Les mille Dangers de la Route
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Contient : piège (34)(...) Lâches et conscients de leurs faiblesses au corps à corps, ils tendent des pièges imaginatifs, cruels et très vicieux, afin de prendre le moins de risque possible. Lorsque leurs victimes se rendent compte de l'embuscade, il est trop tard pour réagir, lepièges'est déjà refermé sur eux. Par exemple, une chausse-trape les fait tomber dans les galeries d'une araignée géante. (...)
Ensuite, il y a deux types de gars : ceux qui savent exploiter toutes les propriétés du terrain et ceux qui vont conduire leurs proies dans leurpiègepréféré. Les premiers sont capables de tirer profit de la moindre crevasse pour y faire se dissimuler un tireur, le moindre faux plat pour y installer une fosse ou quelques triques, bref ce sont des experts dans l'utilisation du terrain. (...)
Puis il faut quelques tireurs répartis intelligemment sur les côtés pour alléger les forces de l'adversaire et surtout l'empêcher de faire demi-tour ou de stopper trop tôt. Pour finir il faut un obstacle, inattendu si possible, qui bloque le passage et permet aupiègede se refermer. La nature de cet obstacle dépend grandement du terrain, de la personnalité et de l'expérience de la bande. (...)
Ils ont été remplacés avant le début du voyage par des complices des brigands. La corde tendue : Lepiègede base en forêt. Une corde tendue en travers de la route, solidement accrochée à deux arbres de part et d'autre, voilà le plus simple pour stopper un convoi. (...)
Ainsi les chevaux ontils peu de chance d'être lancés à vive allure au moment de l'attaque. Dans le cas où le but est de tuer, ce mêmepiègepeut être utilisé lorsque le convoi est lancé à toute allure, descendant une pente, ou pire encore sur une route longeant un précipice, ce qui arrive plus souvent qu'on le croit dans les montagnes. (...)
Plus d'un cocher a été décapité ou salement mutilé sans même voir le danger venir, quand la corde ne leur broie pas simplement la tête ou le cou contre la structure de la diligence. Le choix de positionner lepiègeà cette hauteur peut avoir plusieurs raisons. La première est que les chevaux coûtent cher, donc si l'on peut prendre un convoi sans trop les abîmer, c'est mieux. (...)
La chausse-trape : Une variante de la corde tendue consiste à excaver une partie du terrain pour y dissimuler unpiège, un simple trou en fait, parfois garni de piques ou de rochers acérés. C'est une approche que priseraient assurément des nains, s'il en était pour mettre leur savoir-faire au service du crime, ce qui encore une fois est extrêmement rare, je le répète, et généralement justifié par des raisons que la justice humaine ne peut comprendre. (...)
Les routes où rien ne passe pendant autant de temps ne sont guère nombreuses. Aussi peut-on s'attendre à ne rencontrer ce genre depiègeque dans des contrées fort reculées, à moins qu'une bande très organisée ne mette en place une surveillance méticuleuse de la route, pour alerter les hommes en train de creuser dès qu'un passant se présente, ce qui n'est guère utile que pour éviter aux brigands de se faire prendre, mais pas pour sauver leurpiègeen devenir. Le plus souvent vous trouverez donc uniquement des chaussetrapes qui seront soit peu profondes, et donc peu efficaces car creusées rapidement, soit des installations conçues avec plus de soins, mais installées sur des sentiers peu fréquentés, à l'écart des grandes routes de l'Empire. (...)
Un arbre en travers du chemin suffit à cela, avec l'avantage supplémentaire, comme j'y viendrai plus tard, de ne pas ressembler à unpiège. En plus du temps nécessaire à l'excavation, il faut donc aussi prévoir une étape de dissimulation, qui consiste à disperser des branchages par-dessus la fosse, ou, mieux encore, une toile tendue sur laquelle peuvent être disposés des graviers ou de la terre provenant de la route. (...)
Je ne vous cache pas que certains brigands peuvent se montrer très doués pour ce genre de subterfuge, poussant le souci du détail jusqu'à disposer sur le couvercle de leurpiègeun petit animal mort, ou quelques touffes de mousse, des champignons, ou que sais-je encore. Il n'en faut pas moins pour que cela paraisse naturel, mais il arrive que ces détails aient l'effet inverse et révèlent la supercherie. (...)
C'est comme pour une bonne bière, il faut savoir doser la mousse mes petits gars. La chausse-trape n'est donc assurément pas unpiègefacile, même si on le trouve pourtant assez souvent mentionné dans les rapports de patrouilles. (...)
Le premier avantage, contestable, est qu'il n'est point besoin d'être autour d'une chausse-trape pour qu'elle fasse son office. Comme un collet posé pour chasser le lapin, il suffit de venir « relever lepiège» de temps à autre, pour voir si quelque chose y est tombé. Ceci est bien entendu valable uniquement pour les fosses suffisamment profondes et / ou munies de piques mortelles, et ayant déjà fait leurs preuves, car il n'y a rien de plus navrant pour un brigand que de se rendre compte que ses victimes ont survécu à leur chute, en emportant leurs richesses avec elles. (...)
Méthode sûre mais souvent un peu excessive, car les malfrats frustrés peuvent alors s'interroger sur l'intérêt d'une si longue attente, quand il ne leur reste plus au final qu'à aller fouiller les cadavres mutilés parmi les restes écrasés de l'attelage, sans autre espoir d'amusement. La solution intermédiaire consiste donc à poster un guetteur ou deux pour surveiller lepiègeet son bon fonctionnement. Pour peu que ces hommes soient armés d'arcs et de flèches, et ils finiront idéalement le travail si jamais un survivant cherchait à s'extirper de la fosse. (...)
Une fosse de la hauteur d'une roue de chariot peut ainsi suffire, ou en tout cas pas plus d'un mètre vingt, et surtout sans pique. Le but d'un telpiègeconsiste juste à retenir la cible prisonnière, pour prendre des otages ou parce que le chef des brigands a besoin d'interroger un des voyageurs, ou encore pour éviter que la belle damoiselle en voyage ne s'abîme trop dans le fracas de la diligence. C'est aussi une bonne alternative aupiègede la corde tendue. Ici, pas de danger que le butin s'échappe. Une fois lepiègeactivé, le cocher aura beau fouetter ses bêtes, le chariot ne passera jamais, à moins de le hisser précautionneusement à l'aide d'étais sous les roues ou de contrepoids. Bien entendu, pour qu'un telpiègepuisse fonctionner, les brigands doivent rester à le surveiller, car on ne peut pas vouloir épargner les cibles et espérer qu'elles resteront bien sagement à attendre lorsque leur attelage sera tombé dans lepiège. Encore une fois c'est de la logique pure pour un esprit nain, mais vous autres bleusailles humaines, vous avez besoin qu'on vous explique que la roche est solide.. La charge de poudre noire : Passons maintenant à un autre type depiègeparfois utilisé par les racailles des routes. Depuis que les hommes ont appris des nains l'usage de la poudre noire, leurs canailles ont su dévoyer cette noble matière à leurs tristes profits. (...)
Se faire attaquer, c'est quelque chose, mais quand la montagne elle-même s'en mêle, il n'est pas grand monde pour garder son calme. L'effet premier de cepiègeporte donc sur le moral du groupe assailli. Les quelques mineurs tombés dans une embuscade à explosion m'ont parlé de l'effet de surprise paralysant qu'ils ont ressenti, du moins pour ceux qui ont survécu aux éboulis. (...)
Très rarement, un individu exceptionnel saura interpréter que le danger le plus immédiat vient des brigands munis d'arcs ou d'arbalètes, voire d'armes à feu si ce sont d'anciens soldats, mais qu'il puisse prévenir le reste du groupe à temps, et les convaincre de suivre son idée, relève du miracle. Il va cependant sans dire aussi que ce type depiègea des effets forts peu contrôlables. Peu d'experts artificiers peuvent prédire si un éboulis ne va pas se généraliser pour entrainer la moitié de la montagne, ou au contraire soulever une simple pierre et laisser passer les cibles comme si de rien n'était. C'est donc unpiègetrès difficile à doser. Autant on peut calculer le nombre de piques et la profondeur d'une chausse-trape, autant l'explosion est une manoeuvre grossière qui peut tourner au désastre si vos dieux sont d'humeur capricieuse. C'est aussi unpiègedes plus coûteux, quand on sait le prix de la poudre noire en ces temps troublés. Les brigands qui l'utilisent pour tendre unpiègesont soit inconscients du butin qu'ils vont ainsi faire sauter, avec si peu d'espoir de réussite, soit complètement désespérés. Ces hommes sont le plus souvent des opportunistes qui n'utilisent cepiègeque parce qu'ils ont mis la main sur de la poudre, sans savoir quoi en faire et où la revendre sans se faire prendre par l'armée. Naturellement, comme a dû vous l'expliquer le sergent, il se peut toujours que certains brigands soient d'anciens soldats ayant les aptitudes nécessaires pour utiliser la poudre à bon escient. (...)
Si ce sont d'anciens militaires sapeurs par exemple, voire s'ils comprennent des nains parmi eux, il n'y a pas de recette miracle dans ces cas-là. Priez pour que vos ennemis se trouvent vite à court de poudre noire ! La nature hostile ou lepiège« presque naturel » : Je vais maintenant vous parler d'un subterfuge couramment utilisé par les brigands qui terrorisent les routes de l'Empire. (...)
Il s'applique à de nombreux types de pièges, et leur donne à tous une saveur particulièrement vicieuse. Il s'agit de faire passer votrepiègepour un accident de la nature, ou du moins pour un mauvais tour joué par le destin. L'avantage de cette approche sur lepiègeordinaire est de ne pas directement alerter les cibles. Unpiègenon camouflé mettra les victimes sur leur garde, alors qu'une catastrophe semblant naturelle n'éveillera pas toujours l'attention, ou du moins pas de manière définitive. Il est certain qu'un cocher avec un peu de bouteille saura se montrer méfiant lorsqu'un arbre viendra s'écrouler juste devant sa diligence. (...)
Il n'est pas rare d'ailleurs qu'ils patientent quelques minutes avant de fondre sur leurs proies affaiblies et choquées. Cette technique depiègenaturel est peut-être la meilleure façon de camoufler une manoeuvre d'encerclement en terrain peu couvert. (...)
Par contre, comme certains pièges dont j'ai parlé tout à l'heure, cette technique peut s'avérer mortelle pour au moins une partie des cibles ; elle est donc à proscrire lorsque le but des brigands est de faire des prisonniers ou de récupérer un otage. Il y a plusieurs variantes de cette approche en réalité, car chaquepiègea sa variante naturelle. Un arbre abattu sur une diligence, au moment de son passage ou quelques heures à l'avance, est ainsi l'équivalent naturel de la corde tendue. (...)
Bon, j'avais encore un point à aborder avant de vous laisser regagner vos couvertures. Il y a des brigands qui ne s'embarrassent pas de stratégie, d'embuscade ou depiège. J'en parle à la fin, peut-être parce que c'est le moins marrant, ou bien peut-être parce que c'est le cas le plus courant, et donc celui dont vous vous souviendrez le mieux. (...)
Dans la fraicheur humide du matin, chacun revêtit son costume par-dessus son armure de maille, et l'on fit au mieux pour y dissimuler les armes, ici dans une botte, là sous un large manteau. Même le sergent Murmur abandonna son chapeau pour une coiffe de marchand. Lepiègese refermait sur les Marchands Endettés comme le faux convoi de marchands s'ébranlait sur la portion de route qui constituait le terrain de chasse des brigands. (...)« Eh non, petits, je ne vais pas du tout vous parler des patrouilleurs. Vous avez fait votre temps à la caserne d'entraînement, maintenant c'est la route qui vous attend. Z'en savez assez sur nous, c'est eux que vous allez devoir apprendre à connaître maintenant. Il faut dire qu'on les connaît bien, à force d'avoir affaire à de tels sacripants. Même eux ne se connaissent pas aussi bien que nous les connaissons. Dans le métier, on est confronté à toutes sortes de dangers ...