Tempête
Contient : court (2)(...) J'étais encore sous le coup de l'étonnement, lorsque je vis le Veneur sortir de sa roulotte sans la moindre manifestation de surprise, s'approcher de l'inconnu, planter son regard dans le sien, saisir ses bras puissants, et le serrer uncourtinstant contre son coeur. Qui pouvait bien être cet homme, pour déclencher ainsi, chez notre guide une telle extériorisation de sentiments qui, aussi modérée fût-elle, n'aurait jusqu'alors pu être soupçonnée, même par les plus anciens des bateleurs ? (...)
Les deux hommes se tenaient maintenant face à face, les bras de l'un dans les mains de l'autre, les yeux dans les yeux. Ils se donnèrent uncourtinstant l'accolade, comme à l'arrivée du mystérieux voyageur. Puis leurs mains lâchèrent prise ; et leurs deux silhouettes s'éloignèrent l'une de l'autre. (...)Une nappe de brume automnale venait de se dissiper, me dévoilant soudainement ses yeux, rivés sur l'horizon, et au fond desquels brillait une flamme singulière. L'homme qui s'avançait avait l'étrange regard des gens que rien ne peut arrêter, sûr de lui, plein de savoir et de certitudes. Ce regard énigmatique et dur, qui forçait le respect des hommes et aurait glacé le sang de plus d'un animal sauvage, du grand aigle maître des cimes, au plus puissant des chevaliers loups de nos forêts. Impassible ...