L'Epopée de Thror : Dans le château du roi de la montagne
sur Arnheim
Contient : nain (5)(...) L'âge importait peu pour les Nains, et les soixante printemps de Thror étaient bien peu de chose en regard de la longévité exceptionnelle de cette race ; unNainpouvait espérer vivre des centaines d'années, et la plupart d'entre eux mouraient à la guerre ou accidentellement : bien peu étaient ceux qui finissaient dans leur lit ! (...)
L'âge comme la sagesse étaient donc calculés selon la longueur de la barbe, ou celle des cheveux pour les femmes. Le plus vieuxNainde la forteresse (et par conséquent le plus sage !) pouvait s'enorgueillir d'une magnifique barbe de plus de trois mètres de long ; c'était le conseiller personnel du Roi de la Montagne et il totalisait pas moins de trois cent quarante-sept années d'existence . Bror, le père de Thror, était à cent soixante-quatorze ans unNain'dans la force de l'âge'. Il était maître forgeron de Karaz Lok et sa réputation s'étendait à toutes les forteresses avoisinantes. (...)
Il fut subitement tiré de sa rêverie par la voix de Gimbur, le Maître des Runes en personne, qui l'interpella du bas de l'escalier où menait la plate-forme. - ' Viens ici, rêveur ! Nous avons à parler !' Sa voix était rude, et il passait pour unNainbourru, ce qui lui avait valu un surnom qu'on aurait pu traduire par 'regard sévère' en Langage Commun. (...)
Thror savait cependant que Gimbur sous des dehors peu engageants pouvait témoigner d'une réelle amitié et ne se donnait cet air renfrogné que pour être à la hauteur de la réputation de sévérité qu'on prêtait à tous les Maîtres des Runes. En descendant les quelques marches qui le séparaient encore du vieuxNain, Thror remarqua la hache qu'il avait forgée pendant à la ceinture de Gimbur. Le Maître des Runes, voyant sur quoi se tournaient ses regards eut alors un léger sourire qui disparut bien vite. (...)Les pas de Thror résonnaient le long de l'obscur couloir qui menait à la Forge. Toute sa vie, il avait parcouru le dédale de tunnels creusés dans la montagne, et connaissait par cœur le plan de la forteresse comme tous les Nains de Karaz Lok. Depuis des temps immémoriaux les Nains apprenaient à connaître leur montagne et à s'y repérer les yeux fermés dès l'enfance. Cela permettait, en cas d'invasion ennemie, d'éteindre toutes les torches afin de pouvoir évacuer les femmes et les enfants en toute ...