Comme un putain de conte de Noël
sur Editions John Doe au format (5 Mo)
24 décembre 1948. La neige qui tombe sur Heaven Harbor recouvre tout de la couleur de l'innocence, mais personne n'est dupe. Surtout pas moi. Dans la ville où le crime ne dort jamais, ce n'est qu'une nuit de plus, une nuit comme les autres. Une bonne nuit pour un boulot facile : l'affaire de quelques minutes et j'aurais pu aller dépenser l'argent du contrat en m'achetant une bonne bouteille et une fille à la Forbidden City, histoire de passer un joyeux réveillon. Mais c'est à ce moment précis ...Contient : visage (4)(...) Mes doigts retrouvaient peu à peu les mélodies de mon enfance et quand j'arrivai à la dernière note, je sus que j'étais sur le point de m'attirer de très gros ennuis. Elle revint. Sonvisagen'exprimait rien d'autre qu'une résignation sans tristesse, comme si la perspective de sa propre mort ne pouvait être un sujet d'étonnement. (...)
Le gamin dormait lorsque j'arrivai à l'appartement. Je pris le temps de nous passer un peu d'eau sur levisage, à l'ours et à moi, pour nous rendre un peu plus présentables, et puis j'allais le réveiller aussi doucement que j'en étais capable. (...)
Il me fixa d'un air totalement dénué de surprise : rien ne vous étonne à cet âge, parce que vous ne vous attendez à rien. Sonvisages'éclaira en revanche lorsque je lui tendis l'ours blanc estropié. Sa blessure au bras et son noeud papillon vert suffirent à en faire immédiatement un héros de guerre ayant valeureusement combattu les japonais dans le Pacifique. (...)
Je ne m'en aperçu que trop tard, lorsqu'une silhouette surgit de l'obscurité. Alors qu'il s'approchait, je reconnus levisagedisgracieux et les petites lunettes rondes : l'invocateur du Grand Central Market, l'assurance. (...)