Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : vieux (6)(...) On peut même dire que Constantinople, comme l'ancienne Rome, mais d'une autre manière, a créé l'empire dont elle devait devenir la capitale: en déplaçant vers l'est le centre de gravité duvieuxmonde romain, Constantin assurait à l'Orient grec une cohésion qu'il n'avait jamais connue, mais en même temps rendait inévitable à plus ou moins long terme l'abandon de la pars occidentalis . (...)
Il en résulta des troubles qui ne cessèrent qu'à la mort de l'empereur. L'élection à l'Empire du comte des excubiteurs (commandant de la garde palatine), Justin,vieuxsoldat peu lettré dont la femme était une ancienne esclave barbare, fut le signal d'une violente réaction orthodoxe. (...)
C'est en effet sous les Macédoniens que les progrès du système administratif sont le plus notables. Levieuxprincipe qui subordonnait les services dépensiers aux diverses caisses (fisc, domaines de l'Etat ou « patrimoine » de l'empereur) par lesquelles ils étaient alimentés, est définitivement abandonné: l'Etat possède désormais un véritable budget établi par un service autonome, et un véritable ministère des finances, dirigé par le « logothète tou genihou », qui contrôle toutes les sources du revenu fiscal, y compris les biens de l'empereur. (...)
Quand son mari mourut, après quatre ans de règne, Théophano, pour ne pas être écartée du pouvoir, épousa le meilleur général de son temps, levieuxNicéphore Phocas, qui venait d'être proclamé empereur par ses propres troupes. Le règne de ce pieux et rude homme de guerre, dont la personnalité annonce celle de Basile II, son pupille, fut très brillant sur le plan militaire, comme on pouvait s'y attendre. (...)
Michel Psellos et Michel Cérulaire : Zoé, épouse mûre mais encore pleine d'ardeur, finit par suivre l'exemple de Théophano: elle fit assassiner sonvieuxmari pour en prendre un plus jeune. Michel IV, souverain consciencieux et courageux, qui mourut d'épilepsie après avoir réprimé les Bulgares révoltés par la fiscalité impitoyable du tout-puissant ministre Jean l'Orphanotrophe, frère de l'empereur. (...)
La plupart des éléments politiques, sociaux, culturels qui formeront l'Empire proprement byzantin apparaissent durant cette période, mais encore mêlés aux structures caduques héritées du passé. Cette incertitude se reflète dans la vie intellectuelle, qui se partage entre lesvieuxcentres de l'hellénisme: Alexandrie, Antioche, Gaza où prospère une célèbre école de rhétorique, Athènes où meurt l'Université païenne. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...