Annexe : Les chapitres manquants des Aventures d'Arthur
Gordon Pymsur Les Editions sans Détour au format
Contient : statue (5)(...) XXVI : Ainsi tirés de notre état de transe passive, Peters et moimême saisîmes les avirons au fond du canot et ramâmes puissamment, tentant de nous diriger vers l'imposante silhouette. Nous ne pouvions déterminer précisément ce qui se tenait au pied de lastatue, mais c'était, quoi qu'il arrive, plus attrayant que le trépas par noyade ou écrasement promis par la cataracte. (...)
Elle n'avait fait aucun mouvement, et tandis que Peters l'effleurait, nous nous rendîmes compte qu'il s'agissait de quelque immensestatueintégralement taillée dans une pierre brillante semblable à du marbre blanc. La brume et les cendres étaient à présent d'une telle densité que nous pouvions à peine nous voir l'un l'autre. (...)
Peters s'accrocha fermement de ses bras robustes à une jambe de la silhouette imprécise et, pardessus le tonnerre de la cascade, me cria de me hisser jusqu'à lui à l'avant du canot. Grimpant à ses côtés, je vis au travers de la tempête aveuglante et brûlante que l'immensestatueavait été érigée à l'extrémité d'une île jouxtant le rebord de la monstrueuse cataracte. Nous n'avions pu discerner cette terre auparavant par faute de la vapeur ambiante et du fait qu'elle était d'un blanc quasi immaculé, sans aucun doute à cause des épais dépôts de substance cendreuse. (...)
Nos maigres provisions ainsi que le corps de NuNu basculèrent dans le gouffre grondant, vers je ne sais quels lieux terribles dans les abysses de la mer. Depuis les jambes de lastatue, il suffisait d'un saut pour rejoindre l'îlot pâle et sablonneux. Quelle que fût la nature des cendres en suspension, le sable d'une blancheur d'ivoire étalé sur les rives de l'île ne pouvait en être distingué, et il était d'une couleur quasiment identique à celle de la végétation pâle et étrangement charnue qui colonisait les lieux. (...)
Nous cherchâmes pendant de longues heures, pour finalement nous rendre compte que la plage était d'une propreté immaculée, comme nettoyée par les mains d'albâtre de l'énormestatuequi montait la garde à l'extrémité de l'île. 24 Mars - Je m'éveillais lorsque Peters me secoua, indiquant des silhouettes s'approchant de notre île à bord de canots sinistrement familiers, formes sombres aisément discernables au travers de la blancheur vaporeuse de l'atmosphère. (...)Voici les 14 pages des chapitres manquants des aventures de Gordon Pym : 22 mars - Les ténèbres s'étaient sensiblement épaissies et n'étaient plus tempérées que par la clarté des eaux, réfléchissant le rideau blanc tendu devant nous. Une foule d'oiseaux gigantesques, d'un blanc livide, s'envolaient incessamment de derrière le singulier voile, et leur cri était le sempiternel Tekelili ! qu'ils poussaient en s'enfuyant devant nous. Sur ces entrefaites, NuNu remua un peu dans le fond du bateau ...