Les aventures de Mlle La Maupin : Vie d'une véritable
aventurièresur Bastion rôliste
Il est difficile de faire partir à l'aventure un personnage féminin dans un contexte qui, historiquement, ne tolère pas les femmes aventureuses. Il semble qu'il faille sacrifier soit le réalisme historique, soit la jouabilité (perso opprimé). Grâce à cette traduction, vous allez pouvoir vous inspirer d'une histoire vraie pour insérer vos héroïnes dans l'Histoire. Préface : La Maupin, escrimeuse française du XVIIème siècle, aventurière et célébrité de l'opéra, semble un personnage sorti d'un ...Contient : homme (24)(...) On dit qu'elle serait 'née avec des penchants masculins' en plus d'avoir été élevée comme un garçon. Il est certain qu'elle s'habillait souvent enhomme, et qu'alors on pouvait la prendre pour tel. Il semble aussi qu'elle ait eu au moins autant d'intérêt pour la gent féminine que pour les hommes. (...)
Entourée comme elle l'avait été toute sa vie par des hommes et des garçons, elle avait appris, semblerait-t-il, l'art de la séduction aussi bien que celui des armes. A l'âge de quatorze ou quinze ans, elle usa de ses artifices sur le seulhommeque son père ne pouvait lui refuser - son employeur, le comte d'Armagnac. Comme il semble en être toujours le cas avec elle, elle triompha et conquit le coeur du comte, et à travers lui obtint son introduction à la Cour et à la ville. (...)
Il est avéré qu'elle frappa des commerçants et provoqua des bagarres avec des jeunes aristocrates. En fréquentant les salles d'armes, elle rencontra et tomba amoureuse d'unhommedu Midi nommé Sérannes. Bien qu'une source le présente comme un employé, toutes les autres affirment qu'il était professeur d'escrime, et quelques-unes qu'il lui apprit l'épée, mais qu'elle le surpassa bientôt. (...)
Le couple eu vite maille à partir avec un des hommes les plus puissants de Paris, le Lieutenant-Général de Police, Nicolas-Gabriel de La Reynie. La Reynie, l'hommederrière l'enquête sur 'l'affaire des poisons'(LaReynie), est souvent considéré comme le premier policier moderne, mais en fait il était bien plus. (...)
Celui-ci était mis en cause dans un duel derrière l'église des Carmélites, qui avait conduit à la mort d'unhomme. Il dut fuir la capitale. La Maupin s'enfuit avec lui à Marseille, où Sérannes affirmait avoir des perspectives aptes à assurer leur subsistance à tous deux. (...)
Ils donnèrent des spectacles de duels, chantèrent et contèrent des histoires dans la salle commune de l'auberge où ils résidaient. A ce moment-là, elle avait pris l'habitude de s'habiller enhomme(CrossDress), ce qui était certainement plus adapté aux spectacles d'escrime que des vêtements féminins. (...)
Quelques temps après, elle se lassa de Sérannes, et déclara-t-elle, des hommes en général. Ayant éprouvé l'intérêt de jeunes femmes qui au premier abord l'avaient prise pour unhomme, elle pensa que cela ferait un charmant contraste pour une femme virile comme elle, d'être vue en ville avec une jeune fille, et qu'une blonde mettrait en valeur son propre teint brun. Bientôt, une belle blonde, prenant peut-être La Maupin pour unhomme, lui manifesta quelque engouement ; elle lui répondit avec passion. Les parents de la jeune fille, comme on peut s'y attendre, désapprouvèrent cette liaison, et l'envoyèrent au couvent des Visitandines en Avignon afin de maintenir les deux séparés. (...)
Il y a deux versions très différentes de cette rencontre. Toutes deux concordent sur le fait qu'elle était, comme d'habitude, habillée enhomme. Dans la première version, elle avait à peine fini de chanter lorsque l'un des jeunes hommes l'accosta. (...)
Ils se retirèrent dans la cour de la taverne où elle combattit les trois à la fois et gagna. La compétition s'acheva lorsqu'elle perfora proprement l'hommequi l'avait offensé à travers l'épaule. Cloué par sa lame, son ennemi se contorsionna jusqu'à ce qu'il puisse voir la pointe de l'épée, rouge de son sang, émergeant de son dos. Elle remit sa lame au fourreau, se détourna de l'hommeà terre et se retira dans sa chambre. Sa conscience la travailla cette nuit là et elle ne put dormir, ni reprendre sa route au matin. (...)
La Maupin entra à grandes enjambées et prit place à une des tables, où elle fut rejointe par le chef de la bande. Elle commanda du vin de Bourgogne et accueillit le jeunehommeavec un bâillement mal étouffé. La boisson coulant à flot, le convive devint bruyant et tapageur, faisant des grands gestes pendant qu'il célébrait les nombreuses vertus de son cheval avec profusion de détails ennuyeux. (...)
Pendant un temps, la Maupin répondit sur le même ton, discourant sur les mérites de sa propre monture, mais elle finit par être lassée des manières polémiques du jeunehomme. Elle se leva pour partir et il saisit gauchement son bras pour la retenir, déchirant le lacet de sa manche. (...)
Une rencontre avec un autre acteur à l'Opéra montre que non seulement les chahuteurs, mais aussi des gens qui la connaissaient personnellement, pouvaient la prendre pour unhommequand elle se déguisait. Il s'agissait de Duménil, un ex-cuisiner élevé au rang de Ténor à l'Opéra de Paris grâce à sa voix magnifique. (...)
» Bien que sa tenue et sa conduite masculine firent que Duménil ne la reconnut pas et la prit pour unhomme, il y eu des fois où elles lui apportèrent la célébrité et le scandale plutôt que l'anonymat. Une des occasions les plus mouvementées fut à un bal de la Cour. (...)
^ Travestissement : Les diverses sources ne s'accordent pas sur le fait qu'elle se fut travestie pour cacher son genre. Selon certains, comme Clayton, elle arriva à Marseille déguisée enhomme, et sous le nom de M. Aubigny, alla escrimer, chanter, séduire et fut condamnée sous ce déguisement. (...)
Rogers explique l'usage du masculin par "une dénégation délicate et pleine de tact des circonstances les plus choquantes de l'affaire », tandis que dans la version de Clayton, cela est davantage dû au fait qu'elle se faisait passer pour unhommeà l'époque. J'ai choisi l'avis qu'elle se travestissait ouvertement plutôt que se faire passer pour unhomme, car cela correspond à sa personnalité audacieuse et sa conduite plus tard, et plus important peut-être, parce que je n'ai pas encore vu de preuve réelle qu'elle se soit spécialisée dans les « rôles en pantalon » à l'opéra, comme le raconte Clayton. A mes yeux, la classer comme femme se faisant passer pour unhomme, plutôt que femme affichant ouvertement les habitudes et les goûts d'unhomme, fait partie d'une tendance à dénier ou masquer son côté lesbien par des gens qui condamnent cet aspect. Clayton fait croire à la novice que La Maupin est unhomme, et affirme que ses amis « désapprouvant à juste titre sa relation, la placèrent dans un couvent à Avignon ». Plus tard, au bal royal, elle dit que La Maupin « insulta une dame de haut-rang si grossièrement » que ses amis demandèrent réparation, alors que d'autres racontent qu'elle embrassa la femme et organisa un rendez-vous galant en étant habillée enhomme, mais connue pour être une femme. En décrivant l'incident de la tabatière, Clayton parle du « pauvre Duménil », et suggère que la Maupin aimait être insultée, faisant d'elle « la brute ». Peut-être que ce sont mes propres a priori, mais j'ai tendance à voir la Maupin comme ayant une conduite encore plus effrontément explicite. Bien qu'elle ait été parfois prise pour unhommeà cause de ses habits et de ses manières, elle aurait eu peu de désirs de vraiment cacher son identité. (...)
Le roi la connaissait comme « la Jade La Maupin » au bal, et c'était le fait qu'elle était une femme qui rendaient ses séductions de la femme au bal et de la novice à Marseille si inacceptable Si elle passait vraiment pour unhomme, il y aurait eu bien moins à objecter, et donc bien moins de raisons pour les évènements en général. (...)