Natis, la cité pensive
Contient : souk (2)(...) Une fois à l'abri des murs, les rues de Natis sont cependant aussi animées et bruyantes que celles de n'importe quelle cité. La Passe des Soupirs conduit ausouk, coeur de Dershin, le quartier le plus commerçant : on fait de bonnes affaires sous ses arcades tranquilles, où des vendeurs ambulants aux vastes turbans garnis de tasses, une lourde théière dans le dos, proposent de boire le thé grillé, à la mode du pays. La partie dusoukse trouvant au pied du Palais est soumise à des lois curieuses : pour protéger le repos de ses ancêtres conquérants, l'émir a décrété que les vils marchands devaient se livrer à leurs trafics dans le silence. (...)Pour peu qu'il y passe une semaine, le voyageur, même le moins poète, ne tarde pas à sentir d'étranges nostalgies. Natis... Naguère l'orgueilleuse capitale d'un royaume chevauchant en maître Ménuzith, la Coralie et la Corbuzée, Natis n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ses fiefs méridionaux ont été balayés comme châteaux de cartes par l'immense Urbis, les royaumes guerriers du Gandusran lui ont brisé les reins, la diplomatie vénéneuse de Zardonica a assoupi son cœur et l'a enchaîné... Les marchands ...