Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : appareils (6)(...) Je descendis au rez-de-chaussée. Pendant cette journée les fournisseurs d'instruments de physique, d'armes, d'appareilsélectriques s'étaient multipliés. La bonne Marthe en perdait la tête. « Est-ce que monsieur est fou ? (...)
En effet, le baromètre ordinaire n'eût pas suffi, la pression atmosphérique devant augmenter proportionnellement à notre descente au-dessous de la surface de la terre ; 3° Un chronomètre de Boissonnas jeune de Genève, parfaitement réglé au méridien de Hambourg ; 4° Deux boussoles d'inclinaison et de déclinaison ; 5° Une lunette de nuit ; 6° Deuxappareilsde Ruhmkorff, qui, au moyen d'un courant électrique, donnaient une lumière très portative, sûre et peu encombrante. (...)
Pour compléter la nomenclature exacte de nos articles de voyage, je noterai une pharmacie portative contenant des ciseaux à lames mousses, des attelles pour fracture, une pièce de ruban en fil écru, des bandes et compresses, du sparadrap, une palette pour saignée, toutes choses effrayantes ; de plus, une série de flacons contenant de la dextrine, de l'alcool vulnéraire, de l'acétate de plomb liquide, de l'éther, du vinaigre et de l'ammoniaque, toutes drogues d'un emploi peu rassurant ; enfin les matières nécessaires auxappareilsde Ruhmkorff. Mon oncle n'avait eu garde d'oublier la provision de tabac, de poudre de chasse et d'amadou, non plus qu'une ceinture de cuir qu'il portait autour des reins et où se trouvait une suffisante quantité de monnaie d'or, d'argent et de papier. (...)
Je reconnus immédiatement, dans cette galerie, la présence d'une notable quantité de ce fluide dangereux auquel les mineurs ont donné le nom de grisou, et dont l'explosion a si souvent causé d'épouvantables catastrophes. Heureusement nous étions éclairés par les ingénieuxappareilsde Ruhmkorff. Si, par malheur, nous avions imprudemment exploré cette galerie la torche à la main, une explosion terrible eût fini le voyage en supprimant les voyageurs. (...)
Aux schistes succédèrent les gneiss, d'une structure stratiforme, remarquables par la régularité et le parallélisme de leurs feuillets, puis, les micaschistes disposés en grandes lamelles rehaussées à l'oeil par les scintillations du mica blanc. La lumière desappareils, répercutée par les petites facettes de la masse rocheuse, croisait ses jets de feu sous tous les angles, et je m'imaginais voyager à travers un diamant creux, dans lequel les rayons se brisaient en mille éblouissements. (...)
Ce jour-là le tunnel suivait un plan peu incliné. Je marchais en avant. Mon oncle portait l'un des deuxappareilsde Ruhmkorff, et moi l'autre. J'examinais les couches de granit. Tout à coup, en me retournant, je m'aperçus que j'étais seul. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...