Wlad Sokolov – la mue du serpent
sur La Lune Rousse au format (89 Ko)
Possession : Le réveil fût douloureux. La tête me tournait, mon corps lourd s'enfonçait dans mon matelas. D'une main tremblante, je lançai mes doigts glacés dans le vide et l'obscurité à la recherche de ma lampe de chevet. La lumière me fulgura le crâne comme un éclair. Je clignai des yeux, attendant de retrouver mon environnement dans tout son sinistre habituel. Mais je ne vis rien. Partout, le flou, le vide, et un sentiment de perdition glacée. Lentement, je pu voir, mais comme si je voyais ...Contient : coeur (7)(...) S'il criait à nouveau, la souffrance me conduirait à la morgue. Malgré mon désir sincère de maîtriser mon affolement, moncoeurse cabra comme un taureau furieux, et quelque part en moi, je sentis que cela lui déplaisait et qu'elle me ferait payer le prix si jamais je lui désobéissais plus longtemps. (...)
Vous êtes là, dans cette pièce que vous connaissez bien, et pourtant, elle ne vous rappelle rien. La seule sensation qui peut vous atteindre alors, c'est celle des haut-le-coeur, des contractions de votre estomac, des remontées acides le long de votre oesophage. Tout est pareil, et rien n'est comme avant. Vous errez comme un fantôme dans un monde qu'autrefois vous saviez parcoeur. Ces pensées m'affolèrent de nouveau. Une tristesse acerbe vint déchirer le voile de l'irréalité. (...)
Ce n'était pas un rêve, ou un double inconscient qui soudain prenait vie, cette chose était réelle, bien réelle. Moncoeurse remit à battre de plus belle, s'affolant, soulevant presque la fine toile du pyjama qui recouvrait mon torse. (...)
Puis il stoppa net, comme compressé soudain par une main à l'intérieur de mes organes. La souffrance était insupportable. La main relâchait et compressait régulièrement moncoeuraffolé, l'empêchant de s'emballer. Je frottai une main sur ma poitrine douloureuse. A présent, vas te laver. (...)
La force qui me faisait avancer se concentra soudain en une vigoureuse impulsion qui me projeta dans la minuscule salle d'eau où je titubai en aveugle et, au moment où la porte se referma en un claquement violent derrière moi, j'entrevis l'image de mon visage blafard que me renvoyait le miroir surplombant le petit lavabo en faïence. Des traces sanglantes glissaient le long de mes joues pâlies par la peur. De nouveau moncoeurfit un bond, de nouveau il fût refréné et la douleur s'intensifia. Mes yeux avaient changé de couleurs. (...)
La créature comprima de nouveau ma poitrine, plus douloureusement. Je tombai à genoux, balbutiai en sanglotant ; moncoeurbattait avec violence, je pleurai de rage et de douleur, mes ongles griffèrent mes côtes à la recherche de la main invisible : - Arrêtez ça, je vous en supplie ! (...)