Introduction à Qin
sur DriveThruRPG Rapide JdR au format (1 Mo)
Contient : homme (10)(...) Mais ces hommes n'étaient pas vraiment des soldats du Zhao et leur rudesse trahissait des vétérans de nombreuses guerres, soudards sans scrupules et sans foi. Le vieilhommeavait été le premier à mourir, une lance fichée en pleine poitrine. En quelques minutes, le village était en feu et les maisons de terre et de paille s'embrasaient comme des torches. (...)
Au moment de l'attaque, Su Yi puisait de l'eau au puit pour la toilette du matin. A peine le corps du vieilhommeavait-il touché le sol qu'elle courait déjà se cacher au milieu de l'enclos des cochons. Dans la boue nauséabonde, parmi les animaux paniqués qui menaçaient de la piétiner, elle avait rampé jusqu'à leur abri de pierres disjointes. (...)
Un sentiment de rage l'envahit et elle se redressa subitement, se jetant sur l'un des soldats. Elle le mordit au visage comme une bête sauvage acculée. L'hommeétait trop fort pour elle et elle se retrouva rapidement repoussée au sol. Ils la battirent alors à coups de pieds et de bâtons. (...)
D'un coup de poing de sa main libre, il la frappa au visage, ouvrant largement sa pommette délicate. Elle lâcha aussitôt prise et retomba dans l'herbe humide, presque détachée. Elle entendit l'hommepousser un juron et dégainer son sabre. C'est alors qu'elle aperçut la femme en noir. Elle semblait surgir de nulle part. (...)
Le mercenaire brandissait déjà son sabre au-dessus de la tête de l'adolescente, mais un ordre ferme de la femme arrêta son geste. Sa voix était rauque et autoritaire, elle semblait habituée à ce qu'on lui obéisse. L'hommerecula immédiatement et Su Yi crut discerner de la peur sur sa face avinée. La mystérieuse femme s'approcha d'elle et, sous le capuchon de son manteau noir, semblait l'observer. (...)
» Le capuchon d'ombre se tourna vers le soudard. « Tu ne voudrais pas encourir la fureur de ton seigneur, n'est-ce pas ? Ni la mienne ? » L'hommebalbutia quelques mots incom- préhensibles, tremblant de peur. Les autres mercenaires s'étaient figés sur place et regardaient la scène, avec dans les yeux le même effroi. (...)
» « Je ne peux pas retirer mes vêtements les mains attachées. » Tout en lissant sa moustache graisseuse, l'hommelui jeta un regard méfiant. Il l'avait poussée du bout de son sabre à travers les buissons touffus, jusqu'à un trou d'eau disparaissant à moitié sous les feuilles mortes qui flottaient mollement à sa surface. (...)
« Veux-tu m'aider à défaire mes cheveux, ils sont sales et je n'ai pas de peigne. » dit-elle en se plantant face à lui. L'hommeétait grand et devait bien mesurer une bonne tête de plus que la jeune fille. Elle le regarda sans ciller, droit dans les yeux. (...)
Su Yi contemplait le cadavre, les jointures de ses longs doigts blanchis à trop serrer le poignard ensanglanté. Elle venait de tuer unhommeet ne ressentait rien, ni effroi, ni soulagement. Il lui semblait qu'un bloc de pierre avait pris la place de son coeur, au creux de sa poitrine. (...)
On aurait dit celle d'un vieillard, mais elle vibrait d'une force surnaturelle. Elle défia son interlocuteur invisible : « Montre toi ! Que tu soishommeou bête, nul ne peut me retenir captive. » Elle avait crié plus fort qu'elle ne l'avait souhaité. (...)La Naissance de Cœur de Jade : Trois jours. Cela faisait maintenant trois jours qu'elle fuyait à travers une forêt sauvage et jaunie qu'elle ne connaissait pas. Trois jours à s'écorcher les pieds et les mains sur des pentes abruptes et des sols traîtres. Trois jours durant lesquels Su Yi n'avait trouvé que quelques fruits et racines à se mettre sous la dent, et de l'eau de pluie pour se désaltérer. Trois jours et ils étaient toujours à ses trousses, suivant sa piste comme des chiens ...