Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : flots (34)(...) La nuit était noire ; il y avait belle brise et forte mer ; quelques feux de la côte apparurent dans les ténèbres ; plus tard, je ne sais, un phare à éclats étincela au-dessus desflots; ce fut tout ce qui resta dans mon souvenir de cette première traversée. A sept heures du matin nous débarquions à Korsor, petite ville située sur la côte occidentale du Seeland. (...)
» Quelques instants plus tard, la goélette, sous sa misaine, sa brigantine, son hunier et son perroquet, appareilla et donna à pleine toile dans le détroit. Une heure après la capitale du Danemark semblait s'enfoncer dans lesflotséloignés et la Valkyrie rasait la côte d'Elseneur. Dans la disposition nerveuse où je me trouvais, je m'attendais à voir l'ombre d'Hamlet errant sur la terrasse légendaire. (...)
Quarante-huit heures après, en sortant d'une tempête qui força la goélette de fuir à sec de toile, on releva dans l'est la balise de la pointe de Skagen, dont les roches dangereuses se prolongent à une grande distance sous lesflots. Un pilote islandais vint à bord, et, trois heures plus tard, la Valkyrie mouillait devant Reykjawik, dans la baie de Faxa. (...)
A de certains intervalles, et sous cet impluvium naturel, l'oeil surprenait des ouvertures ogivales d'un dessin admirable, à travers lesquelles lesflotsdu large venaient se précipiter en écumant. Quelques tronçons de basalte, arrachés par les fureurs de l'Océan, s'allongeaient sur le sol comme les débris d'un temple antique, ruines éternellement jeunes, sur lesquelles passaient les siècles sans les entamer. (...)
Avant l'existence des volcans, elle était faite d'un massif trappéen, lentement soulevé au-dessus desflotspar la poussée des forces centrales. Les feux intérieurs n'avaient pas encore fait irruption au dehors. (...)
Si je me retournais vers l'ouest, l'Océan s'y développait dans sa majestueuse étendue, comme une continuation de ces sommets moutonneux. Où finissait la terre, où commençaient lesflots, mon oeil le distinguait à peine. Je me plongeais ainsi dans cette prestigieuse extase que donnent les hautes cimes, et cette fois, sans vertige, car je m'accoutumais enfin à ces sublimes contemplations. (...)
Mon oncle, se tournant vers l'ouest, m'indiqua de la main une légère vapeur, une brume, une apparence de terre qui dominait la ligne desflots. « Le Groënland, dit-il. - Le Groënland ? m'écriai-je. - Oui ; nous n'en sommes pas à trente-cinq lieues, et, pendant les dégels, les ours blancs arrivent jusqu'à l'Islande, portés sur les glaçons du nord. (...)
Le lendemain le ciel fut encore couvert, mais le dimanche, 28 juin, l'antépénultième jour du mois, avec le changement de lune vint le changement de temps. Le soleil versa ses rayons àflotsdans le cratère. Chaque monticule, chaque roc, chaque pierre, chaque aspérité eut part à sa bienfaisante effluve et projeta instantanément son ombre sur le sol. (...)
Axel, rien de plus naturel ! N'y a-t-il pas à Newcastle des mines de charbon qui s'avancent sous lesflots? » Le professeur pouvait trouver cette situation fort simple ; mais la pensée de me promener sous la masse des eaux ne laissa pas de me préoccuper. (...)
Et cependant, que les plaines et les montagnes de l'Islande fussent suspendues sur notre tête, ou lesflotsde l'Atlantique, cela différait peu, en somme, du moment que la charpente granitique était solide. (...)
- Et, dans ce moment, une tempête s'y déchaîne peut-être, et des navires sont secoués sur notre tête par lesflotset l'ouragan ? - Cela se peut. - Et les baleines viennent frapper de leur queue les murailles de notre prison ? (...)
Aucune torche, aucune lampe n'était allumée, et cependant certaines clartés inexplicables venaient du dehors en pénétrant par une étroite ouverture de la grotte. J'entendais aussi un murmure vague et indéfini, semblable à celui desflotsqui se brisent sur une grève, et parfois les sifflements de la brise. Je me demandai si j'étais bien éveillé, si je rêvais encore, si mon cerveau, fêlé dans ma chute, ne percevait pas des bruits purement imaginaires. (...)
Le rivage, largement échancré, offrait aux dernières ondulations des vagues un sable fin, doré et parsemé de ces petits coquillages où vécurent les premiers êtres de la création. Lesflotss'y brisaient avec ce murmure sonore particulier aux milieux clos et immenses ; une légère écume s'envolait au souffle d'un vent modéré, et quelques embruns m'arrivaient au visage. (...)
» A cette idée j'interrogeai, non sans effroi, les divers points de l'horizon ; mais aucun être vivant n'apparaissait sur ces rivages déserts. J'étais un peu fatigué. J'allai m'asseoir alors à l'extrémité d'un promontoire au pied duquel lesflotsvenaient se briser avec fracas. De là mon regard embrassait toute cette baie formée par une échancrure de la côte. (...)
Regarde plutôt », ajouta mon oncle en jetant à la mer une de ces précieuses épaves. Le morceau de bois, après avoir disparu, revint à la surface desflotset oscilla au gré de leurs ondulations. « Es-tu convaincu ? dit mon oncle. - Convaincu surtout que cela n'est pas croyable ! (...)
Bientôt toute terre fut perdue de vue, tout point de repère disparut, et, sans le sillage écumeux du radeau, j'aurais pu croire qu'il demeurait dans une parfaite immobilité. Vers midi, des algues immenses vinrent onduler à la surface desflots. Je connaissais la puissance végétative de ces plantes, qui rampent à une profondeur de plus de douze mille pieds au fond des mers, se reproduisent sous une pression de près de quatre cents atmosphères et forment souvent des bancs assez considérables pour entraver la marche des navires ; mais jamais, je crois, algues ne furent plus gigantesques que celles de la mer Lidenbrock. (...)
» En même temps, je me sens saisir vigoureusement par la main de Hans. Sans lui, sous l'empire de mon rêve, je me précipitais dans lesflots. « Est-ce qu'il devient fou ? s'écrie le professeur. - Qu'y a-t-il ? dis-je enfin, en revenant à moi. (...)
Je crains toujours que le phénomène électrique ne vienne à s'obscurcir, puis à s'éteindre. Il n'en est rien. L'ombre du radeau est nettement dessinée à la surface desflots. Vraiment cette mer est infinie ! Elle doit avoir la largeur de la Méditerranée, ou même de l'Atlantique. (...)
Mon oncle me voit faire et m'approuve du geste. Déjà de larges agitations produites à la surface desflotsindiquent le trouble des couches reculées. Le danger est proche. Il faut veiller. Mardi 18 août. (...)
Pendant son quart je m'endors. Deux heures après, une secousse épouvantable me réveille. Le radeau a été soulevé hors desflotsavec une indescriptible puissance et rejeté à vingt toises de là. « Qu'y a-t-il ? s'écria mon oncle. (...)
Hans veut mettre la barre au vent, afin de fuir ce voisinage dangereux ; mais il aperçoit sur l'autre bord d'autres ennemis non moins redoutables : une tortue large de quarante pieds, et un serpent long de trente, qui darde sa tête énorme au-dessus desflots. Impossible de fuir. Ces reptiles s'approchent ; ils tournent autour du radeau avec une rapidité que des convois lancés à grande vitesse ne sauraient égaler ; ils tracent autour de lui des cercles concentriques. (...)
Celui-ci ne mesure pas moins de cent pieds, et je peux juger de sa grandeur quand il dresse au-dessus desflotsles nageoires verticales de sa queue. Sa mâchoire est énorme, et d'après les naturalistes, elle ne compte pas moins de cent quatrevingtdeux dents. (...)
Son corps est entièrement revêtu d'une carapace, et son cou, flexible comme celui du cygne, se dresse à trente pieds au-dessus desflots. Ces animaux s'attaquent avec une indescriptible furie. Ils soulèvent des montagnes liquides qui s'étendent jusqu'au radeau. (...)
Je n'aperçois plus son immense carapace. Seulement, son long cou se dresse, s'abat, se relève, se recourbe, cingle lesflotscomme un fouet gigantesque et se tord comme un ver coupé. L'eau rejaillit à une distance considérable. (...)
Mais bientôt l'agonie du reptile touche à sa fin, ses mouvements diminuent, ses contorsions s'apaisent, et ce long tronçon de serpent s'étend comme une masse inerte sur lesflotscalmés. Quant à l'ichthyosaurus, a-t-il donc regagné sa caverne sousmarine, ou va-t-il reparaître à la surface de la mer ? (...)
Et saisissant sa lunette, il regarde attentivement pendant une minute, qui me paraît un siècle. « Oui, oui ! s'écrie-t-il. - Que voyez-vous ? - Une gerbe immense qui s'élève au-dessus desflots. - Encore quelque animal marin ? - Alors mettons le cap plus à l'ouest, car nous savons à quoi nous en tenir sur le danger de rencontrer ces monstres antédiluviens ! (...)
A mesure que nous approchons, les dimensions de la gerbe liquide deviennent grandioses. L'îlot représente à s'y méprendre un cétacé immense dont la tête domine lesflotsà une hauteur de dix toises. Le geyser, mot que les Islandais prononcent « geysir » et qui signifie « fureur », s'élève majestueusement à son extrémité. (...)
Il faut lier solidement tout les objets composant la cargaison. Chacun de nous s'attache également. Lesflotspassent par-dessus notre tête. Impossible de s'adresser une seule parole depuis trois jours. Nous ouvrons la bouche, nous remuons nos lèvres ; il ne se produit aucun son appréciable. (...)
Ce qui se passa au choc du radeau contre les écueils de la côte, je ne saurais le dire. Je me sentis précipité dans lesflots, et si j'échappai à la mort, si mon corps ne fut pas déchiré sur les rocs aigus, c'est que le bras vigoureux de Hans me retira de l'abîme. (...)
Je fus donc conduit à faire cette remarque, que la mer devait autrefois occuper cet espace. Sur les rocs épars et maintenant hors de ses atteintes, lesflotsavaient laissé des traces évidentes de leur passage. Ceci pouvait expliquer jusqu'à un certain point l'existence de cet océan, à quarante lieues au-dessous de la surface du globe. (...)
- Sans doute, mon garçon, mais... - Mais nous allons reprendre la route du nord, passer sous les contrées septentrionales de l'Europe, la Suède, la Russie, la Sibérie, que sais-je ! au lieu de nous enfoncer sous les déserts de l'Afrique ou lesflotsde l'Océan, et je ne veux pas en savoir davantage ! - Oui, Axel, tu as raison, et tout est pour le mieux, puisque nous abandonnons cette mer horizontale qui ne pouvait mener à rien. (...)
J'ai le sentiment confus de détonations continues, de l'agitation du massif, d'un mouvement giratoire dont fut pris le radeau. Il ondula sur desflotsde laves, au milieu d'une pluie de cendres. Les flammes ronflantes l'enveloppèrent. Un ouragan qu'on eût dit chassé d'un ventilateur immense activait les feux souterrains. (...)
Nous étions sortis à demi nus du cratère, et l'astre radieux, auquel nous n'avions rien demandé depuis deux mois, se montrait à notre égard prodigue de lumière et de chaleur et nous versait àflotsune splendide irradiation. Quand mes yeux furent accoutumés à cet éclat dont ils avaient perdu l'habitude, je les employai à rectifier les erreurs de mon imagination. (...)
Au levant, se voyait un petit port précédé de quelques maisons, et dans lequel des navires d'une forme particulière se balançaient aux ondulations desflotsbleus. Au delà, des groupes d'îlots sortaient de la plaine liquide, et si nombreux, qu'ils ressemblaient à une vaste fourmilière. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...