L'Epopée de Thror (4) : Maître Borri
sur Arnheim
Contient : yeux (6)(...) répondit Thror un peu surpris. Je vous croyais Tueur vous aussi, vous devez donc savoir qu'elle n'a plus aucun prix à mesyeux! Peu m'importe de la perdre, et pour tout vous dire je songeais fermement à mourir en prenant ce chemin qu'un de mes amis m'avait pourtant déconseillé. (...)
Vous n'êtes pas en mesure de juger le prix de votre existence, c'est une insulte aux Dieux qui vous l'ont donnée !' Thror baissa lesyeuxet ne répondit rien. Son orgueil lui imposait de trouver une mort rédemptrice le plus rapidement possible, mais tout au fond de son être il avait conservé une envie de vivre qui ne s'était jamais éteinte. (...)
C'était cette envie qui l'avait poussé à donner un ultime coup de hache dans son combat contre l'Orque au lieu de céder et de se résigner enfin à mourir ; c'était elle aussi qui l'avait fait bondir sur le poney de Borri pour échapper aux flammes ; cette envie de vivre était toujours aussi présente dans son coeur et les paroles du vieux Nain l'avaient enfin révélée à sesyeux. Même s'il n'osait pas encore se l'avouer, Thror désirait ardemment rester vivant le plus longtemps possible. Borri lut son hésitation dans sesyeuxet comprit que Thror était partagé entre la recherche de son honneur perdu et son désir de ne pas mourir. (...)
Il revoyait le visage de Gimbur et se remémorait ses paroles lorsqu'il lui avait tendu la hache, après l'accident : 'Elle sera ta meilleure chance au moment critique' lui avait-il dit avant de le quitter définitivement. Thror n'avait en effet plus que son arme comme seul bien, et sa valeur ne cessait de grandir à sesyeux. Après leur longue conversation, les deux Nains passèrent à table et Borri se mit à parler de lui. (...)
Il ne révéla pas les raisons de son entrée dans l'Ordre des Tueurs mais semblait être animé d'un désir de vengeance contre un ennemi que Thror devinait puissant, et la colère brillait dans sesyeuxlorsqu'il parlait des Orques. Il possédait lui aussi une magnifique hache runique, ('différente de la vôtre par sa nature' avait-il précisé), et désirait voir la hache de Thror à l'oeuvre ; aussi après le repas les deux compagnons sortirent dans un champ proche de la ferme, où Borri avait installé tout son matériel d'entraînement au combat. (...)Le poney avait galopé à vive allure jusqu'à l'aurore sans sembler se fatiguer malgré ses deux passagers et avait parcouru une distance considérable avant d'arriver à destination. Thror s'était tu pendant tout le trajet et son mystérieux sauveur ne s'était même pas retourné pour voir si son passager était toujours en selle. Les Nains ne sont pas des spécialistes de l'équitation -c'est le moins qu'on puisse dire- et Thror crut tomber dix fois pendant le voyage, parvenant tout de même tant bien que ...