Arrivée au Club
Je suis fatigué... et mourant. Je ne retrouve plus cette force qui autrefois m'habitait. Cette volonté de lutter jusqu'au bout, quoiqu'il puisse en coûter... Je suis seul... depuis trop longtemps... Il m'est arrivé plus d'une fois d'essayer de comprendre le sens de mon existence... Je n'ai jamais trouvé le temps de m'en faire le récit. Aujourd'hui, sur ce lit d'hôpital, plus rien ne m'en empêche. C'est pour moi la dernière chance de vous faire part de la vérité. Une vérité contre laquelle je me suis battu ...Contient : âme (4)(...) Le pacte fut signé pour une durée de onze mille six cent soixante-quinze jours. A cette époque, Caton pensait avoir trompé Lucifer. Comment le Diable pourrait-il prendre uneâmeéternelle ?. C'est en 1942 que Caton prit réellement conscience de cette vérité. « La vanité m'a conduit à croire en une loyauté démoniaque qui, et je l'appris très vite, n'existe pas. (...)
Il se joue de nous avec des promesses qu'il interprète à son gré. J'ai obtenu une vie éternelle, tout au moins pour monâme, mais seulement pour permettre à Lucifer de me tourmenter éternellement... encore et encore. ». Ce furent ces derniers mots... A cette époque, le Club Pythagore de Paris était le dernier rempart en Europe contre les Forces des Ténèbres. (...)
Ce jour-là, je pris part à un rituel sorcier dont il m'arrive encore d'avoir des cauchemars. Caton m'expliqua alors de quoi il en retournait. Puisque le Diable en voulait à sonâmeet que celle-ci bénéficiait de l'éternité, le seul moyen de la sauver était, d'après Caton, de la transférer dans un esprit suffisamment fort pour la supporter. (...)
Il s'éloignait... Je ne me souviens plus de rien après cela, si ce n'est le mur se refermant sur moi et me plongeant ainsi dans une totale obscurité... J'étais seul... Durant les jours qui suivirent, je fus plongé dans une confusion et une perdition mentale complète. Puis je commençai à ressentir sa présence. Il était là... Sonâme, sa connaissance, tout son savoir accumulé au cours de sa vie se trouvait dans ma tête. Cette volonté de lutter jusqu'au bout, quoiqu'il puisse en coûter... Le combat devait absolument continuer et c'était à moi de prendre la relève. (...)