Le Termite, le Papillon et l'Araignée
sur Errance Eternelle au format (467 Ko)
Contient : ailes (9)(...) Une lumière douce et apaisante semblait accompagner le moindre de ses gestes, elle éclairait les paysages sur son passage, semblant raviver les couleurs, comme si l'Harmonde cherchait ã se rendre plus beau pour lui plaire. Sesailesétaient un enchantement ã elles seules : oeuvre de Nuence elle-même, elles chatoyaient de toutes les couleurs imaginables et de quelques autres encore. (...)
La Duchesse-Papillon ne s'isolait pas pour rencontrer un quelconque amant, non plus qu'elle ne pleurait sur une tombe perdue. Non, elle s'isolait pour sa métamorphose. Car régulièrement lesailesde la Duchesse des Papillons se détachaient, tombaient et se brisaient en une multitude d'éclats colorés qui, chacun, donnait un nouveau papillon : une nouvelle espèce enchanteresse naissait ainsi des attributs de la demoiselle. (...)
La Duchesse était ensuite extrêmement affaiblie, vulnérable et elle s'endormait pour quelques jours tandis que sesailesrepoussaient. Une rencontre : Et c'est ce qu'elle fit ce jour-lã, sous le regard hébété du Chevalier-Termite et du Prince Araignée. (...)
Les Muses en personne bénirent cette union et la Duchesse leur demanda une faveur : Elle voulait, quand elle perd sesailes, prendre une apparence plus proche de celle de son compagnon. Les Muses accédèrent ã cette requête et, la DuchessePapAraignée, témoin des mariés, enveloppa alors la Belle dans un cocon de soie et quand elle en sortit, quelques jours plus tard, c'était sous l'aspect d'une chenille. (...)
Régulièrement, la Duchesse-Papillon quittait sa forme de chenille pour reprendre son ancienne apparence et, parée de sesailesmulticolores, aller faire chanter les couleurs de l'Harmonde. On appelait cela la Grande Métamorphose. (...)
A chacune de ces Grandes Métamorphoses, le Prince-Araignée l'enveloppait dans un cocon de soie. Ensuite, quand elle perdait ã nouveau sesailes, créant une multitude de papillons, le Prince l'enveloppait d'un autre cocon, identique ã celui qu'il avait tissé le jour du mariage, pour lui permettre de renaître en chenille et de rejoindre son bien aimé. (...)
Ceux qui ont vécu ã cette époque vous diraient que la Guerre des Eternels s'est déclenchée peu après, que les araignées, abandonnées par leur seigneur, trouvèrent refuge auprès de la Dame de l'Automne qui, touchée par cette histoire qui ressemblait tant ã un conte d'automne, les prit sous sa protection. On raconte aussi que c'est en hommage ã la Duchesse qu'elle fit lesailesde Pixies semblables ã celles des papillons. On dit également que certaines araignées, les plus sages, préférèrent rejoindre Janus et tisser les fils du Destin pour lui, cherchant peut-être une explication ã ce qui étaient arrivé ã leur seigneur. (...)
Une rumeur dit aussi que les papillons, depuis ce jour funeste ou leur Duchesse ã disparu, ont été envahi d'une détresse sans nom qui ne les a pas quittés et qu'ils recherchent indéfiniment celle qui doit les guider, mais que, complètement désorientés par ce drame, ils ne font que voleter en tout sens, comme s'ils erraient sans but. J'ai entendu dire que c'est également depuis cette époque que les termites se fabriquent desailesquand ils voient des papillons voler, en été. Ils essaient alors de les rattraper pour leur demander des nouvelles, mais hélas, peu adaptés au vol, ils finissent souvent au sol, perdus eux aussi, cherchant sans fin une réponse ã leurs questions. (...)
Ce serait pour cela que les araignées tissent leurs pièges de soie collante partout au travers de l'Harmonde, cherchant ã capturer la totalité des papillons, débris éparpillés desailesde la belle. Si cette histoire ã un fond de vérité, nous pouvons nous demander quel rôle ont joué les araignées au service de l'Automne lors de la corruption de la Dame. (...)Il était une fois... L'Harmonde était jeune. Aucun homme n'avait encore contemplé ses merveilles, les Dames ne s'étaient pas encore éveillées, seules les Muses et leurs escortes foulaient cette terre en devenir. Parmi la foule des Merveilles et des Excellences, les Animaux-Maestres régnaient sur leurs cours. Entre eux naissaient des alliances et des rivalités, des jalousies et, parfois, des amitiés véritables. Le Chevalier-Termite et le Prince Araignée vivaient dans un recoin isolé de la Forêt ...