Un cours d'économie industrielle
sur Ballon-Taxi au format (3.5 Mo)
Avant que d'étudier les modèles propres à la belle cité d'Exil, il n'est pas inintéressant de se replonger dans les principes fondamentaux de l'économie industrielle et d'en ressaisir ainsi toutes les subtilités. Le professeur Orthonase Blanqui Aîné, maître de conférence à l'école des arts et métiers d'Oorens, a accepté de nous communiquer la transcription des cours qu'il donna, l'an passé, à ses classes supérieures. Bien que fortement marqué par le caractère d'un homme qui se veut pragmatique ...Contient : richesses (8)(...) Les ouvriers des fabriques, les négociants et les marchands des villes ne servaient qu'à remplacer sans aucun profit ce qu'ils avaient consommés en salaires, en denrées, en marchandises, etc.. En un mot, ils n'ajoutaient rien auxrichessesdu pays. Ces doctrines étant généralement adoptées, la guerre resta longtemps à l'ordre du jour et il n'y eut qu'une seule classe de personnes riches, celles qui étaient détenteurs du sol ; tous les autres : fabricants, écrivains, marchands et savants, étaient comme des parias, indignes de rien posséder. (...)
L'application complète de ce système vicieux d'économie politique fut du reste funeste à la terre et aux propriétaires fonciers ; car de ce que l'on était persuadé que celle-là était seule créatrice derichesses, on jugeait qu'elle seule devait supporter la charge des impôts et on l'en chargea outre mesure. (...)
C'est là, je ne crains pas de l'affirmer, une crainte non seulement exagérée, mais encore dénuée de fondement ; et il est facile de répondre à ceux qui l'ont exprimée que le pays ne s'occupe tant d'intérêts positifs, derichessesenfin, que pour développer ensuite avec plus de sécurité et de persévérance tout ce qui a rapport à l'intelligence, et qu'il ne court après la fortune que parce qu'elle mène à la liberté. (...)
Les sostriens, au contraire, bâtissent en brique et seulement pour quarante ans ; ils prévoient que dans ce laps de temps, il faudra ajouter ou retrancher, peut-être même tout refaire ; ils comprennent très bien que l'on s'appauvrit en faisant des avances trop considérables et c'est appauvrir la nation que de bâtir pour la postérité. C'est avec des idées aussi simples que nous baserons notre théorie desrichesses; et c'est avec des prolégomènes si clairs et si faciles à comprendre que nous parviendrons à résoudre les problèmes les plus difficiles que les progrès et les complications de notre ordre social font ou ont fait naître. (...)
Quand la répartition de l'impôt entre les contribuables est bien faite, quand sa quotité n'est pas trop forte et que les consommations qu'il permet de faire sont bien entendues, il ne gêne pas la production desrichesses, il l'encourage même parce qu'il lui rend en services de toutes sortes, en sécurité, en économie et facilité de transport, au-delà du sacrifice qu'il a imposé à ceux qui l'ont payé. (...)
L'étude est le moyen le meilleur et le plus sûr d'augmenter le capital moral d'un pays et d'accroître par lui lesrichesses. Supposez un père ayant deux fils et un capital de quarante mille Valeur Exiléennes à leur partager. (...)
Voyez l'empire qui occupe tant de place sur la carte et a des millions de sujets et des milliers de soldats et comparez-le à la Sostrie dont le territoire est si menu qu'il faudrait l'observer à la loupe. [...] C'est le développement quotidien du capital moral qui facilite l'accroissement desrichessesnationales. Et les travaux des inventeurs sont plus utiles à leurs pays que ceux de généraux illustres dont l'intelligence illustre est réduite à l'oisiveté par la paix, cet état normal des sociétés modernes - ce qui n'empêche pas d'en avoir toujours un très grand nombre très chèrement payés. (...)
Les machines sont le double produit des capitaux et de l'intelligence et renoncer à leur usage, à leur invention, c'est abandonner nosrichesses, c'est nous suicider moralement. [...] Lorsque, frappé des inconvénients qui résultent des machines, on veut placer en regard les avantages qu'elles procurent, on ne doit pas se borner à considérer les services spéciaux qu'elles rendent à l'industrie qui les emploie, car celle-ci n'en ressent pas seule les heureux effets. (...)