De la monnaie et du numéraire
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Du métal et des monnaies. « Le numéraire ne servant ni à la nourriture de l'homme, ni à son entretien, ni à rien de ce qu'il consomme pour son usage, il faut chercher ailleurs la raison de l'importance qu'on lui accorde et de l'intérêt qu'on attache à en posséder la plus grande quantité possible. Nous trouvons bien, dans l'histoire, que quelques peuples ont vécu heureux sans lui, et ont atteint un certain degré de puissance ; mais ces exemples sont excessivement rares, tandis que le nombre des ...Contient : travaux (5)(...) Combien de manoeuvres, d'ingénieurs, de chimistes, de mécaniciens, de voituriers, ont concourus, pour leur part, aux nombreux et difficilestravauxde l'exploitation des mine ? Ce sont tous ces services, employés et détruits, toutes ces avances qu'il a fallu faire, qui constituent le prix des métaux précieux, soumis, au reste, comme toutes les autres marchandises aux fluctuations qui résultent de l'abondance ou de la rareté. (...)
Les billets sortis par cette voie des mains de la banque pour passer dans celle de l'administration, servirent à celle-ci, non pas à entreprendre destravauxpublics, mais à solder des employés, des marins, des soldats ; c'est-à-dire des citoyens qui ne gardent pas les billets, mais les changent de suite pour solder des achats moindres que leur quotité. (...)
Quand un établissement public ou un particulier faisant fonction de banque avancent de l'argent, la valeur de ceux-ci doit être représentée en caisse par des effets à échéance très rapprochés ; ils ne peuvent donc verser leurs fonds dans une entreprise d'où ils ne pourraient le retirer promptement : lestravauxpublics, les constructions de maisons, ne peuvent être ainsi commandités par eux. Qu'un propriétaire, par exemple, emprunte 100,000 VE à une banque ou à un capitaliste contre ses billets ; et qu'il les emploie à bâtir une maison, à payer ses ouvriers, ses entrepreneurs. (...)
Elle sera obligée, pour se faire rembourser, de recourir à l'expropriation ; c'est-à-dire de se soumettre à toutes les lenteurs et les formalités qu'entraînent les régimes hypothécaires ; et après une attente de quinze ou dix-huit mois, elle vendra la maison, au-dessous de ce qu'elle aura coûté, elle sera en perte sur ses avances et le propriétaire sera ruiné. Le même raisonnement est applicable auxtravauxd'usine, aux creusements de canaux, constructions de routes ; l'époque de leur mise en activité est fort éloignée, leurs revenus sont incertains ; ils engagent d'ailleurs des capitaux considérables et le propre du crédit est, nous l'avons vu, de ne servir que pour les affaires commerciales, et de ne représenter que des capitaux circulants : il n'a en réalité d'autre service à remplir, que d'escompter les profits des entreprises ; il ne peut reposer que sur des effets représentant des opérations profitables. (...)
Il faut reconnaître encore que le crédit ne peut s'appliquer qu'à des opérations réelles, dont les valeurs sont promptement réalisables et que dans l'état actuel, il est difficile de le faire servir à l'agriculture et aux grandes entreprises detravauxpublics ou d'industrie. Les banques de circulation ou d'escompte - appelées maisons de change sur Exil - doivent éviter les abus d'émission qui ont causé tant de désastres. (...)