Natis, la cité pensive
Contient : port (2)(...) Les marchands nomades, le manteau cousu d'or, franchissent les portes de Natis sans coup férir, tandis que les flottes battant pavillon urbin font relâche dans leportsans qu'aucun capitaine ne jette un regard aux palais désertés de la ville. Vassale de Zardonica, Natis vit maintenant sous le règne d'un émir languissant, Dazulug le Gros, soigneusement entourés de vizirs zardonics, gris et méticuleux. (...)
Beaucoup ne mettent pas le pied dans Natis même : attirés par le grand phare austère aux sémaphores lumineux, merveille de la science brumeuse, ils font halte dans Ystiat, leportde Natis, règlent leurs affaires, goûtent à l'âpre vin jaune, et bientôt repartent, suivant la file des caravanes ou l'écume sableuse des navires. (...)Pour peu qu'il y passe une semaine, le voyageur, même le moins poète, ne tarde pas à sentir d'étranges nostalgies. Natis... Naguère l'orgueilleuse capitale d'un royaume chevauchant en maître Ménuzith, la Coralie et la Corbuzée, Natis n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ses fiefs méridionaux ont été balayés comme châteaux de cartes par l'immense Urbis, les royaumes guerriers du Gandusran lui ont brisé les reins, la diplomatie vénéneuse de Zardonica a assoupi son cœur et l'a enchaîné... Les marchands ...