L'histoire de Clébard
sur Le Ludiste
C'est une soirée d'automne morne à l'auberge des deux amphores. Dehors la nuit est brumeuse et humide. A cinq pas de la porte, la rue se perd dans un épais coton grisâtre. Oubliées les autres rues de Pôles aux alentours, oubliées les murailles toutes proches qui, la veille encore, dégoulinaient du sang des guerriers tentant, qui de prendre pied sur le parapet pour envahir la ville, qui de repousser les barbares du nord pour protéger leurs foyers. On aurait tout aussi bien pût se trouver n'importe ...Contient : mère (4)(...) C'est l'autre porteur d'Arme qui vient de parler ; en l'occurrence d'une femme qui a tous les atours d'une jeunemèrede famille et se nomme Clarisse. Sa présence semble incongrue au côté de guerriers de métier. Mais elle porte une Arme. (...)
Des gens érudits, en d'autres lieux, l'auraient sûrement appelé hysnaton ; pour les gens du village c'était juste Clébard, l'homme-chien. L'accouchement avait été particulièrement difficile et samèren'y avait pas survécu. Horrifié par l'aspect de Clébard, son père ne put jamais se résoudre à le considérer comme son enfant. (...)
De toute façon personne dans le village n'aurait témoigné la moindre sympathie pour un bébé aussi laid. Et en plus il avait tué samère. Sa vie commençait sous de bien sinistres auspices. Malgré le manque de soins dont il fut l'objet, le bébé survécut. (...)
Il était peut être laid à faire peur, mais il était de constitution robuste. Les vieilles du village disaient d'ailleurs que c'était parce qu'il avait volé la vie de sa pauvremèreen naissant. Malgré leurs exhortations le père de Clébard ne put se résoudre à le tuer purement et simplement. (...)