L'angoisse de la feuille blanche
Contient : homme (10)(...) » Alors commence à proprement parler la séance de torture au cours de laquelle chaque élément doit être soumis à la question : une femme tue unhomme. Qui est cethomme? Qui est cette femme ? Quelle relation entre les deux ? Pourquoi ce meurtre ? Où ? Dans quelle circonstance ? (...)
Le MacGuffin : Hitchcock racontait une histoire très amusante pour définir le MacGuffin. C'est celle d'unhommequi, assis dans un compartiment du Londres-Glasgow, voit un voyageur entrer, portant une valise visiblement très lourde puisqu'il peine à la lever jusqu'au porte-bagages. Notrehommeétant un gentleman, il offre immédiatement son aide au voyageur. Et en effet il constate que la valise est abominablement lourde. (...)
- Un MacGuffin est un instrument qui permet d'attraper les lions dans les Highlands. - Mais il n'y a pas de lion dans les Highlands, s'insurge notrehomme. - Vraiment ? Alors ce ne doit pas être un MacGuffin... » En clair, un MacGuffin est un élément scénaristique après lequel courent les personnages et dont l'importance justifie tous leurs excès, mais qui n'a aucune importance pour le scénariste. (...)
C'est un film d'espionnage et la seule question posée par le scénario est : « Que cherchent ces espions ? » Or, au cours de la scène sur le champ d'aviation de Chicago, l'hommede la C.I.A. explique tout à Gary Grant, qui lui demande en parlant du personnage de James Mason : « Qu'est-ce qu'il fait ? (...)
On trouve le même procédé utilisé de façon encore plus subtile dans Les oiseaux : alors que le sujet du film, par le titre même, ne fait aucun doute, Hitchcock nous montre, pendant une bonne vingtaine de minutes, le jeu de séduction auquel se livrent unhommeet une femme qu'en apparence tout oppose. Dans Psychose, le chiffon rouge a pour but d'aboutir à un effet de surprise, tandis que dans Les oiseaux, il s'agit de donner une dimension émotionnelle aux personnages - règle que la plupart des scénaristes de film catastrophe n'utilise que très maladroitement. (...)
» Maléfices n'est certes pas un jeu comique. Disons simplement que l'humour y a pleinement sa place. D'autant que le rire est le propre de l'homme; attendez-vous, donc, à des crises d'hilarité incontrôlées de la part de vos joueurs si vous leur proposez un scénario complet dans une ambiance tendue. (...)
L'amour : Hitchcock racontait que pour être sûr de ne laisser échapper aucune idée, il avait placé sur sa table de chevet un carnet et un crayon pour y noter celles qui pourraient lui venir nuitamment ; le lendemain il s'aperçut qu'il avait écrit sur son carnet : «hommeaime femme ». Ce que je retiens de cette anecdote, c'est que nous tenons-là le point de départ possible de 90% des histoires. (...)
Quel meilleur outil que les passions pour jouer sur l'intensité dramatique de votre scénario ? Et quelhommene se damnerait pas pour l'amour d'une femme ? Préparer une émotion par son contraire : Imaginons que vous soyez fauché et que, alors que vous recevez la visite inopportune de votre percepteur et d'un huissier au sinistre faciès - pléonasme ? (...)Quel meneur de jeu n'a un jour tenté d'écrire ses propres scénarios ? Quel meneur de jeu n'a alors jamais connu une irrépressible angoisse face à la feuille blanche ? Ou pire, quel meneur n'a jamais ressenti, après des jours voire des semaines d'un labeur exténuant, le sentiment que ce qu'il proposait à ses joueurs était loin de tenir la route ? C'est un lieu commun, mais il faut pourtant le répéter : Maléfices est un jeu de rôle qui a ses exigences. Si vous voulez rester fidèle à l'esprit du ...