L'utilisation de la Folie et des Troubles Mentaux en
JDRContient : comportement (6)(...) La folie est un terme un peu dépassé qui renvoie à pas mal de clichés (asiles de fous, délires, etc...) tandis que la notion de trouble mental est à la fois plus vaste et plus « sombre ». Si on doit suivre une définition simple et rapide, il s'agit d'un trouble qui modifie lecomportementd'un sujet par rapport à une norme basée sur la société. Dans le cadre d'un JDR, ce trouble mental d'un personnage pourrait avoir été décidé par le joueur à la création de son personnage (en accord avec le MJ) ou survenir pendant le jeu, souvent à la suite d'une rencontre traumatisante, ou sous l'emprise de drogues, voire d'origine surnaturelle (effet d'un sortilège ou d'un objet magique, malédiction, utilisation de la magie dans l'Appel de Cthulhu, etc...). (...)
Nous traiterons ici de la folie dans le cadre d'une ambiance oppressante et pessimiste, dans un contexte de JDR d'horreur. Mais la folie est loin d'être un handicap comme les autres, car elle influence directement lecomportementet donc les paroles et actions d'un personnage. De ce fait, elle RETIRE une partie de la liberté d'action, mais aussi de parole, au joueur qui interprète ledit personnage, et c'est cette contrainte qui peut s'avérer aussi intéressante que délétère. (...)
Il s'agit UNIQUEMENT de techniques de narration et de mise en scène pour jeu de rôles destinés à un public adulte et averti, et rien d'autre ! Si on reprend la définition antérieure, la folie est un trouble qui modifie lecomportementd'un sujet par rapport à une norme basée sur la société ; ou par rapport à un état antérieur. (...)
5) n'est pas mal non plus, et on peut y ajouter le chapitre sur les malédictions, dont certaines modifient lecomportementde la victime. N'oubliez pas quelques troubles mentaux fréquents dans la vraie vie mais assez peu retrouvés en JDR à cause de leur côté très banal et peu spectaculaire : la dépression (« tristesse sans objet »), les états de stress aigu et post-traumatique (le fait de « revivre » en pensées un évènement particulièrement traumatisant, avec une grande angoisse) et enfin, les addictions : alcool, cannabis, médicaments, morphine, héroïne, cocaïne, crack, amphétamines... Ces dernières peuvent être potentiellement très intéressantes à jouer en JDR (comme ce vieux détective privé, ex-flic raté, qui a tendance à lever le coude un peu trop facilement...), et le livre de base de l'Appel de Cthulhu V6 décrit plutôt bien les effets de chaque substance ainsi que les symptômes de manque et les effets psychiques et physiques du sevrage... En termes de jeu, j'ai une certaine prédilection pour les « bizarreries » : des envies étranges irrépressibles, qui pour le coup sont rares dans la vraie vie, et transforment n'importe quel personnage en véritable monstre. (...)
Il pourra s'en servir sans restriction pour colorer tel ou tel PNJ, en faire un méchant tout à fait flippant, sortir une ambiance particulièrement stressante ou rendre un individu (un ennemi, voire un allié) beaucoup moins rassurant... Mais lorsque qu'il s'agit d'un PJ qui est victime d'un trouble mental, la situation est plus complexe car on parle ici de MODIFIER LECOMPORTEMENTd'un personnage qui est sous le contrôle d'un joueur. Alors comment procéder ? Laisser le joueur se débrouiller pour interpréter son trouble mental ou bien laisser le MJ prendre de temps en temps les rennes ? (...)
Si votre joueur est assez fin, il fera la chose tellement naturellement que les autres joueurs ne feront pas forcément le lien entre soncomportementétrange et le petit papier que vous lui avez glissé 5 minutes plus tôt... Je vous conseille alors d'écrire votre petit message à l'avance, sinon les joueurs vont se douter de quelque chose, à vous voir gribouiller un truc en plein milieu de la partie... Pour faire jouer des troubles plus insidieux tels que la paranoïa débutante, j'utilise des méthodes plus fines. (...)En jeu de rôles, le terme « folie » peut prendre bien des aspects et impliquer des éléments bien différents selon le type de partie et d'ambiance générale. Véritable sujet tarte à la crème, en particulier si la folie concerne un PJ, avec autant de manières de la traiter qu'il y a de MJ et de joueurs... Outre l'utilisation de la folie chez des PNJ comme élément d'ambiance, voici une réflexion et quelques techniques quand à la manière de gérer les effets sur la santé mentale des personnages favoris de ...