Duels et conséquences
sur Asmodée au format (510 Ko)
Contient : théâtre (6)(...) Camille haussa un sourcil et décacheta la missive. " Gabriel d'Echiny " répondit-elle brièvement. " Une invitation, ce soir, authéâtre. Attends quelques minutes... " Elle se rendit jusqu'à son secrétaire, prit une feuille de papier, trempa sa plume dans l'encrier et rédigea une brève réponse. (...)
" Marinette quitta précipitamment la pièce. Le maître d'armes soupira, amusée malgré tout par la ténacité de l'adolescente. Une invitation authéâtre? Cela faisait longtemps que nul ne s'était risqué à ce genre de choses, d'abord parce sa réputation en effrayait plus d'un, ensuite parce que, à trente ans passés, elle avait largement passé l'âge d'être courtisée. (...)
Elle ne savait qu' attendre de cette soirée mais s'était résolue à accepter l'invitation de Gabriel d'Echiny, parce qu'elle savait avoir besoin d'un divertissement - même éphémère. LeThéâtredu Lierre, situé à l'entrée du Quartier des Arts de Charousse, avait été aménagé dans une ancienne chapelle, désaffectée depuis près de dix ans, puis rachetée par un noble mécène et transformée peu à peu en institution théâtrale. (...)
La pièce connaissait un franc succès parmi la bourgeoisie de Charousse et l'on murmurait que certains nobles de la Cour étaient venus la voir incognito pour en parler ensuite à L'Empereur... Que ces rumeurs soient fondées ou non, l'entrée duthéâtregrouillait de monde : marchands, bourgeois, mousquetaires en permission, courtisanes et femmes de lettres aux manières éthérées s'y pressaient déjà lorsque Camille arriva sur place. (...)
Avant de descendre du carrosse, elle ferma les yeux, se concentra quelques instants - le temps de graver en lettres de feu le mot " panache " dans son esprit - et descendit de l'équipage. A peine avait-elle fait quelques pas en direction duthéâtrequ'un bras se posait familièrement sur son épaule. Elle se retourna vivement et eut un large sourire. (...)
" Décidément, " commenta Gabriel, " j'apprécie de plus en plus le travail du Maestro. Ses pièces possèdent toutes une vivacité et une finesse inégalables ! - J'en déduis que aimez lethéâtre! - Avec ferveur, ma chère ! J'avais même pensé, autrefois, exercer le métier de comédien mais mon talent, malheureusement, est en cette matière fort limité... Désirez-vous prendre un peu l'air ? (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...