surpeuplé et paradoxalement désert dans certaines zones. La cité s'étend comme une énorme lèpre sur l'Océan oir, dressant face à lui des murs d'acier rouillé. Il y a de nombreuses façons de ressentir la cité d'Exil, et donc de la présenter. Chacune d'entre elles est forcément réductrice. Il faut d'abord garder à l'esprit qu'Exil est une cité de très grande taille, qui abrite plusieurs millions ...Contient : surface (21)(...) A l'intérieur et au-dessus de ses parois, Exil est un dédale : rues et passerelles sont enchevêtrées, pas seulement sur unesurfaceplane, mais également verticalement. Des milliers d'immeubles, d'arches métalliques, de flèches d'acier, de ponts, de passerelles, de plates-formes amovibles s'entrecroisent. (...)
A la chute des Anciens, les premiers clans humains, qui étaient jusque là cantonnés dans les zones inférieures de la cité, ont investi les palais supérieurs, ceux qui affleuraient à lasurface, et ont entrepris de les adapter à leurs besoins. Inextricablement mêlés aux anciens tombeaux géants, se sont dressées des bâtisses de pierre et de brique, toujours plus grandes, souvent dans l'anarchie la plus folle. (...)
Pour ce faire, Exil est officiellement découpée en blocs à 3 dimensions. Chacun de ces blocs reçoit des coordonnées, notamment en fonction de son niveau par rapport à la 'surfacede la cité ' qui correspond au socle de la Cité Machine (c'est à dire la base des anciens tombeaux). Les niveaux négatifs sont donc très nombreux puisqu'Exil s'enfonce bien loin sous cettesurface... Les passerelles sont numérotées elles aussi (du moins celles qui sont contrôlées par Voirie et avalisées par les ingénieurs). (...)
Certains disent qu'il s'agissait des écuries des Anciens, mais personne n'est capable de dire quels animaux étranges pouvaient bien loger là. C'est ici que sont mises à mort les bêtes issues des élevages en batterie réalisés sous lasurfacede la cité, sous le contrôle de Sanitation. On abat toutefois moins qu'autrefois, puisque certaines exploitations très récentes sont équipées pour mener à bien cette tâche de manière automatisée. (...)
Fille de contrebandier, elle connaît très précisément chaque rocher du port, et chaque recoin de la rade. Elle est capable de guider ses hommes au travers des tunnels d'entretien qui courent sous lasurfacede la zone portuaire. Elle alimente ainsi le marché parallèle en armes, stupéfiants et denrées forgiennes. (...)
Tout au bout de la rade, là ou n'accostent plus les vastes nefs marchandes, il est perdu au milieu du brouillard comme un îlot isolé. Il est à moitié démoli, sasurfaceest moussue. On raconte que des nefs étranges viennent s'y amarrer, que c'est là que débarquent les spectres de leurs navires fantômes... Pour ma part, je ne vis jamais rien de tel lors de mes quelques visites nocturnes, mais cela était peut être du au fort taux d'alcool dans mes veines. (...)
Mais chacune de ces zones comportent des traits communs : la plupart des industries exiléennes sont situées sous lasurfacede la cité. Les grands ateliers, généralement gagnés sur d'antiques tombeaux géants, peuvent ainsi être très éloignés de l'air libre. (...)
L'omniprésence de la cité industrielle est flagrante : le sol vibre, l'activité foisonnante fait résonner les conduits qui remontent à lasurfacecracher leurs fumées, le martèlement sourd des machines est permanent. Sans interruption, Exil travaille et Exil produit... La diversité de ces industries est énorme : elle s'étend des hauts fourneaux qui produisent l'acier à partir des minerais arrachés aux îlots de l'océan noir jusqu'aux ateliers de couturières ou s'entassent les ouvrières sous payées, en passant par les énormes fermes hydroponiques qui nourrissent la Cité. (...)
Chaque jour, des milliers d'ouvriers et de contremaîtres s'enfoncent dans le coeur pulsant de la cité. « Le choc fut rude : je me voyais précipité dans un monde à part, si loin sous lasurfaceque je ne voyais plus les flèches d'acier de la cité. Au premier abord, cela me semblait indescriptible, j'étais incapable de m'orienter : la fumée me brûlaient les poumons, la chaleur était insoutenable, l'odeur de graisse et d'huile brûlée me mettait à la torture. (...)
On y trouve tous les corps de métier qui publie ouvrages et journaux. Les ateliers, avec leurs gigantesques rotatives, affleurent à lasurface. Les grands journaux d'Exil sont aussi localisés dans les environs. Un très grand nombre de marchands de livres, depuis le simple étalage sur une passerelle à la respectable boutique alignant des dizaines de rayonnages, occupent les franges les plus calmes du bouillant quartier universitaire d'Exil. (...)
Principes ingéniériques : La durabilité : Le règne de l'acier s'est imposé aux exiléens. A l'aube de la cité, les habitants habitaient les caveaux de lasurface, et les tours et palais des Anciens, tous de pierre. Les premières constructions humaines furent aussi de pierre et de mortier tirés de la tourbe des îlots de l'Océan Noir. (...)
Les blocs d'habitation usagés sont recyclés afin qu'on puisse en produire d'autres. L'énergie et la vapeur dégagées par les industries installées sous lasurfaced'Exil ne sont pas perdues : redirigées par des milliers de conduits, elles chauffent les niveaux supérieurs de la cité. (...)
Il en va de même pour les fondations de la cité, les anciens caveaux effondrés qui s'enfoncent sous lasurface. Difficile de croire que les énormes palais Stalytes ou patriarches se plieront un jour à la modularisation de la cité. (...)
Tout cela est coordonné au Centre Ingéniérique exiléen. Il s'agit d'un énorme cube entièrement situé sous lasurfacede la ville, au milieu de la cité industrielle. C'est d'ici que par des tunnels et des ascenseurs, les ingénieurs peuvent descendre jusqu'au coeur de la cité, vers les machines absurdes. (...)
Aujourd'hui, si leur principe de fonctionnement a été compris et que leur production peut être utilisée ensurface, on ne sait pas encore ce qui alimente les machines de production elles-mêmes. Il est assez effrayant d'imaginer que la survie de la ville dépend de ces machines complexes qu'on a jamais réussi à comprendre. (...)
Ici se réfugient ceux qui ont fui la société exiléenne, ceux qui ont décidé de vivre en marge, ceux qui n'ont plus d'espoir. Les bas-fonds sont le dernier refuge des désespérés. Leur réputation est terrible ensurface: on les accuse de voler, d'enlever et de dévorer les enfants, de se livrer à des pratiques impies dans les tombeaux antiques, de révérer les créatures immondes des bas-fonds, de comploter pour envahir lasurfaceet de répandre des maladies infectieuses. La réalité en est bien loin, et la majorité des habitants des sous-sols sont en fait des pauvres hères qui ont tout perdu. (...)
Cruelle ironie, je me retrouvais justement exilé au milieu des immondices rejetés par la fière cité du dessus. Ici s'est construit une société parallèle, dont les membres ne remontent que rarement à lasurface, si ce n'est pour mendier. L'insalubrité est totale : les eaux usagées dégoulinent depuis les quartiers supérieurs, les résidus des ateliers finissent ici, et des ordures s'y empilent. (...)
C'est d'ici que remontent les terribles spores phagocyteurs. D'étranges créatures rampent dans l'obscurité des galeries avant de remonter chasser vers lasurface, attirés comme des papillons par ses lumières et sa chaleur...» Dirinian Sollest, Mémoires. On dit que plusieurs organisations criminelles, dont la plus sinistre, la Chimère , tiennent ici leurs réunions et leurs états généraux. (...)
Ce qui n'empêche des « chasseurs de trésor » peu scrupuleux de tenter leur chance et d'essayer de violer les sépultures enfouies profondément sous lasurfacede la cité...