Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : défense (6)(...) La lutte des factions Les dèmes sont à la fois des associations sportives dont les cochers du cirque portent les couleurs (le bleu et le vert), des milices qui participent à ladéfensede la ville comme à la construction et à l'entretien des remparts, enfin de véritables partis politiques implantés dans des quartiers différents, et qui représentent des milieux et des intérêts divers: les Bleus sont plutôt dirigés, semble-t-il, par les propriétaires fonciers, les Verts par la bourgeoisie commerçante et industrielle. (...)
Ce fut peut-être pis encore sous le règne de Phocas (602-610), durant lequel la lutte des Bleus et des Verts, étendue à tout l'Empire (car les dèmes avaient des ramifications dans toutes les grandes villes de province), dégénéra en une guerre civile qui laissa l'Etat sansdéfensecontre l'invasion perse. Une réaction s'ensuivit: si les dèmes avaient l'utilité d'être le seul contact du souverain avec le peuple - à la faveur des grands rassemblements de foule dans l'Hippodrome - le climat d'anarchie qu'ils entretenaient n'était plus compatible avec la sécurité extérieure. (...)
Profitant de la paix conclue par son père avec le califat, il rétablit la souveraineté grecque dans une partie des Balkans, y étendit le régime des thèmes, et transplanta des tribus slaves dans les régions dévastées de l'Asie Mineure pour mieux assurer leurdéfense. Le nombre des stratiotes s'accrut ainsi considérablement, et avec lui l'importance de la classe paysanne libre. (...)
Naturellement, il vit se dresser contre lui toute l'aristocratie et, lorsque l'Empire fut envahi à la fois par les Hongrois de Béla III et les Normands de Guillaume II de Sicile, l'agitation intérieure ne lui permit pas de leur opposer unedéfenseefficace. Quand les Normands furent presque aux portes de la capitale, une émeute détrôna Andronic, qui mourut déchiqueté par une foule déchaînée. (...)
Or, Byzance ne peut plus tenir ces deux fronts à la fois. Michel VIII, pour soutenir l'assaut de l'Occident, a dû laisser presque sansdéfensel'ancien domaine asiatique des souverains de Nicée. Comme les Paléologues, par manque de terres et d'autorité sur la noblesse, ne pouvaient reconstituer des biens militaires quand les Turcs eurent conquis ceux qui existaient en Asie, il fallut en revenir au système du mercenariat, doublement ruineux, pour les finances et pour la sécurité intérieure. (...)
Le dernier empereur grec, ancien despote de Morée, Constantin XI, ne pouvait espérer aucun secours de l'Occident, en dehors d'un petit contingent génois; il choisit cependant de résister à la formidable armée turque, vingt fois plus nombreuse que ses troupes. Après unedéfensedésespérée qui dura sept semaines, la ville fut prise grâce à l'artillerie de Mahomet II, et Constantin, ne voulant pas survivre à l'Empire, se fit tuer dans la mêlée. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...