Natis, la cité pensive
Contient : coeur (4)(...) Ses fiefs méridionaux ont été balayés comme châteaux de cartes par l'immense Urbis, les royaumes guerriers du Gandusran lui ont brisé les reins, la diplomatie vénéneuse de Zardonica a assoupi soncoeuret l'a enchaîné... Les marchands nomades, le manteau cousu d'or, franchissent les portes de Natis sans coup férir, tandis que les flottes battant pavillon urbin font relâche dans le port sans qu'aucun capitaine ne jette un regard aux palais désertés de la ville. (...)
Une fois à l'abri des murs, les rues de Natis sont cependant aussi animées et bruyantes que celles de n'importe quelle cité. La Passe des Soupirs conduit au souk,coeurde Dershin, le quartier le plus commerçant : on fait de bonnes affaires sous ses arcades tranquilles, où des vendeurs ambulants aux vastes turbans garnis de tasses, une lourde théière dans le dos, proposent de boire le thé grillé, à la mode du pays. (...)
Pour en goûter la douce amertume, il faut avoir vu son hôte natiséen, au terme d'un repas riche et enjoué, aller sur le balcon, le fameux sourire triste de Natis aux lèvres, et faire remarquer à quel point les colonnes ensablées qui émergent ducoeurde la nécropole évoquent, à s'y tromper, les fiers minarets du Palais de l'émir... Le pays des Morts : On ne sort pas facilement de Tanis. (...)
Les Morts croient généralement qu'ils sont en état de transition, dans une sorte d'antichambre du Royaume des Morts. Au bout de quelque temps, les Morts rejoignent lecoeurdu Royaume pour faire partie des Grands Morts, ceux qui quittent le Rêve pour rejoindre les Dragons. (...)Pour peu qu'il y passe une semaine, le voyageur, même le moins poète, ne tarde pas à sentir d'étranges nostalgies. Natis... Naguère l'orgueilleuse capitale d'un royaume chevauchant en maître Ménuzith, la Coralie et la Corbuzée, Natis n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ses fiefs méridionaux ont été balayés comme châteaux de cartes par l'immense Urbis, les royaumes guerriers du Gandusran lui ont brisé les reins, la diplomatie vénéneuse de Zardonica a assoupi son cœur et l'a enchaîné... Les marchands ...